Parlons d'abord de ce nouveau triste record battu par la GM. A cause d'une nouvelle convocation de masse estimée à 8,4 millions de voitures, ce sont à présent 30 millions de celles-ci qui sont concernées par les rappels par le blason. Une nouvelle fournée d'autant plus conséquente et urgente que les différents problèmes mécaniques recensés auraient causé trois morts et huit blessés. Cette procédure va inscrire une charge de 1,2 milliard de dollars dans ses comptes au deuxième trimestre au titre des réparations à effectuer.


Une mauvaise nouvelle qui a entraîné la suspension de l'action du constructeur à Wall Street pendant une heure. A sa reprise, elle reculait de 1,17% à 36,19 dollars. La cause ? Elle sonne comme un écho à la précédente qui a entraîné la General Motors dans cette spirale infernale : la clé pivote dans le contacteur de façon inopiné. Les Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC de 1997 à 2014 sont touchées. Pour autant ; la patronne Mary Barra fait face et a commenté ce nouveau coup dur en s'arc-boutant sur la nouvelle obsession de la marque : la sécurité de ses fidèles :"Nous faisons ce que je pense être la revue la plus complète dans l'histoire de notre entreprise, parce que rien n'est aussi important que la sécurité de nos clients", a-t-elle ainsi martelé.


Dans le même temps, la marque dévoilait un plan d'indemnisation de ses victimes avec une valeur forte : 1 million de dollars au moins sera versé pour chaque décès dû au commutateur d'allumage défectueux ayant conduit au rappel tardif de millions de ses produits. On rappellera que ce sont 54 accidents, entraînant la mort d'au moins 13 personnes qui ont été d'abord comptabilisés. Mais selon un examen des données fédérales sur les accidents de la route réalisé par la presse américaine, ce sont 309 conducteurs et passagers qui auraient été tués dans des accidents impliquant un véhicule de GM rappelé. Quelque 228 autres personnes auraient été blessées, selon ce décompte.


Il va donc falloir établir bien comme il faut les demandes d'indemnisation. Elles seront examinées à compter du 1er août et le groupe se donnera de 90 à 180 jours pour verser les sommes aux plaignants. Ces derniers doivent remplir au préalable des formulaires spécifiques. Les plaignants doivent prouver que la défaillance du commutateur d'allumage a été la "cause immédiate du décès ou du préjudice corporel causé par l'accident". Puis les personnes indemnisées renonceront à leur droit d'intenter une action en justice contre le constructeur.


Restrictif ? Pas tout à fait car les victimes et familles de victimes qui avaient déjà trouvé un accord avec GM sans être au courant que le véhicule était équipé d'une pièce défectueuse pourront percevoir des dédommagements supplémentaires tandis qu'il n'y aura pas de plafond au montant des dédommagements pour certaines catégories de victimes. Là aussi, le présidente est montée au créneau en affirmant que le General Motors prenait ses responsabilités « pour traiter les victimes et leurs familles avec compassion, décence et justice. » Des mots qui portent puisque les marchés et les analystes saluent la gestion de cette affaire. Et d'ailleurs, si elle a écorné l'image de la marque, cette crise n'a pas touché les ventes, remontées en mai à leur plus haut avant la crise financière.