Ces pays où la conduite hivernale ne pardonne aucune erreur (reportage vidéo)
Alors que le moindre petit épisode neigeux peut totalement paralyser la circulation de nos villes, rouler dans les pays du grand Nord nous rappelle à quel point la conduite hivernale en conditions extrêmes vous oblige à devenir un meilleur conducteur. Et sans les bons pneus, vous êtes mort (ou au mieux dans un mur de neige)
Resituons d’abord le cadre. Comme Beaucoup d’autres constructeurs automobiles, Nissan vient d’inviter de nombreux médias dans le grand Nord (en Finlande) pour tester ses Modèles 4x4 X-Trail et Ariya. Comme Mercedes, BMW, Toyota, Audi et bien d’autres marques encore adeptes de ce genre d’évènements, le but est de « démontrer » l’efficacité de sa transmission intégrale dans des conditions avantageuses. Caradisiac ayant déjà essayé les X-Trail et Ariya « e4orce » à quatre roues motrices dans des conditions bien plus pertinentes pour mesurer les qualités et les défauts d’une auto telle qu’on l’utilise en France, nous avons choisi de nous focaliser sur les spécificités de la conduite de ces pays du grand Nord…mais aussi sur une grosse idée reçue sur les transmissions intégrales (que nous avons tâché d’illustrer en vidéo).
Ceux qui se sont déjà retrouvés à rouler l’hiver en Suède, en Norvège ou en Finlande en-dehors des grandes villes savent que la conduite dans ces contrées ne demande pas du tout les mêmes aptitudes au volant que dans nos doux pays au climat tempéré. Dès la sortie d’Helsinki, les voies rapides obligent à arpenter des portions plus ou moins enneigées. Puis, le long du réseau secondaire, la chaussée devient complètement blanche jusqu’à se retrouver sur de petites routes de glace loin des grands axes. Or, quand on roule à 80 km/h dans ce genre de conditions, les coups de volant n’entraînent plus du tout les mêmes effets que sur les chaussées bien sèches d’Europe méditerranéenne. Voilà sans doute aussi pourquoi on compte autant de Finlandais, de Norvégiens ou de Suédois parmi les effectifs des pilotes de rallye : ici si vous ne comprenez pas un minimum la dynamique de la conduite sur la glace, votre espérance de vie baissera dangereusement.
Les bons pneus avant tout
Profitons de ce reportage au pays des rennes et des élans pour rappeler un principe élémentaire : la vraie conduite hivernale (pas celle de l’hiver dans le PACA ou de la région parisienne) impose de disposer d’une monte pneumatique adaptée. En Finlande comme dans les pays de Scandinavie, les pneus hiver sont logiquement obligatoires pendant la saison froide. Les automobilistes y utilisent d’ailleurs très souvent des pneus « nordiques », c’est-à-dire des pièces au profil bien plus radical que nos simples « thermo-gommes » et pouvant comporter de vrais petits clous sur leur bande de roulement. Sur des routes blanches en permanence pendant l’hiver, il s’agit du seul équipement permettant de sauvegarder un minimum d’’adhérence et de pouvoir directionnel. Qu’importe que vous rouliez en traction, en propulsion ou en quatre roues motrices.
Car oui, il s’agit là de l’une des plus grosses idées reçues que se font les gens de la transmission intégrale : le fait de disposer de quatre roues motrices permet seulement de gagner en motricité lorsque les essieux reçoivent le couple et la puissance, à condition d'avoir des pneus adaptés aux conditions. Mais conduire une voiture à transmission intégrale ne la rend pas plus « sûre » au moment d’aborder un virage où seule l’adhérence des pneus compte. Que vous conduisiez une traction, une propulsion ou une quatre roues motrices, la sanction en cas d’arrivée en survitesse dans le virage ne changera pas : tout droit dans le ravin, l’arbre ou le rail. Quattro, 4Matic, XDrive, 4Motion, e4orce et autres systèmes aux noms parfaitement travaillés par les départements marketing de ces marques ne vous sauveront pas.
Voilà pourquoi on retrouve systématiquement chez nous ces citadins en SUV 4X4 pris au piège à la montagne en patinant des quatre roues sur une pente enneigée, pourtant convaincus d’avoir le bon véhicule pour ces conditions (et doublés par de simples tractions chaussées de pneus hiver). Un phénomène qui devrait s’estomper maintenant que la loi Montagne oblige à disposer au minimum de chaînes ou de chaussettes à neige dans les zones les plus risquées sous peine d’amendes (qui seront dressées systématiquement dès l’hiver prochain en cas de manquement). L'Union europenne se demande d'ailleurs s'il ne faudrait pas former tous les élèves conducteurs à la conduite sur neige. En Finlande, vous ne croiserez évidemment pas une seule voiture en pneus été sur la route à la saison froide. Il en va tout simplement de la survie des automobilistes.
Rappelons enfin que les pneus à clous restent autorisés en France entre le 1er novembre et le 31 mars, à condition de mettre un macaron spécial à l'arrière de la voiture et de ne pas dépasser 90 km/h. Leur utilisation sera en revanche fortement déconseillée en-dehors des zones fréquemment enneigées car ils augmentent énormément le bruit de roulement, dégradent fortement les conditions d'adhérence sur le bitume et peuvent même causer des dégâts sur la chaussée. Leur utilisation reste donc peu comptatible avec la vie des automobilistes français.
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