Citroën DS4 THP 200 (2011 – 2015), une sportive qui s’ignore, dès 4 500 €
Stéphane Schlesinger , mis à jour
Techniquement proche de la Peugeot 308 GTI, la DS4 THP 200 ajoute une dose de chic, de luxe et d’originalité tout en adoptant d’autres réglages. Peu connue, la Citroën se déniche à des prix très attractifs, surtout vu ses performances.
La montée en puissance de DS s’est initialement déroulée adroitement. Cette appellation, référence à la grande Citroën des années 50/70, a d’abord désigné au sein de Citroën une gamme de modèles plus chics que les autres, dont la première représentante a été la DS3. Dotée d’un style réussi, celle-ci a connu le succès, que la marque a pensé rééditer avec une auto plus grande, la DS4, dérivant de la compacte C4.
Pour ce faire, on a imaginé un concept un peu hybride, mélangeant les influences d’un coupé et… d’un SUV. Cela donne une auto à la ligne plutôt élancée, où la poupe est fuyante et les poignées de porte arrière escamotées, mais également dotée d’une garde au sol relevée.
Le résultat, révélé fin 2010, se révèle plutôt original, et comporte des détails intéressants mais manque un peu conviction : la DS4 demeure une compacte stricto-sensu. Techniquement, elle récupère la plate-forme de la Peugeot 308, évolution de celle inaugurée par la 307 fin 2001. Une bonne base, dotée de trains roulants sérieusement conçus mais classiques, comportant à l’avant des jambes de force, et à l’arrière un simple essieu de torsion.
Une large palette de moteurs est proposée, et, étrangement, le plus puissant ne s’associe pas à une finition spécifique. Si, quand il est monté dans la Peugeot 308, le bloc 1,6 l THP de 200 ch est exclusivement attribué à la variante sportive GTI, dans la Citroën, il est proposé avec la déclinaison haut de gamme Sport Chic, également disponible en diesel… Quel meilleur moyen pour le rendre invisible ?
Dommage, car il confère à la DS4 des performances dignes d'une sportive. La THP 200 pointe à 235 km/h, et franchit les 100 km/h en 7,9 s. Des chronos en ligne avec ceux des Peugeot 308 GTI (et pour cause), Renault Mégane GT TCe, Audi A3 2.0 TFSI… De plus, l’équipement se révèle riche : sellerie cuir, clim auto bizone, radars de stationnement, capteurs de pluie et de luminosité, jantes alliage de 18, ESP, ou encore pare-brise panoramique. Mais, étrangement, les vitres arrière demeurent fixes ! Cela fait « coupé », selon le constructeur. Voire.
En tout cas, facturée lors de son lancement en 2011 à 29 550 € (35 900 € actuels selon l’Insee), la Citroën DS4 THP200 Sport Chic est plutôt bien positionnée face à la concurrence vu sa dotation. Par la suite, dès 2012, la marque va combiner le 200 ch à des séries limitées plus huppées (Just Mat, Just Pearl), mais les évolutions techniques se signalent par leur absence.
En 2015, la DS devenant une marque indépendante, ce n’est qu’à ce moment que la DS4 se voit un tant soit peu modifiée : face avant modifiée, moteur poussé à 211 ch, cuir désormais en option… Elle tire sa révérence en 2018.
Combien ça coûte ?
Peu connue, la Citroën DS4 THP 200 reste peu chère. En bon état, elle se débusque dès 4 500 €, à plus de 180 000 km, 6 000 € aux alentours de 150 000 km, mais déjà 7 500 € à moins de 100 000 km. A 10 000 €, on peut espérer un très bel exemplaire à moins de 80 000 km. Les variantes de marque DS et non Citroën débutent à 10 000 €, en affichant 150 000 km.
Quelle version choisir ?
Une 200 ch bien entretenue constitue un bon choix, vu le peu d’évolutions concernant la 211 ch, nettement plus chère.
Les versions collector
Ce sont les exemplaires rares par leur kilométrage, très bas, et leur configuration : option cuir intégral par exemple, coloris originaux… Les séries spéciales sont plus collectionnables.
Que surveiller ?
Evidemment, le moteur 1,6 l THP a mauvaise réputation, mais sur la DS4, il a été largement corrigé. En lui-même, il est costaud, mais ses périphériques peuvent toujours poser quelques soucis, comme la pompe haute pression ou l’électrovanne du turbo, surtout en début de carrière.
Sur les premiers exemplaires, on surveillera également le circuit de refroidissement (fuites, capteurs), alors qu’à fort kilométrage, les tendeurs de chaîne de distribution mériteront une inspection. Dans l’habitacle, on relève des bugs du système multimédia, principalement sur le GPS optionnel, mais les plastiques, de qualité, vieillissent bien. On devra toutefois faire un peu plus attention à sellerie cuir.
Sur la route
Si la carrosserie est spécifique, dans le cockpit, on retrouve la planche de bord de la berline C4. Et tant mieux, car elle est à la fois agréable à l’œil et composée de plastiques de belle qualité ! Etrangement, l’option cuir intégral ajoute une dose d’hétérogénéité à la coiffe du tableau : on peut s’en passer.
Les sièges, excellents, offrent un beau confort, mais, un peu surélevés pour rappeler une position de conduite de SUV, ils réduisent la garde au toit. Le pare-brise panoramique rend l’ambiance agréablement lumineuse à bord. Le moteur, souple et doux, demeure très silencieux sur autoroute, mais aime bien être malmené. Performant, il confère à la DS4 de belles performances. Surprise, la suspension, affermie face à celle d’une C4, profite énormément au comportement routier.
Train avant vif et précis, châssis agile, il rend la DS4 très sympa en conduite dynamique, surtout quand l’auto conserve les jantes de 18 d’origine. Mieux, le confort de roulement s’avère très bon. En 19 pouces, il perd des plumes, alors que le volant devient nettement moins informatif : ces grandes roues sont à éviter ! Pour sa part le freinage s’annonce très efficace. Enfin, la consommation demeure raisonnable, à 7,5 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Citroën BX 16 Soupapes (1987 – 1993)
Lancée fin 1982 et restylée en 1986, la Citroën BX entre dans une nouvelle dimension en 1987. En effet, elle reçoit alors le 1er 4-cylindres à 16 soupapes français de série, un 1,9 l développant 160 ch. Ainsi dotée, la BX GTI 16 Soupapes pointe à 218 km/h et effectue le 1 000 m départ arrêté en 28,8 s : une vraie sportive. En clair, elle accélère presque aussi fort que la DS4 THP 200 ! Il faut dire qu’elle pèse 321 kg de moins.
Efficace, cette BX malmène aussi bien des références de l’époque, tout en préservant un certain confort grâce à sa suspension hydraulique. En 1990, elle se voit simplement rebaptisée 16 Soupapes, et gagne un kit carrosserie qui la distingue de la GTI normale. La suspension bénéficie de nouveaux tarages et de barres antiroulis plus épaisses. Il s’agit d’abord d’une série limitée à 300 exemplaires, puis se voit intégrée à la gamme. En 1992, le catalyseur fait chuter la puissance à 150 ch, puis la BX sportive est retirée. Dès 9 000 €.
Citroën DS4 THP200 (2011), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 560 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction
- Puissance : 200 ch à 5 500 tr/min
- Couple : 275 Nm à 1 700 tr/min
- Poids : 1 391 kg
- Vitesse maxi : 235 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,9 s (donnée constructeur)
Pour trouver des annonces de Citroën DS4 THP 200, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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