Samedi dernier, en me promenant à Paris à la recherche de voitures pour les « photos du jour », je tombe sur une Ferrari 599 en or. Je n’en crois pas mes yeux : « ils ont osé ». Un automobiliste me voyant avec mon appareil m'interpelle "Monsieur, regardez, il y a une Ferrari en or qui arrive, je vous jure, ils ont collé des feuilles d'or une par une dessus, un truc de fou"
J’immortalise l’instant en essayant de la suivre mais, un feu rouge et elle a disparu. Quelques instants plus tard, un coup de fil anonyme « Salut, c’est Lionel, tu te souviens de moi ? On t’a vu prendre des photos de la 599, on voudrait les voir s’il te plait ; passe nous voir à l’hôtel ». Un peu surpris, j’y vais quand même, pour tomber sur un ami de longue date. Il me demande de monter, on part faire un tour, on va chercher le «boss»
Le «Boss» arrive et me salue d’un « Hello my friend, nice to meet you » et s’en va dans la Phantom, me laissant sa place dans la Ferrari. On va se balader, Trocadero, Champs de Mars, Saint Germain, Champs-Élysées. Cette petite virée m'a permis de voir quelque chose d'assez étrange, partout ou on passait, les gens touchaient la voiture et, beaucoup grattaient discrètement. Lors de notre balade, Julien me dit qu’ils partent à Cannes le lundi par la route. C’est cool pour eux.
On est dimanche. En navigant sur des forums, je vois des photos d’une Koenigsegg à Cannes. C’est une bonne occasion pour y aller. Un petit texto à Julien «Il y a-t-il moyen de venir avec vous ? » Pas de réponse….
Lundi matin, 6h30 un message revient "Départ ce soir à 22 heures, si tu veux nous accompagner, tu es le bienvenu"
Ce n’est pas que je n’ai pas envie mais cette semaine, je bosse. Arrivé au boulot assez tôt ... Je file voir le boss. "Bonjour, voilà, je n’ai pas posé mes congés, j'ai un imprévu, je pars ce soir, je reviens lundi prochain" - "OK !" Il est cool mon boss.
20 heures, je pars du boulot, rendez vous à l'hôtel Balzac à coté des Champs Elysées. Le trajet se fera en Rolls-Royce Phantom Drophead by Mansory pour commencer, on rejoindra la Ferrari en chemin pour faire la route ensemble. On n’est pas pressé, on a la nuit pour nous et on a appelé les sociétés d'autoroutes pour réserver la file de gauche.
22 heures, on quitte l’hôtel.
- "On est en Rolls, tu veux aller ou avant de prendre l'autoroute ?" me dit Julien, mon chauffeur. On est décapoté, du hip-hop à fond la caisse, on est les Princes dans la Bel Air.
1er arrêt dans le 16eme... Pendant que Julien est parti préparer quelques affaires, j'attends... Un homme blanc s'approche de moi et me dit "As-salâm 'aleïkoum" Ce à quoi je ne puis répondre qu'en français "heu... hein, stadire queeeee ???" Et il me dit "Ha, j'ai cru que vous étiez de là bas, j'y ai vécu, j'adore ce pays, j'ai bossé là bas, je vendais des armes." Je suis un peu surpris. Et il s'en va... Comme il est arrivé. "???" Il y a des gens bizarre quand même hein ! Julien revient, on charge la voiture et on y va.
Mais heureusement, c'est pas pour longtemps, on va déposer le surplus quelques centaines de mètres plus loin. Au passage, Julien profite pour faire kiffer son frère, et un tour de quartier plus tard, nous voilà fin prêt.
Il est environ 23 heures, on fait le plein et direction Clamart, pour rencontrer la Gold. Et c'est parti.
La Ferrari est devant. Nous dans la Rolls, on en peut plus de ce bruit assourdissant, même avec la musique à fond, on entend encore la 599, c’est fou. Un petit coups de fil : "Mets toi derrière nous stp, tu nous casses les tympans avec ton canari... merci" La route nous appartient, seule la pleine lune pourra nous suivre.
Partis de Clamart, on doit rejoindre la A6, l’autoroute du soleil. On met le GPS mais... damned, il n'a que les pays des Emirats, galère. De toutes les façons, il faut aller tout droit. Arrivés sur la A6... Elle est fermée. Sympa, au moins, c'était indiqué... une fois arrivé dessus. Un grand merci aux mecs de la DDE.
23h50, premier d'une longue série d'arrêts. Si j'étais vulgaire, j'aurais dis que ces voitures sucent grave MAIS, je ne le suis pas, donc, je dirai que ces voitures consomment énormément.
Et une petite pause repas. Faut qu'elles se reposent aussi.
Après ce repas bref mais utile, on repart sur les chapeaux de roue. On est pressé, on file. On a encore plus de 800 km avant d’arriver.
Il y a des abrutis partout mais celui là était assez gratiné. On arrive vite, lui, sur sa file de droite, était seul dans la nuit et sur l'autoroute avant notre arrivée... D'un coup d'un seul, il se met sur la file de gauche et met ses feux de détresse en roulant à 110, histoire de nous dire qu’il y a une limitation... D'une façon assez classique, on lui a fait comprendre qu'il peut aller se faire voir. Il a manifesté son mécontentement en faisant des appels de phares mais on était déjà loin, devant.
On a aussi droit aux camions, qui roulent à 90 km/h, se font doubler par ceux qui roulent à 95 km/h sur des routes à 2 voies. C’est toujours très sympa. C'est dingue, avec le pognon qu'on lâche pour les péages, elles restent très mal, voire pas du tout éclairées... Bon, de temps en temps, on a droit à... un flash, mais c'est pas assez.
Les réservoirs se vident, je vois l'aiguille de la jauge d'essence de la Rolls qui descend lentement mais sûrement. Impressionnant. On se passe des coups de fils d'une voiture à l'autre. On tenait des conversations qui me rappelaient mon enfance, quand papa disait : "Je suis sur la réserve" et moi je répliquais "accélère, fais vite d'arriver à la station avant qu'il n'y ai plus d'essence" ça me semblait logique.
- "T'es fatigué ? Moi aussi, et il faut que je fasse le plein"
- "On s'arrête à la prochaine station"
- "On accélère pour y arriver plus vite ?"
- "Si on accélère on gaspille plus et on arrive moins loin"
- "Oui mais on va plus vite et c'est plus fun"
- "Ouais ... VRAAAAAAAAAAOOOOOUUUUUMMMMMMM !"
Et ça, ça nous a amusé toute la soirée :-)
01h35, pause glou glou au sans plomb.
Il est tard mais il y a du monde à la station. Un petit vieux estomaqué de voir une Ferrari en or devant lui... moi, jamais je ne contredirai sa vision. Il n'en pouvait plus, il a blindé son téléphone de photos. Il y avait aussi une famille qui descendait dans le sud en BMW M5, ça a tout de suite parlé vitesse, on a discuté longtemps avec eux et là, le fiston d'une vingtaine d'années, demande s’il peut montrer dans la Ferrari... Lionel, le chauffeur accepte après discutions avec les parents. On leur donne RDV sur une autre aire d'autoroute pour récupérer leur gamin.
La chance, la route est vide, il n’y a personne. On trace, vite, fort et bien. 50, 100, 200… et plus, ça dépote grave, ça fait du bruit, ça fonce, ça envoie du bois, ça déménage, puis, ça ralenti et ça freine... fini le tour de manège. Il ne nous reste plus qu'à attendre les parents. 5 minutes après, ils arrivent. Le fils n'en revient pas. A 01h35 il a vu arriver une Ferrari en "or" dans une station service sur l'autoroute. Il est monté dedans. Ils ont fait une pointe de vitesse. Va raconter ça à tes potes sans passer pour un drogué ! Pour çà, mon ami, Caradisiac est là pour toi.
C'est reparti. On roule à fond, c'est à dire à 240 pour la Rolls.
Et autant pour la Ferrari...
...Qui suit la Rolls.
Je suis maintenant dans la Féfé. Je peux comparer les 2 et franchement, il n'y a pas photo. D'abord : Rolls Phantom Drophead : C'est confortable, y'a pas à dire, à 50 ou à 200 on est bercé de la même manière. Mais, il y a ces put (non, je ne dirai pas ce mot) des... saletés d'infiltrations d'air et là, c'est juste invivable. Au début vers 160, ça fait un bruit de vent, et plus on monte en vitesse, plus c'est insoutenable mais, à 240 c'est à devenir fou, c'est un bruit strident qui ne s'arrête pas, on avait la musique à fond mais ce bruit... ce bruit nous cassait les oreilles. Ensuite : Mansory A part l'intérieur, rien de spécial. Rien à l’extérieur. Attention ne pas passer son doigt partout au risque de se blesser. La qualité est digne d'une Lada. Minable ! Le marche pied "bel air" de droite a été aplati au marteau, ça se voit, des fils de couture dépassent de la sellerie, la boite à gant doit être fermée à coups de pied pour qu'elle tienne, pareil pour le clapet de réglage des sièges, les diffuseurs de clim dégoulinent d'eau, au niveau du logo BEL AIR du tableau de bord, en passant le doigt au dessous, c'est très coupant et le BEL AIR en haut de la boite à gant ne s'allume plus du tout... Et ce n’est pas tout. Mais au delà de tout ces défauts qu'on a quand même cherché, le confort est omniprésent. On est à l'aise.
