Essai - CF Moto 650 MT : sans complexe !
« Mais qu’est-ce que c’est ? ». Une CF Moto. « Oui, mais la marque ? ». CF Moto. Et le modèle, c’est une 650 MT. Un trail routier de moyenne cylindrée. « Ouah, c’est super joli ! ». Et en plus ça marche fort. Ah, un détail : c’est chinois et c’est vendu 6 250 €… Et c’est en essai complet tout de suite sur Caradisiac Moto.
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Note
de la rédaction
14,4/20
Note
des propriétaires
Rares sont les moments où l’on peut avoir l’impression qu’une marque moto fraîchement arrivée sur le marché français peut chambouler la donne. Rares également sont les occasion d’imaginer un modèle « exotique » capable de rivaliser avec ceux déjà bien établis. Plus rares encore sont ces modèles suffisamment bien finis et performants pour donner envie. Envie d’acheter, pour commencer, et envie de rouler. CF Moto et sa 650 MT font pourtant partie de ces challengers ambitieux et largement capables. Avec son look de KTM et son architecture façon Versys 650, la 650 MT mixe le meilleur des influences sans oublier de cultiver sa propre identité. Une identité visuelle, pour commencer, et surtout une identité moteur. La 650 MT dispose ainsi de sa propre personnalité, prompte à attirer le regard et la curiosité. Nous vous proposons de découvrir la moto chinoise sous un nouvel angle, et vous invitons à l’essayer en notre compagnie, avant de le faire par vous-même. Tout au long de la lecture de cet article, gardez en mémoire deux choses : CF Moto entend devenir très prochainement et très rapidement la première marque de motos chinoise premium, et la conception du modèle que nous essayons aujourd’hui date de 2017, soit bien avant que CF Moto ne modernise sa production et tout juste à l’époque à laquelle KTM et CF Moto se lançaient dans une joint-venture industrielle…
Bien sûr, la moto que nous avons devant les yeux est un millésime 2019 tout fraîchement mis en route. Un regard circonspect sur la 650 MT ne permet de déceler ses origines qu’au travers de détails. D’une part, la visserie, moins harmonieuse niveau présentation que celle des japonaises ou des européennes. Ensuite, les plastiques sont plus sobres d’aspect et visent l’efficacité avant l’esthétique pure. Ils sont cependant toujours bien utilisés et de qualité plus que correcte. La rationalité est de mise. On apprécie du coup la présence d’une molette de réglage rapide de l’hydraulique de la fourche inversée : une rareté d’origine. À noter également un « détail » sur le mono amortisseur arrière en position transversale latérale – à la Kawasaki Versys 650- : il est réglable en précontrainte et en hydraulique. Les commodos, à l’organisation très asiatique, proposent eux aussi un plastique à l’aspect moins flatteur que celui des marques bien installées. Ils sont cela dit d’une efficacité équivalente et agréables à utiliser.
Aussi remarque-t-on des boutons-poussoirs tel celui pour enclencher un mode moteur S/E (Sport ou Économique), ou encore celui des feux de détresse. Amusants également, les leviers d’embrayage et de frein dont la garde est réglable, mais avec un dispositif différent (cf détails photo). Pour le reste, on est très à l’aise une fois installé à quelque 820 ou 840 mm de haut (selle réglable en hauteur). Une fois encore, les plastiques de l’encadrement de l’instrumentation entièrement digitale peuvent apparaître moins valorisants que ceux auxquels nous sommes habitués. Idem pour la partie argentée rehaussant la ligne du bloc compteur. Pour autant, tout cela est bien vite oublié et tout est là pour favoriser le bien-être à bord. En toute simplicité et de manière très chinoise. On retrouve du coup une prise USB prompte à charger smartphone ou GPS. Dommage que l’on doive encore accéder aux menus par un appui sur le bouton SEL et tenter un réglage avec le bouton ADJ. Le petit clic de chaque appui tout comme le revêtement caoutchouc incitent à choisir une bonne fois pour toutes les informations affichées : totalisateur kilométrique, évaluation de consommation moyenne ou obscur diagramme. L’essentiel, sans plus, mais un ensemble lisible et agréable. Même l’indicateur de vitesse engagé est présent, aux côtés de la température moteur et de la jauge à essence. La totale.
Côté sophistication, la 650 MT transpire la bonne volonté, parfois maladroite, parfois bien sentie. La bulle bénéficie d’un réglage mécanique manuel de sa hauteur. Avouons-le, le dispositif est rudimentaire, peu pratique en roulant, et il demanderait une bonne amélioration pour ne pas se desserrer… Encore une fois, on sent bien que CF Moto en fait davantage que la concurrence, sans avoir tout à fait eu les éléments pour sortir le dispositif parfait. Par contre, les déflecteur latéraux sont d’une efficacité redoutable, et surtout, ils sont solides !
Autre point, de toute évidence, le constructeur n’a pas trop cherché à gagner du poids sur la 650 MT. Celle-ci affiche 213 kg sur la balance "à vide". L’acier et le plastique (de bonne qualité, rappelons-le) ne coûtant pas trop cher en Chine, le support de plaque, la cage de protection des carénages avant (protégeant également les clignotants à Led intégrés) ou encore les supports des valises sont massifs et bruts de fonderie. Plus facile à monter et à produire, mais moins légers. En les ôtant, on retrouve une ligne bien plus sportive, tout en perdant quelques kilos ! Sachant que le bicylindre de 643,2 cm3 - joliment protégé/habillé latéralement par deux demi-sabots, affiche en théorie 61 chevaux, autant dire que chaque poignée de grammes/kilos gagnée est un cheval de non perdu dans le sempiternel rapport poids puissance. Pour autant, nous allons le voir, les chevaux chinois sont impressionnants et doivent être à la mesure des ouvriers chinois les produisant : c’est appliqué et ça bosse fort !
Le design est très agréable et harmonieux. Dans le bleu mat CF Moto (la couleur emblématique de la marque) de notre modèle d’essai, la 650 MT flatte le regard. Son optique avant à feux de jours retient l’attention, tandis que les lignes générales caressent l’ego dans le sens du poil. Le studio Kiska n’est pas bien loin, on le ressent. Les amateurs de KTM apprécieront tout autant que les autres. Du coup, les poignées de maintien passager sont bien intégrées dans la coque arrière, et surtout elles sont exploitables. On apprécie également le look des repose-pieds, à la fois fuselés et caoutchoutés, tandis que les platines font on ne peut plus sérieuses. L’habillage de cadre adopte une texture carbone, et la selle monobloc remonte judicieusement sur le très agréable réservoir de 18 litres. Une contenance des plus appréciable de nos jours ! Les écopes, quant à elles, sont une protection bienvenue pour les jambes. Hé oui, si le listing précédent pouvait vous faire penser que la 650 MT n’est pas tout à fait au niveau de vos espérances, rien de mieux qu’un tour en selle et quelque 300 kilomètres pour convaincre du contraire. Parce qu’il y a ce que l’on voit et il y a ce que l’on ressent. Il y a ce que l’on croit et il y a ce que l’on expérimente. Et en matière de plaisir de conduite, la CF Moto 650 MT est bluffante.
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