Walter Röhrl est un vieux briscard. Alors qu’il soufflait sa 60ième bougie cette année, il fêtera l’année prochaine le 40ième anniversaire de sa carrière de pilote, pendant laquelle il a remporté, entre autres, deux fois le championnat du monde des rallyes en 1980 et 1982. Aujourd’hui loin d’être à la retraite, il est au contraire pilote essayeur officiel chez Porsche. Surnommé « le génie sur roues » par Niki Lauda, son terrain de jeu préféré est le terrifiant Nürburgring dont il connaît chaque courbe, chaque dénivelé, chaque vibreur.
Sa légende, comme beaucoup d’autres, s’est construite avec de petites histoires. Par exemple, on dit qu’au début des années 90, au cœur de la nuit, lors d’une édition des 24h du Nürburgring, les conditions climatiques étaient devenues cataclysmiques, à base de pluies diluviennes et d’un épais brouillard. Pourtant, les temps de Walter ne s’en sont que légèrement fait sentir. Il racontera plus tard qu’il négociait les virages… de mémoire.
Et une histoire de plus vient d’être dévoilée, qui renforce encore, si c’est possible, sa position d’icône du sport automobile. Il y a quelques semaines, alors qu’il était sur son Ring chéri au volant d’une Ferrari 599 GTB que Porsche s’était procuré afin d’en évaluer les qualités, il gagnait petit à petit du terrain sur une voiture noire qui le précédait de quelques virages, puis d’un virage, puis d’un mètre, et qui s’avère être une autre 599. Lui mettant la pression en lui collant au pare-choc, Walter profitera rapidement d’une erreur de son pilote dans une courbe pour le passer par l’intérieur. De retour au stand, alors qu’il note ses impressions sur un calepin, la 599 noire se gare à côté de lui, la vitre se baisse et apparaît une tête familière, bien qu’arborant une expression peu engageante, qualifiant sa conduite de « dangereuse ».
C’est vrai que Michael Schumacher n’a jamais été connu pour être un bon perdant.
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