Audi: à fond sur l'électrique...sans négliger le diesel
Audi s'inscrit comme un acteur-clé du championnat de Formule E, sur lequel il s'appuie pour promouvoir sa gamme e-tron. A l'occasion de l'ePrix de berlin, Caradisiac a pu en apprendre plus sur les ambitions de la marque en matière de sport et de modèles de série.
Allez hop, direction Berlin ! C’est là, dans l’aéroport désaffecté de Tempelhof, en pleine ville, qu’Audi a invité Caradisiac à assister aux épreuves de Formule E qui se sont déroulées les 10 et 11 juin derniers (deux courses, donc). Inutile de s’étendre ici sur les résultats sportifs de notre hôte, si ce n’est pour rappeler qu’avec une pole position et deux podiums pour le team ABT Schaeffler Audi Sport, celui-ci aura sensiblement réduit son retard sur le leader Renault e.dams, déjà double champion en titre. « C’était un super week-end », résumera le pilote brésilien Lucas di Grassi, leader de l'équipe ABT et deuxième du championnat.
Cette courte immersion dans les coulisses d’un top team aura été intéressante à plusieurs titres. Le premier, c’est qu’il démontre que la Formule E est une discipline en progression constante: sur un même circuit, les voitures roulent deux à trois secondes plus vite que lors de la première saison en 2014. On est encore loin de la Formule 1, mais les monoplaces électriques n’ont pas vocation à supplanter la catégorie-reine. Quoi qu’il en soit, si vous ne l'avez pas encore fait, nous vous invitons à regarder des retransmissions d’épreuves ou résumés sur Internet durant lesquelles vous pourrez observer des bagarres, des dépassements, et tous les faits de course qui font le sel du sport automobile. Manquent certes les mélopées mécaniques, encore que du bord de la piste les voitures ne soient pas aussi silencieuses que l'on pourrait le craindre, entre le bruit des moteurs électriques et celui des suspensions. Quant au changement de batterie à mi-course, dont il est tentant de se gausser, il constitue un élément-clé de stratégie et rajoute au suspense. Bref, la Formule E est un spectacle qui gagne à être connu.
Tel est en tout cas l'avis de nombreux constructeurs automobiles qui investissent la discipline. Ainsi, le team ABT Schaeffler Audi Sport deviendra le team officiel Audi à partir de la saison prochaine. Le constructeur bataillera donc notamment durant la prochaine saison, la quatrième, avec Renault, DS et Jaguar. Belle affiche, en attendant les choses sérieuses lors de la saison 5 (qui marquera l’arrivée de BMW). "Les moteurs verront leur puissance nettement augmentée, tandis que les batteries dureront toute la course. Les améliorations aérodynamiques réduiront la traînée, et ça c'est de la puissance gratuite. Les voitures iront plus vite et plus loin. Les choses vont bouger, tout sera neuf", commente le pilote écossais Allan McNish, coordinateur du projet de la marque en Formule E. "En fait, la progression des voitures de Formule E est comparable à celle observée avec les motorisations diesel au Mans", vante le double vainqueur de l’épreuve sarthoise.
Diesel, toujours
Cet investissement s'inscrit dans la cadre de la stratégie d'électrification d'Audi, dont la gamme e-tron est appelée à s'élargir dans les mois et années qui viennent. Outre les motorisations hybrides rechargeables disponibles sur certains modèles, la marque proposera en 2019 un SUV 100% électrique préfiguré par le concept e-tron Sportback. Or, quoi de mieux que la compétition automobile pour appuyer un plan produit audacieux? Autre avantage de cette discipline, ses coûts nettement inférieurs à ceux de l'endurance: une saison de Formule E représenterait moins du tiers du coût de l'engagement aux 24 Heures du Mans, course qu'Audi a remporté à 13 reprises entre 2000 et 2014 (!) avant de s'en retirer complètement, laissant le champ libre à son cousin Porsche (dont la rumeur dit qu'il s'intéresserait lui aussi à la Formule E).
Pour autant, pas question pour Audi de tourner le dos aux motorisations thermiques, ni même au diesel. Interrogé par Caradisiac sur l’avenir du TDI chez Audi, le Dr. Peter Mertens, tout récemment nommé membre du board du constructeur, l’assure : « dans dix ans, Audi proposera encore des motorisations diesel dans sa gamme, au moins pour les familiales et des routières ». Même s'il était permis d'en douter, le TDI n'est donc pas cuit.
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