Carburant : des prix en hausse malgré une consommation en baisse
Les prix à la pompe sont revenus à leur plus haut niveau depuis presque un an. Aujourd’hui, le litre de gazole et de sans plomb se paye quasiment au même prix qu’avant l’épidémie de Covid-19. Pour autant, la consommation des automobilistes français n’est pas revenue au niveau d’avant épidémie.
Les tarifs des carburants ont repris leur envol : 1,48 euros le litre de sans plomb 95 et 1,40 euros pour le gazole, ce sont les prix constatés aujourd’hui à la pompe. L’augmentation est de respectivement 10 et 9 centimes depuis le début de l’année.
Durant le confinement, une chute de la circulation a entraîné une baisse de la demande mondiale de pétrole. Les stocks de pétrole étaient alors élevés. « Aujourd'hui, la découverte du vaccin rassure et signe une reprise de l’activité, d’où une hausse des prix », explique Olivier Gantois, président de l’UFIP (Union française des industries pétrolières). Pour autant, la consommation de carburant des automobilistes français n’est pas revenue au niveau d’avant épidémie. Les consommations de carburants routiers sur le marché français ont baissé à 3,393 millions de mètres cubes en janvier 2021 (- 15,4 %) par rapport à janvier 2020. En année mobile, entre le 1er février 2020 et le 31 janvier 2021, la consommation française de carburants a atteint 41,940 millions de mètres cubes, en baisse de 16,4 % par rapport à la consommation des douze mois mobiles précédents.
Une hausse qui devrait se poursuivre
" Cette hausse est la conséquence d'une production de pétrole qui reste encore faible et une demande qui commence à remontrer au niveau mondial" explique Mathilde Adelinet, Ingénieure de recherche à Institut français du pétrole. Les pays exportateurs se sont entendus pour limiter la production, et maintenir les prix élevés. Ils devraient rester à ce niveau tant que la situation sanitaire ne s’aggrave pas. « Les producteurs pétroliers sont encore un peu frileux pour remettre en activité tous leurs puits de pétrole » analyse l’ingénieure.
Ces puits arrêtés pendant la crise sanitaire nécessitent de lourds investissements pour reprendre leur activité. Et la demande mondiale d’or noir en 2021 devrait rester assez faible par rapport aux standards d’avant crise rendant les producteurs très prudents. Sans décision commune de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et des principaux producteurs de pétrole et avec une demande mondiale exponentielle, le prix du carburant devrait continuer d’augmenter. « Il ne devrait tout de même pas atteindre la barre des 100 $ le baril » relativise toutefois Mathilde Adelinet.
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