Rétromobile fera cette année honneur à deux marques italiennes qui souffrent en ces temps modernes où les volumes importants sont la clé de la réussite. Alfa Romeo aura ainsi sa place tout comme Lancia, qui sera au centre d'une rétrospective organisée par Rétromobile 2014, en association avec le spécialiste de la voiture de prestige LUKAS HUNI AG. Malgré la baisse significative de l'activité et des ventes, la passion pour les marques comme Alfa Romeo ou Lancia n'a jamais faibli. L'hommage rendu à Rétromobile est donc plutôt sympathique dans une actualité plutôt morose pour les deux constructeurs habitués aux sommets au milieu du siècle dernier.
Vous pourrez retrouver sur le stand Lancia pas moins de quatorze modèles de l'histoire de la marque italienne. La plupart des modèles datent des années 50 et de la période d'avant guerre. Cela ira même jusqu'à une certaine Stratos de 1974 exposée aux côtés des plus anciennes mécaniques Lancia. Citons par exemple la présence d'une Lambda Torpedo de 1924 à moteur V4 (deux versions, 2.1 et 2.3). Une auto exceptionnelle à plus d'un titre puisqu'elle fut la première de l'histoire à avoir droit à une structure monocoque, elle fut même développée sous la tutelle du fondateur de Lancia, Vincenzo Lancia. Toujours sur le plan technique, on note aussi la présence de suspensions indépendantes à l'avant (l'arrière était en essieu rigide avec ressorts à lames), ce qui fit d'ailleurs, en partie, le succès de la Lambda en compétition, alors qu'elle n'y était pas destinée au départ. La Lancia Lambda (en version Torpedo, cabriolet et coupé), a été produite pendant neuf ans, sa carrière prenant fin en 1931.
Lancia Astura (carrosserie Marcel Pourtout)
La Lambda Torpedo ne sera pas la seule auto d'avant guerre que vous pourrez retrouver puisque les Aprilia de 1938 et Astura de 1939 seront également exposées. En 1931, juste après la fin de la Lambda, Lancia lance deux autos pour la remplacer : l'Artena, à moteur quatre cylindres, et l'Astura avec un V8 en 2.6 et même 3.0 sur les dernières séries. Des versions coupés seront fabriquées par le carrossier français Marcel Pourtout, connu à l'époque pour la création du premier toit rétractable (une œuvre que l'on peut retrouver sur des françaises comme de nombreuses Peugeot avec l'appellation « Eclipse », comme la 601 C Eclipse), en collaboration avec le designer Georges Paulin, qui était dentiste avant de travailler pour Marcel Pourtout dans le design et l'aérodynamique.
Lancia Aprilia
Le second modèle, une Aprilia, est une auto symbolique pour les Français. Elle eu en effet droit à sa propre version française, l'Ardennes. Seul le nom, ou presque, était différent par rapport à l'Aprilia (les optiques étaient également différentes). Lancia la produira dans son usine de Bonneuil, ouverte en 1931 et qui avait déjà vu passer l'Augusta sur ses chaînes de production. L'Aprilia reprend en série le concept de la caisse autoporteuse, déjà intégré par la Lambda quelques années plus tôt mais finalement abandonné en cours de route. La structure monocoque deviendra par la suite un standard dans l'automobile, donnant ainsi un peu plus de crédit aux avancées faites par Lancia avant la seconde guerre mondiale.
Comme je vous l'annonçais précédemment, plusieurs véhicules de l'après guerre seront présents. La collection comprendra par exemple une Aurelia B20 de 1952 (le nom rappelle étrangement le B20 Volvo, mais n'a aucun rapport). Elle vient justement en remplacement de l'Aprilia et proposait, encore une fois, quelques caractéristiques intéressantes comme le fameux « transaxle », qui permettait d'avoir un ensemble boîte de vitesses et pont à l'arrière pour une meilleure répartition du poids. Terminons sur l'Aprilia en citant Vittorio Jano, l'ingénieur en chef sur ce projet. L'homme, qui avait démarré chez Alfa Romeo avec des créations mécaniques historiques, est à l'origine du V6 en aluminium de l'Aurelia et ira, un peu plus tard, développer le V6 d'une certaine Ferrari Dino. Signalons enfin qu'une version Spider America de l'Aurelia sera, elle aussi, de la partie.
Lancia Flaminia
A partir de 1957, l'Aurelia laisse sa place à la Flaminia. Vous pourrez retrouver un modèle de pré-série de cette magnifique Flaminia coupé construite par Zagato. Plusieurs caractéristiques comme les phares carénés ou le toit Zagato et sa forme si particulière permettent de différencier ce coupé des Flaminia classiques. Côté mécanique, on retrouve le V6 lancé sur l'Aurelia, avec ici 2.5 de cylindrée et toujours cette transmissions « tout en un » à l'arrière.
Lancia D24
Quittons le monde du véhicule particulier pour se tourner vers la compétition un instant. La D24 Barchetta de 1954 sera exposée à Rétromobile. Si Lancia a longtemps été à la pointe de la technologie, le constructeur italien a aussi brillé en sport automobile, que ce soit en rallye ou sur piste. Les années 50 étaient plutôt difficiles pour Lancia sur le plan financier, la marque décidé de se tourner vers Ferrari pour maintenir son programme en compétition. La D24 est l'une des autos phares du moment, développée sur une base d'Aurelia. Sous le capot, on trouve un V6 3.2 développant un peu plus de 250 ch.
Caradisiac est partenaire du salon Rétromobile 2014 qui se déroulera à Paris porte de Versailles du 5 au 9 février.
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