Ces occasions oubliées qu'on achète à prix normal : la Citroën DS4/DS 4
La première génération de DS4, siglée Citroën en première partie de carrière, a été totalement éclipsée par la deuxième mouture, plus conforme à l'image premium revendiquée par DS. De fait, la DS4 première du nom est un peu tombée dans l'oubli. Avec, du coup, de bonnes affaires à faire en seconde main, et une sélection dans notre rubrique des "occasions oubliées" qui s'achètent à prix "normal"...
Il s'en est pourtant vendu 170 000 exemplaires, ce qui n'est pas si ridicule en soi. Hélas, contrairement à la DS3, qui est restée dans les mémoires, la DS4 première génération n'a pas marqué les esprits.
Elle fait son entrée sur le marché en 2011, pour venir concurrencer les allemandes Audi A3, BMW Série 1 F20, ou Mercedes Classe A. Au programme, une carrosserie à 5 portes mais au look de coupé, avec poignées planquées dans les montants, et surtout, une vitre arrière fixe, complètement. Il faut donc considérer la Citroën DS4 comme un coupé, dont les places arrière sont seulement plus accessibles... Un coupé d'ailleurs surélevé, Citroën voulant lui donner des accents de crossover. Quelques touches de chrome, une calandre "DS wings", des détails de style plus travaillés que chez Citroën, et vous avez un modèle qui a sa propre personnalité.
À l’intérieur, la filiation avec un modèle aux chevrons ne peut que sauter aux yeux, puisque la planche de bord est la même que celle de la cousine : la C4. D'ailleurs, elle en reprend aussi le châssis (sérieusement raffermi), certains moteurs et boîtes, mais en proposant aussi plus puissant. La DS4 THP 200 (ou 210 ch après restylage) est le fleuron de la gamme.
Mais pour se distinguer d'une simple C4, la DS4 muscle tout de même sa présentation et son équipement, avec la possibilité d'avoir une sellerie cuir "bracelet", du plus bel effet, la planche de bord recouverte de cuir, les sièges massants, l'alerte de véhicule dans l'angle mort, le parking automatique, ou en option des feux bi-xénon directionnels.
Lors de son restylage début 2015, la Citroën DS4 devient une vraie DS (la DS 4 avec un espace...) puisque la marque s'est émancipée. Elle perd les chevrons, et sa gamme se sépare en deux. D'un côté la DS 4, qui perd 3 cm de hauteur pour revenir à celle des compactes classiques, de l'autre la DS 4 Crossback, qui, elle, se situe 4 cm au-dessus, et donc 1 cm plus haute que l'ancienne. Elle adopte des attributs de baroudeuse, avec des protections de carrosserie en plastique brut sur les passages de roue, une calandre spécifique et des barres de toit.
En adoptant des réglages de suspension plus fermes et les moteurs les plus puissants de l'époque chez PSA, la DS4 offre un plaisir de conduite qui n'est pas ridicule, au contraire. Elle ne se vautre plus en virage comme sait si bien le faire sa cousine la C4, et propose des performances tout à fait à la page. L'habitabilité arrière est correcte, et l'accessibilité bonne. Le volume de coffre, de 370 litres est quant à lui moyen.
En neuf, les tarifs étaient sans surprise assez élevés, plus que ceux de la C4 évidemment, mais sans atteindre ceux pratiqués par les concurrentes premium visées, les Audi A3, BMW Série 1 et Mercedes Classe A. On était plus au niveau d'une Alfa Giulietta, qui était comparable à l'époque en matière de positionnement premium. La gamme allait de 22 300 € à 31 600 €, des chiffres qui feraient rêver aujourd'hui, mais qui pour l'époque n'étaient pas si abordables (une Audi A3 démarrait à 23 730 €).
