Les conséquences de la guerre en Ukraine iront bien au-delà d’un choc énergétique. Si les armes ne se taisent pas, le cours du pétrole en forme de montagnes russes ne sera qu’un détail dans le tableau.
En ce temps-là, le prix de l’essence s’envolait, le monde s’écroulait et la chasse au gaspi s’imposait. 49 ans plus tard que reste-t-il du premier choc pétrolier pourtant supérieur à celui que nous connaissons actuellement ? Quelques slogans et des autos qui consomment moins qu’avant.
On leur dit de prendre les transports en commun ? Ils préfèrent la voiture. On les pousse vers l'électrique ? Ils restent réticents. On leur explique qu'il faut acheter leur véhicule plus cher et sur Internet ? Ils privilégient les points de vente physiques. D'après une étude du cabinet Deloitte, l'homo automobilicus n'a pas vraiment changé malgré les nombreuses injonctions politiques et industrielles. Est-il ringard et réac ou se méfie-t-il des incertitudes d'un futur aléatoire et trop cher ?
Cela devait arriver et c’est arrivé : le prix des carburants s’envole, réveillant les gilets jaunes et étranglant les gros rouleurs. Pourquoi ne l’avons-nous pas anticipé ?
Le changement, c'est maintenant, ou plutôt cette semaine, avec la présentation de la Megane e-tech électrique. En quelques jours, Renault doit faire oublier à la fois ses errements, le retard que lui, le pionnier, a pris dans la voiture électrique, et son image écornée. La pression sur les pauvres pneus de ce nouveau modèle est énorme.
Nos voitures ne seront pas seules à participer à la hausse de la consommation d’électricité. Si nous voulons pouvoir les recharger partout et à toute heure, il faudra mettre la main à la poche et reporter la « sortie du nucléaire ».
Hausse des prix des carburants aidant, de nombreux automobilistes se rallient au bioéthanol ou rêvent de le faire par le biais de l'ajout d'un boîtier dédié ou de l'achat d'une auto pré-équipée. L'E85 est une solution, certes économique, mais à très court terme seulement. Un sursis de courte durée qui explique le fait que peu de constructeurs s'engagent dans ce procédé.
Avec ses hybrides qui pèsent 60 % de son gros million de voitures vendues en Europe, Toyota a pris en 2021 la deuxième place du marché du vieux continent. L’hybride, vous vous souvenez, ça ne marchera jamais…
Le team manager de l'écurie de Formule 1 ? Licencié. le P.-D.G. de la marque ? Licencié aussi. À Gaydon, siège d'Aston Martin, l'année ne démarre pas sur les chapeaux de roues, mais dans une ambiance de fin de règne liée à des ventes en berne et à de mauvais choix stratégiques.
La voiture électrique est en plein boom : quasiment 10 % des ventes l’an passé ! Certes, mais le diesel, cette motorisation honnie et bientôt bannie de nos cités se vend encore deux fois plus. Aberrant ? Pas tout à fait.