A Caradisiac, on aime traiter de la grande actualité sous le prisme de l’automobile, considérée en tant que phénomène de société au sens le plus large du terme. Nous nous sommes donc intéressés au plan Vigipirate - dont on rappelle qu’il a été relevé au niveau « Alerte attentat » le 8 janvier dernier - en nous demandant ce qu’il changeait concrètement pour la vie des automobilistes. A cette fin, direction la Tour Eiffel pour un test basique: il s'agissait de voir s’il était possible de garer sa voiture au pied de ce monument symbolisant à lui seul la France, en pleine journée. Le résultat nous dissuadera de pousser plus loin notre expérimentation…
Pour être tout à fait transparents, nous avions déjà à peu près toute notre séquence en tête avant de partir : plan large du site / plan serré sur des barrières métalliques empêchant l’accès à des places de stationnement qui en temps normal sont accessibles / arrivée de la voiture qui fait mine de se garer en double file devant ces barrières / enclenchement des warnings / après quelques secondes, surgissement d’un représentant des forces de l’ordre qui nous intime l’ordre de poursuivre notre chemin (Et plus vite que ça !!!). Et notre plan d’illustration était dans la boîte. Pensez ! Un monument qui accueille 7 millions de visiteurs chaque année, venus du monde entier, serait une cible de choix pour des terroristes adeptes de la voiture piégée. Et cela justifierait parfaitement l’application de mesures exceptionnelles concernant la circulation alentour… Hélas, rien ne s’est passé comme nous l’avions prévu.
Stationnement (très) gênant
Ce lundi 26 janvier, notre fidèle voiture de service, pas des plus discrètes puisqu'il s'agit d'une Citroën Berlingo d'un rouge flamboyant, aura trouvé une superbe place à quelques mètres du pied nord de la Grande dame, à proximité immédiate d’un passage clouté emprunté par des milliers de touristes chaque jour… Précisons en effet que l’emplacement est pourtant strictement interdit aux voitures, car réservé aux bus de tourisme qui embarquent des visiteurs pour des tours dans la capitale. Comme vous le constatez sur notre vidéo, notre journaliste a pu en sortir tranquillement, verrouiller les portières, puis s’éloigner comme s’il avait garé l’auto dans n’importe quelle rue de Paris. D’ailleurs, les képis de faction à une cinquantaine de mètres n’ont rien trouvé à redire, peut-être plus préoccupés par leur imminente pause déjeuner (nous sommes arrivés à 12h20). La suite ? Une heure pleine à attendre - en vain - quelque réaction de policiers ou militaires patrouillant à proximité. Durant cette période, notre Berlingo aura pourtant considérablement gêné les bus qui ne pouvaient plus accéder normalement à leur arrêt et qui, garés en oblique par notre faute, gênaient la circulation.
En période normale, cela aurait suffi à justifier une mise en fourrière manu militari de notre voiture… Nous verrons aussi passer une patrouille militaire, mais aucun de ses membres ne s’émouvra non plus de cette anomalie. Quant à la 307 « Police nationale » garée sur le trottoir devant la Tour Eiffel, elle sera restée désespérément vide pendant tout ce temps. Bref, encéphalogramme plat au pied du monument symbolisant la France aux yeux du monde… Hum !
Une fois démontrée - à notre grand désarroi - cette faille pour le moins inattendue dans la sécurité, nous avons décidé de ne pas pousser notre enquête plus avant, pour des raisons faciles à deviner. Certains nous objecteront que nous risquons de donner des idées à des personnes malintentionnées, et nous répondrons que celles-ci n’attendent pas après Caradisiac pour s’organiser. D’autres nous reprocheront d’avoir procédé à ce test ou, pire, de l’avoir diffusé, et nous répondrons que c’est aussi notre rôle de journalistes d’alerter sur un problème de ce type, sans recherche de sensationnalisme à bon compte. L’on pourra simplement s’étonner que des mesures basiques ne soient pas mises en œuvre dans un endroit aussi symbolique. Et l’on relèvera d’ailleurs qu’à l’automne 2001 après les attentats de New York, des barrières avaient été montées au pied de la Tour Eiffel à l’endroit précis où nous nous sommes garés, et y étaient restées plusieurs mois. Pourquoi y seraient-elles moins utiles aujourd’hui ?
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