Quoi qu'il en soit, la décote a fait son œuvre. Et aujourd'hui, handicapée par son manque d'image de marque en tant que modèle premium, mais aussi par une relative abondance de l'offre sur le marché, la DS4 est devenue abordable, et de bonnes affaires sont à réaliser. Elle est justement bien moins chère qu'une A3 ou qu'une Classe A !
À partir de 5 000 € !
Bien sûr, pour ce prix, redoutablement bas, il ne faut pas s'attendre à un exemplaire de fin de carrière au kilométrage à 5 chiffres. Évidemment, à ce prix, ce seront plutôt des exemplaires de 2011/2012, en 1.6 e-HDI 114 (voire 2.0 HDI 140/160), et affichant plus de 250 000 km au compteur.
Mais sachez que pour un modèle équivalent, il faudra débourser près de 7 000 € pour une Audi A3 (TDI 105) ou même jusqu'à 11 000 € pour une Classe A de 2012 (celle qui est une vraie compacte, et non un minispace).
Pour un modèle 2012 de 150 000 km maximum, il faudra au minimum 7 000 € pour une DS 4 (VTI 120 ou THP 200), mais 9 000 € pour une Audi A3 (1.6 TDI 105 ou 1.4 TFSI 125), 9 500 € pour une BMW Série 1 (118d 143 ch ou 114i 102 ch seulement) et 14 000 € pour une Classe A 180 CDI 109 ch ou 200 156 ch. La décote est là encore bien plus importante pour la française que pour les allemandes.
Une version 2016 et moins de 100 000 km à partir de 10 500 €, contre 14 500 € pour une concurrente équivalente
Si l'on se penche sur le cas de la version restylée, prenons un modèle 2016, de moins de 100 000 km, il faudra compter pour la DS 4 un minimum de 10 500 € pour un Puretech 130 ch en essence, ou 11 500 € pour un diesel 1.6 BlueHDI 120 ch. C'est une décote de 65 % minimum.
Dans le même temps, une Audi A3 1.6 TDI 110 ch ou 1.4 TFSI 150 vous coûtera au minimum 15 000 € ! Soit une décote de 50 % seulement. Pour une Série 1, il faudra aligner 13 000 € minimum pour une 114d ou une 116d (95 ch ou 116 ch) et 14 500 € pour une essence 118i 136 ch. Soit des décotes respectives de - 54 % et - 48 %.
Pour une Mercedes Classe A, c'est encore pire, puisqu'il faudra sortir 15 000 € pour une 180d 109 ch, et 16 000 € pour une 160 102 ch essence. Soit une décote de -47 % et - 43 % par rapport au prix neuf hors options. On est donc loin des - 65 % de la DS 4...
Prenons ici aussi l'exemple d'une Alfa Romeo Giulietta, dont le positionnement "premium mais pas vraiment autant que les allemandes" est le même que celui de la DS. Eh bien, elle aussi est plus chère, puisque pour un modèle 2016 de 100 000 km maximum, il faudra débourser 13 000 €. Cependant, pour ce prix, on bénéficiera d'un 1.4 Multiair 150 ch assez puissant, ou d'un 2.0 JTDm 150 ch, lui aussi plus costaud que les mécaniques de la française. Cela reste presque 3 000 € plus cher, et la décote est en moyenne de - 57 %, ce qui reste moins rapide que la DS.
Les exemples se répètent ensuite à l'envi, quelles que soient les années et les kilométrages retenus.
LE BILAN
La compacte française premium (certains ne lui accordent pas ce statut, on est d'accord, mais il est revendiqué) est systématiquement moins chère, et surtout, décote plus rapidement, que ses concurrentes. On a regardé, elle est même à peine plus chère que la classique Citroën C4, et moins chère qu'une Golf... La preuve d'un manque d'attrait et d'engouement des acheteurs, ce qui permet de faire de bonnes affaires, pour ceux qui ne cherchent pas une image de marque équivalente à celle des A3, Série 1 ou Classe A, et qui seront séduits par le look, et le dynamisme sur la route de la DS 4. Cela peut en effet s'entendre.
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