Contrôle technique diesel: quelles préventions pour éviter la sanction? (interview vidéo)
Pierre-Olivier Marie , mis à jour
A partir du 1er juillet, les moteurs diesel vont connaître un contrôle technique renforcé. Objectif : faire la chasse aux véhicules les plus polluants. Si le taux de véhicules recalés promet d’augmenter sensiblement, des solutions préventives existent.
La mesure devait entrer en vigueur le 1er janvier, mais s’était in extremis vue reportée au 1er juillet afin de ne pas attiser la colère des gilets jaunes : dans 13 jours, les voitures à motorisation diesel connaîtront les joies d’un contrôle technique plus sévère, avec un accent mis sur l’opacité des fumées d’échappement.
Même si le diesel est en perte de vitesse auprès des acheteurs de modèles neufs, cette technologie représente encore 60% du parc roulant français, soit 20 millions de voitures.
Interview de Fabrice Godefroy (Diéséliste de France):
Le but de cette mesure est simple : améliorer l’empreinte environnementale des véhicules diesel, et à cette fin traquer les modèles dont les moteurs sont encrassés et/ou dont les composants sont fatigués (vanne EGR, circuit d’admission ou bien encore le filtre à particules que certains mécaniciens du dimanche suppriment purement et simplement).
Pour mémoire, le contrôle « nouvelle formule » se pratiquera de la sorte. Une fois le moteur mis en température, le technicien posera une canne de prélèvement dans le pot d’échappement. Il procèdera ensuite à une première accélération et vérifiera que les valeurs mesurées correspondent à celles d’homologation en matière d’opacité, de vitesse d’accélération ou de différence de régime maximal. « Si lors les deux premières mesures, une instabilité de valeur relevée est constatée, la valeur moyenne de pollution n’est pas prise en compte. Dans ce cas, les tests sont répétés jusqu’à 7 fois, jusqu’à ce que 3 tests rentrent dans les tolérances de stabilité », précise l’association Diéséliste de France.
Si le résultat est bon, le véhicule est automatiquement déclaré conforme par l’ordinateur. Selon les professionnels interrogés par Caradisiac, près de 5% des véhicules contrôlés seront recalés, contre un peu moins de 1,4% aujourd’hui. De fait, on aboutira sur les moteurs diesel au même taux de contre-visite que les moteurs essence pour cause de pollution excessive.
Pour réduire les risques d’échec au contrôle, une opération préventive peut être souhaitable. C’est justement le propos de Fabrice Godefroy, qui représente l’association Dieseliste de France citée plus haut et prône la mise en œuvre d’une « Eco-révision ». Celle-ci comprend un traitement pour le nettoyage des circuits et organes, suivi au besoin de réparations agrée par les fabricants d’organes (Injecteurs, vanne EGR, turbo, FAP...) ou de remplacement de ces pièces quand celles-ci ne sont pas réparables.
Au chapitre des actions préventives, citons par exemple le décalaminage par hydrogène, proposé notamment par la société Flexfuel et ses partenaires des réseaux Midas, Point S et Rapid Pare-Brise. Celle-ci permet, selon ses concepteurs, de réduire l’opacité des fumées jusqu’à 75%, sans altérer la fiabilité des pièces mécaniques
Une façon d’aller plus loin que les sempiternelles opération de vidange et changement de filtres proposés par les garages, trop limitées. Et de montrer que le diesel conserve un intérêt, tant économique qu’écologique. Ainsi, son déclin dans les ventes de voitures neuves a pour conséquence logique une remontée des émissions moyennes de CO2 des véhicules neufs.
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