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Comment la Chine répond à l’Europe qui veut enquêter sur ses voitures électriques

Dans Economie / Politique / Politique

Cédric Pinatel

Après les déclarations fracassantes de la présidente de la Commission européenne, la Chine compte bien profiter de la dépendance des marques européennes à son marché pour la dissuader d’agir.

Comment la Chine répond à l’Europe qui veut enquêter sur ses voitures électriques

Il y a quelques jours, la présidente de la Commission européenne Ursula Von Leyen affichait son intention d’enquêter sur le système d’aides fiscales en Chine pour les marques locales de voitures électriques. Les dirigeants de l’Union européenne et les principaux constructeurs du Vieux Continent supposent en effet que ces aides, permettant aux marques chinoises de réduire considérablement le prix de fabrication de leurs voitures électriques, leur donnent un avantage concurrentiel irrattrapable à l’export. Il faut dire que certaines autos comme la MG4 chinoise coûtent chez nous jusqu’à 10 000€ de moins que leurs concurrentes directes européennes.

Sans surprise, la Chine réagit officiellement à ces menaces à peine voilées de taxer les voitures chinoises importées en Europe en augmentant leurs droits de douane (comme vient d'ailleurs de l'envisager le commissaire européen Thierry Breton chez LCI)  : « La Chine exprime sa grande préoccupation et son profond mécontentement à ce sujet », peut-on lire dans une déclaration officielle du gouvernement chinois. « Ces dernières années, l'industrie chinoise des véhicules électriques s'est développée rapidement et sa compétitivité a continué de s'améliorer. Ceci est le résultat d'une innovation technologique incessante et de la construction d'une chaîne industrielle et d'une chaîne d'approvisionnement complètes. Il s'agit d'un avantage concurrentiel acquis grâce à un travail acharné et à sa propre force. Il a été favorisé par les consommateurs, y compris l'Union européenne », se justifient les communicants du gouvernement chinois. « Il s'agit d'un acte protectionniste pur et simple qui perturbera et faussera gravement la chaîne mondiale de l'industrie automobile et la chaîne d'approvisionnement, y compris celle de l'UE et cela aura un impact négatif sur les relations économiques et commerciales Chine-UE ».

L’Empire du milieu profite en cela d’un avantage majeur : la dépendance des marques étrangères à ce pays qui reste le plus gros marché automobile du monde pour un bon nombre de constructeurs. Avec, en réponse, la possibilité de taxer davantage les véhicules étrangers commercialisés sur le marché chinois.

Qui est dépendant de qui ?

Même si l’industrie automobile européenne essaie actuellement de se réorganiser pour aménager sa production chez elle après des décennies pendant lesquelles elle a constamment délocalisé ses usines, elle se retrouve dans une situation paradoxale où elle continue de construire de nombreuses voitures en Chine et où certaines marques (notamment allemandes) profitent des coûts de fabrication plus bas de leurs modèles. Cupra va assembler le Tavascan en Chine, tout comme Mini sa nouvelle citadine électrique. Dacia importe toujours sa petite Spring de là-bas et chez Stellantis, les DS 9 et autres Citroën C5X proviennent elles aussi de ce pays. La stratégie des marques européennes semble différer profondément sur le sujet de la Chine et dans un contexte où les marques européennes continuent aussi de vouloir vendre le plus possible de voitures en Chine (allant jusqu’à acheter la technologie de marques locales du côté de chez Audi et Volkswagen), difficile d’y voir vraiment clair. Que pourrait vraiment décider la Commission européenne pour protéger son industrie dans ce cadre ?

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