En août 2007, je vous ai parlé des travaux de désensablement du Mont-Saint-Michel qui ont débuté en 2006. Ils consistent à construire un barrage sur le Couesnon, détruire l'actuelle route-digue d'accès au Mont et la remplacer par un pont-passerelle, ajouter le belvédère et faire reculer le parking. Les objectifs : protéger le lieu, réguler le flux des visiteurs, améliorer la qualité de la visite et proposer des transports alternatifs à la voiture (vélo, navette, desserte ferroviaire...). Il faut savoir que jusqu'à ce jour, afin d'atteindre ce site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, les visiteurs doivent affronter les embouteillages jusqu'au parking puis la cohue des piétons pour entrer dans le village : les travaux de désensablement devraient ainsi y remédier (voir article).
Après la Tour Eiffel et le château de Versailles, le Mont-Saint-Michel est le site le plus visité dans l'hexagone : il enregistre plus de 3 millions de visiteurs chaque année ! Il reste accessible au public pendant toute la durée du chantier. Au départ, les travaux devaient être terminés à l'horizon 2012. Mais le syndicat mixte maître d'ouvrage du projet et la préfecture de Basse-Normandie ont indiqué en février 2008 qu'en l’état de l’avancement des chantiers et des études préalables, l’opération devrait être entièrement achevée pour la saison touristique 2015 : la mise en service du parc de stationnement et des navettes débutera dès la saison 2013. Philippe Duron, président du Syndicat Mixte Baie du Mont-Saint-Michel et président du Conseil Régional de Basse-Normandie, a expliqué que ce projet était très complexe : il est encadré par 14 lois et directives européennes. Michel Bart, préfet de la région Basse-Normandie, a ajouté que ces travaux nécessitaient différentes actions techniques qui se combinent dans le temps et au niveau juridique.
Toujours en février 2008, le syndicat Mixte Baie du Mont-Saint-Michel a mentionné que la nouvelle maquette financière décidée avec l’Etat en juin 2006 a induit des modifications techniques et juridiques qui ont impliqué des études et des concertations complémentaires. Notamment, le recours à une procédure de délégation de service public pour les ouvrages d’accueil (parc de stationnement et navette qui transportera les visiteurs jusqu'au Mont-Saint-Michel) a obligé à revoir le contrat du maître d’oeuvre et impliquera également un temps de négociation puis de mise au point avec le délégataire retenu, soit environ un an et demi de délai complémentaire avant le début des études d’exécution. De 2005 à 2006, l'Etat a décidé d'un budget total de 164 millions d'euros dédié au chantier. Il sera possible de revoir ce budget d'ici 2010 en fonction de l'augmentation des prix : d'après Philippe Duron, il restera dans des échelles tout à fait raisonnables. Les aménagements hydrauliques (curage du Couesnon et création de la réserve d’eau de l’Anse de Moidrey) devraient commencer en 2009. Les travaux liés aux ouvrages d’accès (digue et jetée) devraient débuter en 2010. Des spécialistes ont estimé que 80% des effets des aménagements effectués seront observables en 2020.
Le ministère de l'Ecologie vient aux nouvelles
Le lundi 11 août 2008, le Secrétaire d’Etat chargé de l’aménagement du territoire Hubert Falco s’est rendu au Mont Saint-Michel afin de faire le point sur l’avancement du projet. D'après le ministère de l'Ecologie, le projet doit se terminer en 2014 : il est ambitieux et témoigne d’une volonté forte de l’Etat à réaménager ce lieu dans un souci de développement durable du territoire préservant alors l’identité et la qualité du site. Le Secrétaire d’Etat a fait savoir que l’Etat tiendrait ses engagements et veut suivre de près ce projet de référence pour le pays. Ses objectifs : lutter contre l’ensablement de ce site millénaire avec la volonté forte de restaurer et de pérenniser le caractère maritime du Mont et de son pourtour ; requalifier le site en restaurant le paysage ; revaloriser l’accueil et l’approche des visiteurs dans le souci de conforter l’attractivité du Mont.
Hubert Falco a visité le barrage du Couesnon : il permettra de déblayer les abords du Mont des sédiments qui s’y accumulent et de restaurer des fonctions écologiques aujourd’hui perturbées. Le directeur du chantier, François-Xavier de Beaulaincourt, a indiqué que la rive gauche du barrage devrait être finie en octobre 2008 et que les premiers essais de lâcher d’eau suivraient en mars 2009. Il s'agit d'une des étapes importantes de l’opération dont le budget devrait avoisiner les 200 millions d’euros.
Le 5 décembre 2008, le Syndicat mixte va étudier les propositions des entreprises pour le choix du moyen de transport utilisé par les touristes du fait de la disparition de la digue-route dont les premiers coups de pioche sont planifiés en 2010. Hubert Falco s’est engagé à revenir au Mont Saint-Michel en janvier 2009 pour faire un nouveau point sur l’avancement des travaux.
Suite au Grenelle de l'environnement, ce projet s’inscrit dans la priorité donnée par le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo à une politique d‘aménagement du territoire au service du développement durable. Retrouvez toutes les informations sur le site Internet consacré aux travaux de désensablement du Mont-Saint-Michel : www.projetmontsaintmichel.fr.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération