Sous le capot de ce SQ5, on ne retrouve ni plus ni moins que le même biTDI présent sous le capot de l'A6 et essayée par Alexandre Bataille. Le V6 TDI à double suralimentation séquentielle étonne par sa sonorité, et c'est peu de le dire ! Le système Soundactuator présent dans l'échappement donne l'impression d'avoir affaire à un V8 atmosphérique aux vocalises bien rauques. La marque aux anneaux est connue pour ses moteurs diesels, et ce bloc est une vraie réussite. Avant de s'installer à bord du SQ5, lorsque je lis les caractéristiques techniques proposées par cette motorisation, mes a priori les plus primaires sur le diesel commencent tout doucement à s'estomper. Malgré tout, loin de moi l'idée d'aller jusqu'à penser que le diesel viendrait égaler le sans-plomb sur l'échelle de la noblesse. Mais une fois au volant du SQ5, les vocalises du V6 au carburant lourd continuent de balayer une bonne partie de mes croyances concernant la réputation (il est vrai, de plus en plus illégitime de nos jours) du rendement des moteurs diesels et de leur chant agricole.
Les 650 Nm de couple disponible dès 1 450 tr/mn permettent des relances canon, et ce n'est pas l'association avec la bonne boîte automatique ZF à huit rapports qui viendra ternir la partie mécanique. Avec ses 313 ch, le SQ5 franchit la barre des 100 km/h départ arrêté en 5,1 secondes, soit sept dixièmes de mieux que le X3 35d qui dispose de… 313 ch ! Les caractéristiques des deux SUV sont donc très proches, puisque le couple maxi du bavarois est de 630 Nm entre 1 500 tr/mn et 2 500 tr/mn. En conduite normale, la direction reste relativement souple et les relances sont amplement suffisantes pour une utilisation quotidienne. Mais une fois le mode "Dynamic" enclenché, la conduite change sensiblement.
La direction devient ainsi plus ferme, la réponse à l'accélérateur est bien meilleure, les passages de rapport se font plus tard, en résumé, l'expérience au volant change et on en viendrait presque à oublier le poids important du SQ5 (non communiqué par Audi, mais certainement au-delà des 1 860 kg du Q5 V6 TDI) tant la prise de roulis est bien contenue (on en vient à regretter le manque flagrant de maintien des sièges en courbe) et les ordres donnés au volant de ce SQ5 sont bien retransmis. Un reproche pourra cependant être fait à la direction à assistance électrique, peu communicative sur le travail des trains roulants sur la route.
Lors de l'essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 10,4 l/100 km, ce qui reste finalement peu compte tenu du poids, des performances et du fait que nous n'avons pas conduit à l'économie. En conséquence, il doit être assez facile de descendre sous les 10 l/100 km (et même 9 l/100 km) en adoptant une conduite souple. Terminons la partie conduite avec le freinage, de bonne facture et qui ne montre pas de difficultés à stopper le SQ5, malgré l'énergie cinétique importante induite par le poids frisant les deux tonnes. En revanche, difficile de dire si à l'usure, les freins ne souffriraient pas trop de cette masse imposante en conduite soutenue.
Finalement, Audi a réussi à concilier le meilleur des deux mondes (essence et diesel) dans un véhicule, avec un confort préservé malgré les roues de 20 pouces de série (21 pouces en option) et la hauteur de caisse réduite de 30 mm par rapport au Q5 de base. Mais la plage d'utilisation relativement limitée du moteur viendra nous rappeler qu'il s'agit bien de gasoil dans le réservoir. Le beurre, l'argent du beurre, mais pas la crémière.
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