C’est Akio Toyoda, l’actuel dirigeant de Toyota et véritable passionné n’hésitant pas à payer de sa personne en s’engageant aux 24H du Nurburgring au volant d’une Lexus LFA, qui a personnellement poussé le projet GT86/BRZ. Le cahier des charges de ces coupés sportifs 2+2 était clair : revenir au concept d’une voiture de sport accessible, au propre comme au figuré, financièrement mais aussi dynamiquement, afin de faire découvrir le plaisir de conduire à une jeune génération réputée peu intéressée par l’automobile.
Or, pour y parvenir, il faut une propulsion légère au centre de gravité le plus bas possible, afin que l’utilisation de suspensions souples puisse garantir des réactions progressives sans générer des mouvements de caisses pouvant provoquer un comportement instable ou inefficace. D’où l’idée d’une collaboration avec Subaru -constructeur spécialiste des moteurs à plat- dont Toyota détient 16,7% des parts. Alors que Toyota est responsable de l’étude du style et du cahier des charges, Subaru est chargé du développement et de l’industrialisation. La plate-forme dérive de celle d’une Impreza, mais avec un nouveau train avant et avancé conçu autour d’un 4 cylindres à plat abaissé grâce à un carter d’huile et des collecteurs d’échappement spécifiques.
Il s’agit d’un deux litres atmosphérique, mais équipé du système Toyota D4S à double injection - indirecte et directe - garantissant rendement élevé et niveau d’émission réduit. Résultat, 200 ch pour moins de 7,5 litres aux 100 km, (173 g/km de CO2) ce qui permet d’éviter la sanction d’un gros malus. Le mouvement est transmis aux roues arrière par l’intermédiaire d’une boîte manuelle 6 rapports - une automatique sera aussi proposée en option - et d’un différentiel à glissement limité, comme il se doit pour une authentique voiture de sport.
Au final, grâce à l’emploi d’aluminium pour le capot moteur et d’acier à haute limite élastique pour la partie supérieure de la carrosserie, la Subaru BRZ ne pèse que 1220 kg, tandis que son centre de gravité serait plus bas que celui d’une Porsche Cayman ou d’une Ferrari 458, et ce malgré une garde au sol généreuse permettant de conserver des débattements de suspension suffisants pour garantir un comportement efficace sur mauvaise route.
Sur circuit en tout cas, la Subaru BRZ s’est montrée d’emblée facile et très plaisante à conduire. La position de conduite très basse pour un coupé à moteur avant fait très sport, tandis que les commandes (direction, freins, levier de vitesses) précises et faciles à doser mettent le conducteur à l’aise dès les premiers tours de roues. Il suffit d’un virage pour se faire plaisir et cerner les limites de l’engin. Posées sur des pneus développés pour la Toyota Prius (la monte optionnelle en 17 pouces), la GT 86 et la BRZ glissent tôt, mais toujours très progressivement, ce qui les rend aisément maîtrisables, même par un conducteur inexpérimenté. Côté moteur, si le 4 cylindres boxer 2 litres n’est guère impressionnant à bas régimes, il se montre brillant au-dessus et jusqu’à l’intervention du rupteur à 7500 tr/min, registre dans lequel la boîte 6 vitesses bien étagée permet aisément de le maintenir. Outre une musicalité particulière et attachante, ce moteur présente une réponse parfaitement à l’accélérateur, ce qui facilite grandement la conduite à l’approche des limites d’adhérence.
Contrat rempli. La Subaru BRZ se montre d’emblée plus plaisante à conduire que nombre de voitures de sport modernes pourtant beaucoup plus performantes. A l'heure actuelle, la composition de la gamme française n'est pas connue mais les prix devraient débuter vers 30 000 € pour la version de base.
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