Diesel : hausse des taxes à la pompe pour aider les équipementiers
La chute progressive et constante des ventes de véhicules diesels aura forcément, tôt ou tard, des effets néfastes sur les sous-traitants des constructeurs et équipementiers spécialisés dans cette motorisation. C'est ce qui explique en partie la hausse de 10 % des taxes sur le gazole l'an prochain, afin d'accompagner la filière diesel, comme l'a confirmé hier le ministre des Finances.
Bruno le Maire annonçait hier un grand plan "d'accompagnement" de la filière diesel en France afin d'aider les acteurs secondaires, comme les équipementiers et sous-traitants, à faire face au déclin de cette motorisation qui est passée il y a de nombreux mois sous la barre des 50 % d'immatriculation chez les véhicules neufs. Un chiffre qui inquiète forcément ceux qui s'étaient jetés corps et âme dans cette mécanique adoubée par le gouvernement mais désormais totalement délaissée par les pouvoirs publics.
Le ministre des Finances a par ailleurs confirmé que la hausse annoncée des taxes sur le gazole pour 2019 était en partie décidée pour financer ce plan d'aide à la filière. Bruno le Maire a notamment cité Valeo, un des plus gros équipementiers mondiaux, qui a toutefois déjà répondu en tentant de rassurer les investisseurs : "au contraire, Valeo est aujourd'hui un leader mondial de l'électrification de la chaîne de traction". En clair, tous les oeux ne sont pas dans le même panier.
La situation pourrait être différente pour l'usine Bosch d'Onet-le-Château, qui assemble notamment des injecteurs diesels. Les 1600 postes ne sont pas menacés, aurait commenté la direction de l'équipementier allemand, même si Bosch reconnaît avoir sévèrement réduit les intérimaires. A moyen terme, l'activité du site pourrait être réorientée. Ce sera très certainement l'avenir des unités de conception et de production qui ont longtemps travaillé sur le diesel. Il faudra s'y faire.
Réaction d'un syndicat du site d'Onet-le-Château
"A ce jour 2 lignes de production (montage et usinage) sont consacrées à la fabrication du Common Rail 2-18. Ce qui représente environ 600 salariés. Il y a déjà 2 ans des investissements devaient avoir lieu sur notre site pour transformer nos lignes de montage en CRI 2.20 (CRI nouvelle génération) mais ils ont été reportés. Fin 2016-début 2017, notre direction nous a annoncé qu’au vu des programmes prévus jusqu’en 2020 le site ne bénéficierait plus que d’un investissement pour modifier une ligne, la seconde ligne disparaissant totalement. Ce qui bien sûr entrainerait la perte de 300 emplois à l’horizon 2020. La décision de cet investissement sera prise en avril. Mais si aucun investissement venait à être signé alors là on parlerait d’une perte de 600 emplois entrainant une mort certaine du site."
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