Bioéthanol E85: une affaire qui roule (mais ralentit un peu)
Malgré un tassement, la consommation de bioéthanol E85 a progressé de 5% l’an dernier.
Après plusieurs années de croissance spectaculaire, l’E85 continue de tisser sa toile dans l’Hexagone. La consommation de cet agro-carburant, qui mêle de 65 à 85% d’éthanol d’origine agricole à du sans plomb, a en effet augmenté de 5% l’an dernier. C’est certes infiniment moins spectaculaire que les +83% enregistrés en 2022, mais le fait est que cela continue à progresser.
Ce succès repose bien sûr sur un argument-massue : une taxation allégée permettant d’afficher un prix au litre battant toute concurrence, actuellement autour de 90 centimes, soit peu ou prou la moitié de ce que réclame un litre de SP95-E10.
Même en tenant compte d’une surconsommation moyenne de 25%, qui s’explique par le plus faible rendement énergétique de l’éthanol (du fait d’un moindre pouvoir calorifique, celui-ci doit être injecté en plus grandes quantités dans le moteur), l’affaire reste belle.
Quelques 39% des stations-services (soit un total de 3569) distribuent de l’E85, dont on rappelle qu’il est compatible avec toute voiture essence équipée d’un boîtier spécifique.
Il faut compteur de 600 à 1 500 € pose comprise pour greffer un boîtier homologué à son véhicule, tarif variable en fonction de la cylindrée du moteur. L’investissement est rapidement rentabilisé avec une économie moyenne de 572 € pour 13 000 km parcourus par an, ou 879 € pour 20 000 km annuels (chiffres émanant de la Collective du Bioéthanol).
Flexfuel, l’un des principaux acteurs du secteur, s’enorgueillit d’un taux de renouvellement de 67%, soit pour un véhicule de remplacement soit pour un second véhicule.
Quant à son concurrent Biomotors, qui a converti à l’E85 un Buggy ayant fini deuxième de sa catégorie sur le dernier Dakar, il avertit quant aux risques encourus si l’on utilise un boîtier non homologué, ou si l’on se contente d’une reprogrammation de la gestion moteur : non-conformité de la carte grise, risque de refus au contrôle technique et/ou de non-prise en charge des assurances en cas d’accident, etc. L’E85 reste le carburant du pouvoir d’achat, mais gare aux petites économies qui peuvent coûter cher !
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