Alfa Romeo Mito T-Jet (2008 – 2010), petite Alfa, gros tempérament, dès 4 000 €
Stylée et puissante, la Mito T-Jet s’offre pourtant à des tarifs très abordables, ce qui la rend d’autant plus attirante. Mais, si attirante soit-elle, la jolie fleur a des épines…
L’idée était bonne : doter Alfa Romeo d’une citadine synonyme de gros volumes de ventes. Surtout, cette petite auto pourrait capter une clientèle nouvelle pour la marque italienne, qui, appartenant au groupe Fiat, a accès à une immense banque d’organes. Techniquement, on va récupérer la plateforme de la Grande Punto, et on va l’habiller de façon plus élégante à Milan, capitale mondiale de la mode. Cela va donner son nom : Mito, pour Milan, où elle trouve sa robe et To pour Torino, Turin, fief de Fiat.
Ce n’est pas une appellation très heureuse pour la France, pourtant son premier marché à l’export, mais que diable, la Lancia Beta s’y est correctement vendu… La Mito sort fin 2008, et face à la Grande Punto, elle bénéficie tout de même de suspensions aux tarages spécifiques et d’amortisseurs à contre-effet : ils s’équipent de ressorts internes censés jouer un rôle stabilisateur.
Sous le capot, on retrouve le bloc de l’Abarth Grande Punto, l’excellent T-Jet, développant en 155 ch et allié à une boîte 6. Cet 1,4 l turbo a beau dériver du Fire apparu en 1985, il séduit par ses performances, permises par une suralimentation réussie. Développant 155 ch, pour 230 Nm, il permet à la petite Alfa de pointer à 215 km/h, pour un 0 à 100 km/h exécuté en 8,0 s. Sympa !
Deux finitions sont proposées, Distinctive (19 200 €) et Selective (20 900 €, soit 26 400 € actuels selon l'Insee), incluant la clim, le volant réglable dans les deux plans, l’ESP, les jantes en alliage et les modes de conduite (système DNA). La Selective ajoute la sellerie cuir et les projecteurs antibrouillards, notamment, mais dans tous les cas, la clim auto, les phares et essuie-glaces automatiques ou encore la sono demeurent en option.
On peut aussi personnaliser sa Mito via des stickers, des coques de rétroviseur, ou des entourages de projecteurs spécifiques. Quelques mois après la commercialisation, une variante 120 ch, moins chère et dotée d’une boîte 5, apparaît au catalogue.
Les projecteurs donnent l’impression que l’auto louche un peu : apparemment, il a fallu redessiner l’avant de la voiture au tout dernier moment pour l’adapter aux dernières normes de protection des piétons. En tout cas, ça n’empêche pas l’Alfa de plaire par sa plastique et de très correctement se vendre, avant de connaître des évolutions constantes.
A commencer par l’installation de la distribution Multiair pour 2010, sonnant le glas du moteur TB 155 ch. N’allez pas croire que celui-ci est dépassé : il possède un caractère plus affirmé que son successeur pourtant plus moderne !
Combien ça coûte ?
Tombée dans l’oubli, la Mito ne coûte pas très cher. A 4 000 €, on trouve de bons exemplaires en 120 ch, affichant certes 200 000 km environ. A 5 000 €, on accède à des autos de 130 000 km. Pour passer sous les 100 000 km, on dépensera toutefois 8 000 €, vu la rareté des Mito ayant si peu roulé. Pour une 155 ch, ajoutez de 500 € à 1 000 €.
Quelle version choisir ?
Vu la faible différence de prix, autant partir sur une 155 ch, plus puissante et dotée de la boîte 6.
Les versions collector
Ce seront les 155 ch en parfait état d’origine et affichant moins de 50 000 km. Il n’y en a pratiquement pas !
Que surveiller ?
Mécaniquement, la Mito T-Jet se révèle très solide, tant du côté du moteur que de la boîte. Même le turbo tient le choc, à condition, bien évidemment, que l’entretien soit correctement effectué. On changera la courroie de distribution avant 100 000 km.
En revanche, comme chez Fiat, l’assistance électrique de la direction a causé des soucis, normalement résolus. D’ailleurs, globalement, l’électricité est la source majeure de pépins, souvent plus énervants qu’autre chose (clim auto capricieuse, Blue and Me joueur, stop and start souvent inopérant). Normalement, toutes ces avaries bénignes mais horripilantes ont été résolues en concession. Par ailleurs, la Mito a besoin de trains roulants en bon état et bien réglés pour offrir un comportement routier serein.
Enfin, l’assemblage n’est pas extraordinaire, entre les boucliers mal fixés et les bruits de finition. Rien d’insurmontable toutefois.
Sur la route
A bord de la Mito 155 ch Selective, grâce au réglage en hauteur pour le siège et le volant, celui-ci s’ajustant aussi en profondeur, on se concocte une excellente position de conduite, et on apprécie l’ergonomie bien pensée. La finition hétérogène moins. Le moteur étonne : souple, ce petit 1,4 l a une santé de fer, et dévoile un tempérament presque explosif à mi-régime. D’une sonorité plaisamment rauque, il arrive vite à 6 000 tr/mn, mais ensuite, il n’a plus grand-chose à donner. En tout cas, il contribue énormément à l’agrément de conduite, d’autant que la boîte 6, douce et bien étagée, le seconde parfaitement.
Malheureusement, le châssis manque de mise au point. Sur le lisse, pas de souci, la Mito jouit d’un bel équilibre et d’un bon grip. En mode Dynamic, la direction, plus ferme, permet de bien exploiter un train avant plutôt vif, et l’ESP relâché autorise des petites dérives de l’arrière, mais on aimerait une direction plus informative. Le freinage est efficace. Seulement, très ferme, la suspension nuit au confort et ne garantit pour autant pas une bonne tenue de trajectoire sur les aspérités, l’Alfa réagissant de façon parfois bizarre, mais sans danger. En moyenne, l’italienne consomme 8 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Alfa Romeo 145 Quadrifoglio (1995 – 2000)
C’est un joyeux désordre au sein du Groupe Fiat dans les années 90. Elle aurait dû naître Lancia, elle est révélée en 1994 sous le blason Alfa : c’est la 145. Utilisant la plateforme très moderne de la Tipo, elle est lourde et ses moteurs à plat sont à la peine. Heureusement, en 1995 apparaît la version sportive Quadrifoglio, dotée d’un très moderne 4-cylindres 2,0 l atmo. Doté d’un double allumage, d’un variateur de phase et d’arbres d’équilibrage, il développe 150 ch, emmenant l’italienne à 210 km/h.
Pour sa part, le châssis, aux voies élargies et à la suspension affermie, se révèle efficace en conduite sportive, malgré le poids élevé (1 240 kg). En 1998, grâce à une amission variable, le 2,0 l passe à 155 ch, puis un léger restylage intervient en 1999, à l’occasion duquel l’équipement s’enrichit. La 145 quitte la scène fin 2000. A partir de 5 500 €.
Alfa Romeo Mito T-Jet 155 (2009), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 368 cm3
- Alimentation : injection, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, triangles, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction
- Puissance : 155 ch à 5 500 tr/min
- Couple : 230 Nm à 3 000 tr/min
- Poids : 1 145 kg
- Vitesse maxi : 215 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,0 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces d'Alfa Romeo Mito, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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