C'est l'histoire d'une tergiversation politique, une de plus, avec ses ingrédients : effet d'annonce phagocyté par un lobby, décision prise en cercle fermé, veulerie devant la grogne populaire, et retour en arrière après un nébuleux début d'application à l'arrière goût saumâtre puisqu'il a bien fallu payer l'addition. Au détriment de la majorité et, peut être même, au profit de quelques initiés.
Car il s'agit là de finance publique. Soit nos sous et à une époque où il faut mutualiser, rationaliser à chaque instant avec la plus grande rigueur. Du coup, la déviance ne fait plus sourire. De fait, l'histoire du radar pédagogique a comme quelque chose d'affligeant. En 2011, donc, on arrache 600 panneaux fixes indiquant les radars fixes sur les 1 900 existants et on commence à planter 1 420 radars pédagogiques indiquant de manière analogique la vitesse. Pour les alimenter, des panneaux solaires. Mais très vite, les batteries s'avèrent insuffisantes puis les pannes se succèdent. Et la maintenance, ça se paye.
On ne sait pas combien coûtait l'intendance, mais le radar, lui, était facturé 6 500 euros pièce. Un panneau standard, c'est dans les 2 300 euros. En 2013, le Conseil national de la sécurité routière propose que l'on arrête les frais et que l'on revienne au statu quo ante. Guéant parti, Valls, son remplaçant, valide. Le retour des panneaux en remplacement des radars pédagogiques se fera donc de manière progressive, sur deux ou trois ans. L'excès de finance publique, ça peut aller dans les combien ?
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