Drive in: Tucker Torpedo, un homme et son rêve
Pendant l’été, la Route de Nuit vous emmène au drive-in. Au cours des semaines qui viennent nous vous invitons à découvrir les voitures qui ont joué les premiers rôles au cinéma.
Naïf et velléitaire, Preston Tucker a voulu destituer les « big three » de l’industrie américaine (General Motors, Ford et Chrysler) en lançant une voiture révolutionnaire en 1947. L’utopie industrielle fit long feu et l’affaire fut mise en liquidation judiciaire.
Comment cet industriel courtois a-t-il pu atterrir sur le banc des accusés avec une trentaine de chefs d’accusation balayant un éventail complet d’escroqueries, de vols et de fraudes.
Le parcours de Preston Tucker a été celui d’un ambitieux, mais pas d’un escroc. Son premier job l’avait mené chez Cadillac, mais le jeune Preston n’était pas fait pour les emplois de rond-de-cuir : il imagina de distribuer le courrier sur des patins à roulettes… jusqu’au jour où il entra en collision avec son boss au détour d’un couloir.
Après avoir trempé dans un fiasco sportif et accepter les dérivatifs militaires pendant la guerre, Tucker hérite des locaux où étaient fabriquées les forteresses volantes. Ce qui lui permet de réaliser son projet : produire sa propre automobile. Pas n’importe quelle automobile. Un objet révolutionnaire, déroutant dans sa forme, ambitieux dans sa technique.
Pour le style, Tucker engage Alex Sarantos Tremulis, un designer marginal ; pour la mécanique, il choisit une architecture originale en plaçant à l’arrière un moteur six-cylindres « boxer » de 5,6 litres.
Le 19 juin 1947, Tucker convoque cinq mille personnes à Chicago pour découvrir son prototype. Les premiers clients signent les yeux fermés, mais la situation financière est alarmante. En août 1948, il faut tout arrêter. Cinquante et une voitures seulement sont sorties d’usine, et l'affaire est mise en liquidation judiciaire.
Quarante ans plus tard, il inspire Francis Ford Coppola qui en 1987 réalise « Tucker The man and his dream » avec Jeff Bridges dans le rôle-titre. Pas un chef d'oeuvre, certes, mais assurément un film à voir.
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