Chute du diesel et hausse des taxes inquiètent les patrons de stations-service
Les professionnels de la distribution de carburant ne cachent pas leurs inquiétudes pour l'avenir de leur secteur d'activité. La vente ne pas s'arrêter, mais une fiscalité de plus en plus lourde et un changement des goûts des Français menacent des stations.
L'augmentation des taxes pour le carburant pèse sur le budget des automobilistes… et sur le moral des pompistes. Via un communiqué du CNPA (Conseil National des Professions de l'Automobile), les distributeurs de carburants ont fait savoir leurs inquiétudes pour l'avenir de leur activité.
Les professionnels du secteur pointent déjà l'écart des prix qui ne cesse de se creuser entre la France et les pays frontaliers, à mesure que la fiscalité est alourdie chez nous. Selon eux, l'an prochain le gazole sera vendu en France 16 centimes de plus (TTC) qu'au Luxembourg, 24 centimes de plus qu'en Allemagne et 30 centimes de plus qu'en Espagne. Les distributeurs craignent donc que les camions évitent davantage la France pour faire le plein. Il pourrait d'ailleurs y avoir aussi une fuite des particuliers dans les régions frontalières, comme cela se fait avec les cigarettes. Selon le CNPA, la fréquentation des stations françaises a baissé de 20 % en deux ans.
Mais ce n'est pas tout. Le secteur s'inquiète aussi de la rapide évolution des goûts des Français, et plus particulièrement de la chute du diesel. Celui-ci ne représente plus que 40 % des ventes, et sa part devrait continuer à diminuer. Pour l'instant, cela ne se ressent pas encore vraiment à la pompe, le diesel restant ultra-majoritaire dans les volumes écoulés. Mais ils vont forcément descendre à moyen terme. Ce qui va demander aux stations de s'adapter, avec un remplacement des cuves de gazole par des cuves de sans-plomb. Cela a un coût, que des stations indépendantes pourraient avoir du mal à supporter.
Le CNPA demande donc à l'État de remettre en place un fonds d'aide à la modernisation et la diversification des stations. Un dispositif similaire avait été proposé il y a quelques années pour aider des stations à se mettre en conformité avec de nouvelles normes pollution. Francis Pousse, président des distributeurs de carburant au sein du CNPA, a déclaré en début de semaine « Sans un fonds d'aide sur la prise en charge de ces travaux exceptionnels dus à des décisions qui ne sont pas les nôtres, qui sont celles de l'État, vous pouvez être certains que les petites stations de campagne, déjà moribondes, vont fermer ».
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