Essai - Aprilia 1100 Tuono V4 RR 2017 : missile sol-sol
Comme le bon vin, l’Aprilia Tuono s’améliore avec les années qui passent. Au programme de cette génération 2017, toujours plus d’électronique pour une efficacité et une sportivité renforcées.
Présent sur le marché depuis plus de 15 ans, l’Aprilia Tuono demeure un modèle relativement confidentiel. La faute principalement à un réseau Aprilia toujours réduit. Pourtant, à l’heure où rouler en sportive semble devenir de plus en plus un crime digne de la peine de mort, les roadsters sportifs semblent avoir un horizon de plus en plus dégagé.
Dans la famille des roadsters 1000cc, il y a roadster et roadster. Les premiers, comme les CB1000, sont plutôt réservés à la balade dominicale tranquille et les roadsters sportifs faits pour ceux qui recherchent la performance, quitte à faire quelques sacrifices au quotidien. Dans cette dernière catégorie, dont les modèles sont souvent dérivés des supersportives de la marque, on peut citer les Yamaha MT-10, les BMW S1000R, les Ducati Monster, la KTM 1290 Super Duke R et bien évidemment l’Aprilia Tuono.
Premier constat, même si la Tuono change, ce n’est pas le cas de son look toujours aussi clivant. On aime ou on déteste, difficile en tous les cas de rester insensible. Le lien de parenté avec la RSV4 est évident, notamment de face avec les trois optiques. Ils sont surplombés par une petite tête de fourche qui ne sert majoritairement que pour le design car pour la protection il faudra repasser. La principale nouveauté 2017 au niveau du look réside dans le nouveau silencieux adopté en raison de la norme Euro4, qui s’avère plutôt réussi, pour une fois. Et c’est tout question changement esthétique.
Cela bouge aussi pour l’instrumentation puisque le Tuono adopte le tableau de bord ultra-moderne à écran TFT de la RSV4. Coloré et disposant d'une foule d'informations, il offre deux modes d'affichage : route ou piste. En option, on peut ajouter la plate-forme V4-MP. Un ensemble multimédia qui permet de connecter la moto à son smartphone, de récupérer des données télémétriques et d'intervenir sur les réglages. Grâce à la technologie de simulation Aprilia, il est possible de paramétrer les réglages du tour idéal pour chaque circuit, en fonction des différents niveaux d'adhérence et de performance du pilote. L'application analyse en temps réel le comportement du pilote et lui fournit une assistance en indiquant par exemple la nécessité de freiner ou la possibilité d'accélérer. Avec cette plate-forme, Aprilia démontre son expertise dans la télémétrie. Logique pour une marque couronnée mondialement à 54 reprises dont 38 en Grands Prix moto et 7 en Superbike.
La technologie est clairement le domaine dans lequel Aprilia a décidé de frapper fort et c’est réussi. La firme originaire de Noale impressionne avec une véritable débauche.
Ainsi, certaines aides évoluent à la manière du contrôle de traction, toujours réglable sur 8 niveaux et commandable par un joystick mais qui a été peaufiné et peut se régler en roulant. Il en est de même du système anti wheeling qui adopte un nouveau commodo. Le shifter intègre pour sa part la fonction downshift qui permet de rétrograder sans appuyer sur l'embrayage. D’autres apparaissent comme un dispositif de Launch Control, un Pit Limiter qui permet de sélectionner et de limiter la vitesse maximale autorisée sur la voie de stand d’un circuit mais surtout un régulateur de vitesse, bien pratique sur longues distances.
La liste est donc longue mais attention, même si l’ergonomie est plutôt bonne, une période d’adaptation et de bonnes explications sont toutefois nécessaires pour comprendre le bon fonctionnement de ce petit ordinateur sur roue.
Après ce déballage qui donne forcément envie, c’est l’heure d’en découdre.
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