Dans la 599, RAS ! Le bruit qui nous assourdissait, on ne l'entend quasiment pas de l'habitacle. Les sièges sont enveloppants, c'est un peu comme être dans les bras de la femme de vos rêves avec le bruit en supplément. Pas de bruit d'infiltration d'air, le confort est bien plus palpable que dans la Rolls... je ne voulais plus en sortir.
4h15 pause glouglou.
Pinaise, qu'est-ce que ça boit ! Pendant qu'on fait le plein, un O.R.N.I passe sur l'autoroute. Ça fait du bruit, ça va vite mais on ne sait pas ce que c'est. Une trentaine de minutes plus tard, le bruit... Une Subaru Impreza rouge 1ere génération. On le passe, il ne se laisse pas faire et hop, c'est parti pour une session de je passe tu passes. Pendant une dizaine de minutes on s’amuse, mais la fatigue n'aidant pas, on le laisse filer pour continuer à avancer à vitesse modérée, pas plus de 180.
Le temps passe, la nuit est longue, petite pause.
Les panneaux nous dépriment, plus on avance moins on a l'impression d'être proche. On fait de nombreuses pauses. La nuit, doucement laisse sa place ou jour, il nous reste plus de 200 km à faire.
On a nettoyé la route, tous les moustiques sont collés sur nos fidèles destriers. On n’en a pas laissé pour les autres. On avance tranquillement, l'arrivée est proche.
Dernier arrêt avant l'arrivée.
Dernière station... on a fait 5 pleins par voiture pour le voyage. 5 X 110 euros environ pour la Ferrari, 5 X 90 euros environ pour la Rolls-Royce
C'est un sacré budget quand même. J'ai posé la question, bête je l'avoue : "Vous avez un budget essence ?" Pour entendre : "Eddy, si les mecs nous parlait de budget, il y aurait comme un souci non ?!? C'est illimité ici" Imaginez le truc, ce n'est que le trajet aller de Paris à Cannes.
Sur place... qui voit on ??? La Subaru rouge. On discute, on se marre bien. Le chauffeur nous explique que pendant qu'il conduisait, les autres dormaient et se sont tous réveillé quand on les a doublé, et ils lui ont mis la pression pour suivre mais ils n'avaient pas vu la couleur surprenante. Après une bonne tranche de rigolade qui donne du peps et qui réveille bien, on s'en va.
Le soleil montre le bout de son nez.
En voyant ça, j'ai tout de suite pensé à "Les cités d'or" Ici mon Grand Condor est une Ferrari 599 préparée par Hamann. Elle brille, pas besoin de talisman pour la faire avancer et, il reste une place pour la grande soeur de Zia.
On arrive à Cannes. Une heure trente au lavage, faut que ça brille. On a passé le karcher, on y met des produits bleus, blancs, noirs, transparents, des trucs pour les cuirs, pour le velours, pour les chromes, les plastiques, pour les pneus, pour les jantes, pour les vitres pour le bois... On a frotté, frotté, frotté... au final, elles étaient plus brillantes que la pleine lune qui nous a accompagné toute la nuit. Elles sont prêtes. On met un CD de reggae, on traverse Cannes... Les marécages, embouteillés, le centre ville embouteillé.
Enfin, on arrive. Ce n’est pas que je n'ai pas aimé le voyage mais ça fait du bien de sortir d'une voiture. Une heure de plus et je vérifiais la raison pour laquelle ça s'appelle "porte suicide"
Le Carlton... enfin !
Ouf. C'était long mais bien... bien mais long.
Je vais voir le voiturier du Carlton... et à la question "Elle est ou la Koenigsegg" La réponse a failli gâcher mon plaisir : "Elle est partie hier soir"
Sans commentaire…
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