Dans le futur, rêver l’automobile ne sera-t-il possible qu’en virtuel ?
Tandis que les voitures plaisir, nouveautés comme youngtimers atteignent des prix spectaculaires, les équipements de simulation virtuelle deviennent, eux, de plus en plus abordables, proposant une véritable alternative à des autos devenues inaccessibles. Le futur du plaisir automobile s’annonce virtuel.
Les petites voitures plaisir deviennent une denrée rare, suscitant un engouement sans précédent envers les « youngtimers » dont les côtes explosent. Hormis quelques rares exceptions comme les Hyundai i20N et quelques GTI, les voitures offrant un réel plaisir au volant sont inaccessibles au commun des mortels, merci le malus écologique. En parallèle, les systèmes de simulation automobile ont atteint des niveaux de réalisme spectaculaires. Vu la tournure que prennent l’industrie auto et le climat politique actuel, il se pourrait que le plaisir de conduire ne soit possible que par le biais du virtuel.
Les simulations automobiles, du jeu à la performance
iRacing, rFactor 2, Assetto Corsa, Forza Motorsport, Race Room Racing ou plus récemment Gran Turismo 7 sont des noms qui vous sont peut-être familiers. Ces simulations automobiles ont franchi le cap de jeu depuis des lustres et s’affichent comme de véritables simulateurs de conduite automobile. Principalement sur PC où des communautés de fan reproduisent les véhicules iconiques avec une précision chirurgicale, jusqu’aux couleurs des livrées. Ils sont un moyen abordable de prendre virtuellement le volant d’engins de rêve que l’on peine déjà à voir dans les salons et festivals.
Quand la passion motive aussi les constructeurs
Sur PC, la simulation peut aller au-delà de ce qu’elle propose sur console. Les mods, cette possibilité d’ajouter des éléments à un jeu permet d’élever les logiciels à un autre niveau. Des communautés d’internautes mettent en commun leurs compétences pour étoffer le contenu de leurs « simulations » préférées. On se retrouve avec des véhicules à la modélisation léchée, allant jusqu’à aborder la bonne teinte sur l’autocollant d’un sponsor, ou offrir le comportement le plus réaliste.
Mieux, cela permet, à partir d’une base accessible à tous, de bénéficier des dernières livrées et des modifications en temps réel. De quoi vivre la saison de course quasiment en temps réel. D’ailleurs, certains constructeurs ont compris l’importance de satisfaire les communautés de pilotes virtuels, les e-drivers. Ainsi, BMW a participé à la modélisation sans faille de la M4 GT4 pour r-Factor 2 quand Bentley s’est associée à Fanatec pour produire la réplique exacte du volant de la GT3.
Des sensations ultra-réalistes
Si les manettes ont progressé en matière de contrôle, à l’instar de la Dualsense de la Playstation 5, les volants et leurs pédaliers ont franchi un cap plus impressionnant encore en matière de réalisme, jusqu’à la pédale d’embrayage et la grille en H.
C’est le cas de Fanatec et sa technologie Direct Drive, graal de l’équipement d’e-simulation pour un coût élevé. Enfin, élevé à hauteur de 15 % du malus d’une Polo GTI (environ 1 000 €). Mais on peut se faire plaisir pour un tarif bien plus abordable. Le Thrustmaster T300 RS par exemple s’échange contre 399 €, et, pour 180 €, certains modèles à retour de force offrent déjà d’excellentes sensations. Comptez encore une centaine d’euros pour le support à 700 € pour un ensemble baquet et à vous les pistes virtuelles.
Depuis quelques années, la réalité virtuelle s’est invitée et renforce encore plus l’immersion puisqu’on est littéralement dans la course : tourner la tête permet de voir l’habitacle, les rétros, les concurrents vous dépassant. Une chose encore impensable il y a une vingtaine d’années, du moins, avec un tel réalisme.
Un tremplin vers la compétition à moindres frais
Il n’aura d’ailleurs pas fallu attendre longtemps pour voir la frontière entre réalité et virtuelle s’estomper. En juin 2008, le constructeur Nissan et le studio de Gran Turismo avaient lancé la GT Academy, un programme visant à former des pilotes recrutés via le jeu Gran Turismo. Pilotes qui ont brillé dans de multiples catégories comme les 24h du Mans ou la Nascar. Au total, en 8 années d’existence du programme, 22 pilotes ont pu vivre de leurs rêves et mener une carrière dans le monde réel.
Le seul moyen de continuer de rêver l’automobile ?
Le nombre de voitures plaisir abordables se compte sur les doigts d’une main et vu l’image de plus ne plus négative qu’affiche l’automobile, ce n’est pas demain que la passion de la voiture telle qu’on la vivait jusque dans les années 2000 sera à nouveau accessible au plus grand nombre. Sous réserve qu’elle ne disparaisse pas, tout simplement. Quant aux sensations de ces expériences virtuelles, elles sont plus concrètes que ces émissions culinaires populaires qui font l’impasse sur le goût, l’odorat et le toucher mais attirent toujours du monde.
Le virtuel n’est pas parfait, certes, mais il est une belle solution, abordable, pour continuer de rêver sa passion, en plus d’un excellent liant pour fédérer les communautés de passionnés et assurer l’existence de véhicules mythiques aujourd’hui quasiment disparu.
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