Des rappels par millions dans le monde : recherche une voiture fiable désespérément
Les anciennes d’un Salon Rétromobile qui bat son plein en rient encore. Elles qui se lovaient dans le cambouis et se parfumaient d’effluves d’essence et d’huile ont été toisées par une nouvelle génération à la propreté clinique et à l’insonorisation aboutie. La mécanique s’est asservie à l’électronique, le bleu de travail a cédé sa place à la blouse blanche, la clé de douze à l’ordinateur portable. Pour un monde meilleur, sans défaut ? C’est tout le contraire. Le monde croule sous les rappels techniques et les constructeurs payent la facture.
C’est une tendance qui s’est levée avec une General Motors au commutateur d’allumage défaillant. Une bévue qui a entrainé procès, amende et convocation de masse dans les ateliers. Puis est arrivé Takata avec ses airbags meurtriers disséminés partout dans la production automobile. Fiat Chrysler Automobile a complété le tableau avec ses propres soucis. Et puis Volkswagen a décidé de ne pas être en reste. Au total, les rappels sont le quotidien de l’automobile moderne. D’où cette question : existe-t-il encore une voiture fiable en ce monde ?
Les chiffres sont ainsi têtus et font douter : en 2015, les seules Etats-Unis ont vu 51,26 millions de véhicules retourner au garage sur 17,4 millions de voitures neuves écoulées. En France, on estime le même contingent à 1 million. Même la Chine s’y est mise : les constructeurs automobiles y ont lancé en 2015 pas moins de 226 campagnes de rappels, impliquant 5,54 millions de véhicules, en hausse de 26 %.
Le principe de précaution ne justifie pas à lui seul le mouvement. Le partage des composants, la multiplication des plateformes en revanche trahissent le potentiel d’une standardisation des erreurs. Et ça coûte. Prenez l’exemple de Fiat-Chrysler. Le groupe avait publié une charge de 761 millions d’euros liée à ses nombreux rappels l’an passé. Une paille ! L’exercice 2016 sera-t-il moins dramatique ? Sans doute pas. Voire pire. Car tous ces chiffres n’ont pas encore pris en compte le fait que Volkswagen a déjà provisionné 6,7 milliards d’euros pour faire face au rappel et à la remise à niveau de ses 11 millions de véhicules.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération