À qui s’adresse le Skoda Kodiaq RS, plus cher en taxes qu’en prix d’achat ?
Oser un SUV essence sportif, sans hybridation, à l’heure où le malus CO2 atteint des sommets ahurissants, est-ce bien raisonnable ? Car, en 7 places, le Kodiaq RS est taxé à plus 60 000 €… À une exception près !

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Note
de la rédaction
14,2/20
En bref
Dès 60 870 €
Dès 186 g/km de CO2
265 ch
On pourrait croire à de la provocation. Skoda relance une version RS de son grand SUV Kodiaq, dotée uniquement d’un moteur strictement thermique. Et décide de le vendre en France, où les malus s’enchaînent pour dissuader l’achat de tels véhicules. Mais, pour quoi faire ? Il faut savoir qu’il existe une forte réduction de taxe CO2 pour les familles comptant au moins trois enfants. Ainsi, avec ses 186 g/km, le Skoda Kodiaq RS est normalement pénalisé à hauteur de 48 901 €, ce à quoi on ajoute 2 900 € de taxe au poids, en version 5 places. En 7 places, ces montants grimpent à 61 245 € et 3 580 € respectivement. Si on ajoute un prix de base de 60 970 € minimum, la messe est dite : on ne signera pas de chèque pour ce tchèque. Seulement, fan des usines à gaz pour réduire les émissions, le Gouvernement a prévu une réduction des taxes si on a au moins trois enfants à charge. Là, on bénéficie d’un dégrèvement de 20 g/km et 200 kg par rejeton, ce qui ramène le Kodiaq dans des eaux des plus acceptables, puisqu’on paiera au maximum 540 € de pénalités.

Une technologie classique
Est-ce pour autant raisonnable d’acheter cet engin ? Techniquement, il s’avère en tout cas très sain, voire classique. Il reçoit le moteur 2,0 l TSI, doté d’un turbo, d’une distribution variable et d’une injection directe, mais dépourvu de toute forme d’hybridation. Identique à celui équipant l’Octavia RS, ce groupe développe 265 ch (20 ch de plus que dans le Kodiaq RS d’ancienne génération) et un couple costaud de 400 Nm. Il s’allie exclusivement à une boîte à double embrayage DSG comptant 7 rapports, ainsi qu’à une transmission intégrale à coupleur Haldex de dernière génération. Ainsi, elle peut envoyer 100 % du couple à l’arrière, voire 85 % sur une seule roue. Seulement, ce Kodiaq pèse 1 859 kg en 5 places, ce qui a une influence sur les performances. Celles-ci sont attractives plus que sportives, avec un 0 à 100 km/h exécuté en 6,3 s minimum, pour un maxi de 230 km/h. Le châssis semble largement dimensionné pour ces chiffres, bénéficiant d’une suspension affermie associée à des jantes de 20 pouces, d’un essieu multibras arrière ainsi que d’amortisseurs pilotés plutôt évolués car dotés de deux tubes, un pour la détente, l’autre pour la compression.

Quand sport rime avec confort
D’un point de vue esthétique, le Kodiaq RS demeure, là encore, classique, se signalant par des boucliers spécifiques et des jantes de 20 pouces de série. Il en va de même à l’intérieur, où l’on retrouve avec plaisir les qualités de la version TSI 150.

À savoir une très belle habitabilité arrière, une banquette 40-20-40 modulable (elle coulisse et ses dossiers s’inclinent), donnant soit sur un coffre immense variant de 910 l à 2 165 l, soit des places supplémentaires.

Celles-ci sont utilisables par des adultes sur des distances courtes, car là, l’espace s’avère compté et les sièges assez spartiates.

Rien à voir avec ceux de l’avant, évoquant des baquets. Généreusement dimensionnés, dotés d’assises à longueur réglable, d’épais renforts latéraux, de réglages électriques et d’appuie-tête intégrés, ils se révèlent des plus confortables. Les espaces de rangement abondent (double boîte à gants, rangement sous l’accoudoir central), tout est bien agencé et la finition ne suscite aucun reproche.

Rien à redire non plus sur la position de conduite ; en revanche, je n’apprécie pas franchement le levier de commande de boîte auto au volant, vu aussi dans la Superb.

Les instruments digitaux demeurent complets et lisibles, alors que l’écran central, très réactif, apparaît raisonnablement compliqué, à l’instar des commandes clim dites intelligentes. En effet, ces mollettes peuvent aussi servir à sélectionner les modes de conduite, par exemple, ce qui n’en fait pas un modèle d’ergonomie.



Au démarrage, le moteur émet un petit bruit sympa et non envahissant, puis d’emblée, on apprécie le confort de roulement. La suspension filtre efficacement les inégalités, les jantes de 20 n’engendrant pas de percussions déplaisantes. Un bon point. De sorte qu’en conduite courante, en ville, sur route et sur autoroute, ce SUV – ou break surélevé, question de point de vue – séduit par sa facilité et son absence de défaut notoire. Au contraire, on apprécie le punch du moteur, très similaire à celui qu’on lui connaît dans l’Octavia RS, malgré le poids très supérieur du Kodiaq. Ça, c’est dû au couple important, qui efface les kilos supplémentaires : ce bloc semble plus adapté à ce véhicule pesant qu’à la berline basse… Ce que confirment quelques kilomètres de conduite très active en montagne. Le Kodiaq n’a en effet pas trop de difficultés à suivre une Octavia entre les virages. Et il aurait même tendance à la rattraper sur route sinueuse et peu adhérente en raison du froid ! C’est étonnant, mais son grip semble supérieur, de sorte qu’il passe en toute aisance là où l’Octavia commence à glisser à l’inscription en appui. Ce n’est donc pas une question de motricité, donc la transmission intégrale n’y est pour rien. Les pneus peut-être ? Dans les deux cas, il s’agissait de gommes hiver, mais de marques différentes : Continental sur l’Octavia, Goodyear sur le Kodiaq. Peut-être ces dernières sont-elles plus adhérentes…

Un monstre gentil
Mode Sport enclenché, le SUV contient efficacement ses mouvements de caisse tout en conservant une certaine souplesse d’amortissement, alors que la direction, affermie, est très agréable par sa consistance, sa rapidité et son feedfback correct. On se sent donc en confiance pour exploiter le châssis équilibré, le grip abondant et la motricité irréprochable, transmission intégrale oblige. Proche de la limite, le Skoda se contrôle très bien en appui quand on applique un freinage dégressif, grâce à une pédale suffisamment ferme. Puis quand on la franchit, il sous-vire de façon progressive, puis l’ESP intervient. Toujours en Sport, le moteur et la boîte gagnent en réactivité. Pour autant, les reprises prodiguées, certes vigoureuses, n’ont rien de véritablement sportif, alors que la DSG passe le rapport supérieur à l’approche du rupteur, même en mode manuel. Enfin, le freinage (étriers avant à deux pistons sur la version 7 places de cet essai) associe puissance et endurance, du moins par temps froid. En clair, le Kodiaq RS se laisse maltraiter avec bienveillance, tout en procurant un agrément général assez inattendu, d’autant qu’il ne fait pas trop ressentir son poids. Évidemment, il accepterait sans broncher nettement plus de puissance… Un point sur la consommation : sur un parcours de 160 km mixte, passant par la montagne, le Skoda a avalé 9,8 l/100 km, ce qui n’a rien de scandaleux, vu le rythme adopté, parfois très enjoué.
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : --
* pour la version .
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