Une conjoncture qui alerte et qui préoccupe la Fédération internationale de l'Automobile (FIA), un groupe de consommateurs. Ces derniers ont dévoilé les 12 types de données collectées par les nouveaux modèles de voitures connectées et que les constructeurs automobiles se partagent. Un bilan qui fait froid dans le dos. Les tests ont été réalisés sur les modèles BMW320d et BMW i3.
Il ressort que le style de conduite de la personne, le nombre de voyages effectués, les itinéraires programmés dans le GPS ainsi que les informations synchronisées du téléphone portable sont retranscrits. Le modèle électrique BMW i3 enregistre des données sur la batterie, les 16 derniers endroits où la voiture s'est chargée, et sur la localisation des 100 dernières places de parkings. Quand la voiture électrique est éteinte, ses coordonnées géographiques et d'autres données sont automatiquement envoyées au constructeur.
Ces données collectées permettent aux fabricants de déterminer un profil de conduite. La BMW320d sait par exemple quand la ceinture du conducteur se tend suite à un freinage soudain. Enfin, la plupart des données collectées par ces deux modèles sont utilisées pour des réparations ou pour suivre l'utilisation et le conducteur n'y a pas accès.
Par ailleurs, à partir de mars 2018, toutes les nouvelles voitures vendues dans l'UE devront être équipées d'un dispositif d'appel d'urgence qui alerte automatiquement les secours lorsque les capteurs détectent un grave accident de la route. Un système dit eCall qui va augmenter encore les services connectés à Internet.
C’est la transparence des données collectées qui suscite l’inquiétude. « Les voitures connectées sont déjà sur le marché, capables de suivre et de communiquer des informations personnelles sur les consommateurs. Il est grand temps que les responsables politiques prennent fermement position et défendent les consommateurs », a déclaré Thierry Willemarck, président de la FIA en Europe.
Un appel qui reçoit un écho favorable de la part des consommateurs. Dans le cadre de son étude, la FIA a également conduit une enquête publique dans 12 pays de l’UE. 95 % des personnes interrogées ont déclaré qu’il devrait y avoir une loi sur les données des voitures et des conducteurs. La plupart souhaite avoir le contrôle de leurs données et pouvoir éteindre la connexion Internet dans les voitures. Mais pour l’instant, la Commission européenne n’a pas vraiment fait avancer les choses. Pendant ce temps, les constructeurs automobiles n’ont de cesse de se rapprocher des entreprises de télécoms.
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