Après Rome le mois dernier pour l'Audi RS4 Cabriolet, c'est à Reykjavik, capitale de l'Islande, que Mercedes a organisé les essais internationaux du GL. Les solides coups de soleil italien à peine digérés, cette fois-ci l'invitation du constructeur allemand recommandait de se munir de vêtements chauds, les températures étant comprises entre 6 et 10° en plein mois de juin alors qu'en France l'été commence déjà à frapper fort. C'est donc avec une polaire sur les épaules par 32° que je me présente à Roissy CDG dimanche dernier pour prendre avec mes confrères de la presse française (dont Frédéric Lardenois, une pointure pour moi) le vol 543 d'Icelandair en direction de Keflavik, l'aéroport international local.
Après 3h30 d'un vol sans encombre, les premiers coups d'œil par le hublot de l'avion sont peu encourageants : le paysage est sombre, la terre noire et la végétation semble être composée exclusivement de mousse. Et pour couronner le tout, il pleut. Sur le parking de l'aéroport, après avoir reculé nos montres de deux heures, une flotte de Mercedes Viano 3.0 CDI nous attend dans lesquels nous devons monter par quatre. Bizarrement, je serai le seul volontaire pour conduire cet utilitaire au confort de limousine jusqu'au Eldborg Center situé à une vingtaine de kilomètres de là, où se déroulera la première conférence de presse du séjour.
Après une première présentation du Mercedes GL par les divers responsables du projet et de nombreuses recommandations quant à l'évidente dangerosité potentielle du réseau routier local, il est temps d'en prendre le volant. Au choix : deux diesels et deux essences. Les informations « V8 », « essence », « 5.5l » et « 388ch » provoquent chez moi un trouble étrange se présentant sous la forme d'un bras levé prestement avec une main qui s'agite au bout. C'est grave, docteur ? Le choix de la peinture du GL500 dont je viens de prendre les clés n'est par contre pas des plus heureux, l'iridium silver (gris clair pour les personnes ne venant pas d'un quelconque service marketing) ressemblant beaucoup trop à la couleur du ciel, qui d'ailleurs continue généreusement de nous arroser. Avec si peu de lumière et des gouttes d'eau sur l'objectif, les photos prises aujourd'hui ne promettent pas d'être des chefs d'œuvre.
Road book en main, la destination n'est autre que notre hôtel, le Radisson SAS 1919, situé à Reykjavik à une centaine de kilomètres. Sur le trajet, même s'il paraît lugubre au premier abord, ce sombre paysage presque lunaire ne manque pourtant pas de charme par son côté sauvage, la main de l'homme ne semblant parfois ne pas y avoir posé le pied. Avec seulement 300 000 habitants (dont 180 000 à Reykjavik) pour une surface de 103 000 km² (soit 1/5 de la France), il n'est pas rare de rouler plusieurs dizaines de minutes sans croiser qui que ce soit, même sur les axes islandais principaux. Sorti des sempiternels embouteillages parisiens, c'est délicieusement dépaysant.
Après un premier arrêt près d'une source chaude aux senteurs de souffre prononcées (ça pue l'œuf pourri, s'il vous faut des explications plus claires), la route goudronnée se transforme en piste de terre noire que l'eau de pluie ne semble pas pénétrer, la transformant en une vraie patinoire. Heureusement, j'ai entre les mains ce que l'ingénierie allemande fait de mieux en matière de véhicule tout-terrain et je décide de faire confiance à la batterie de systèmes électroniques 4-Matic, Airmatic, ADS, ESP, 4ETS, ABS, BAS et DSR pour me garder sur la route malgré les conditions climatiques, une puissance généreuse et un pied droit naturellement lourd.
Nous arrivons sains et saufs à l'entrée de Reykjavik, ce qui permet d'ores et déjà de dresser un portrait précis du parc automobile islandais : principalement des 4x4 japonais et américains, certains ayant été surélevés de façon impressionnante et munis d'énormes pneus, des berlines à transmission intégrale comme des Subaru Impreza, et des citadines, japonaises elles aussi. Pas ou peu de françaises.
Incident habituel et qui serait même inquiétant s'il n'arrivait pas, je me perds lamentablement dans la banlieue de Reykjavik. Avec des noms de rue comme Snorrabraut, Eiriksgata, Skolavördustigur, Laugavegur ou encore Bankastraeti, il n'est à ma décharge pas facile de se diriger. Ce sera l'occasion d'un premier contact avec les indigènes dans un fast food local pour demander mon chemin. Malgré le temps toujours aussi exécrable dehors, l'accueil est chaleureux, la caissière, s'exprimant dans un anglais parfait, abandonnant même son poste pour se renseigner. De nouvelles informations en main, il ne me faudra que quelques minutes pour me perdre à nouveau. Mais je finis quand même par tomber sur l'hôtel Radisson SAS 1919 par le plus grand des hasards, d'énormes drapeaux Mercedes décorant son parking.
N'avoir aucun sens de l'orientation a cependant quelques avantages dont celui de m'avoir fait sillonner Reykjavik en long, en large et en travers. Mes impressions ne sont pas particulièrement bonnes : même dans la vieille ville, les maisons manquent de charme et semblent toutes avoir été repeintes la veille, ce qui leur donne un aspect très artificiel. Il n'y a pas non plus de cohésion architecturale, les styles se succédant sans aucun rapport avec le précédent et les rues sont presque vides. Abandonnant la majorité de mes confrères devant une télévision retransmettant paraît-il une sorte de championnat mondial d'un sport quelconque, c'est à pied que je décide de donner une seconde chance à la capitale islandaise.
Après quelques dizaines de minutes de marche, mes premières impressions se confirment et j'abandonne. Après avoir dîné de très bons saumons locaux, sur le chemin du retour vers l'hôtel, je me rends compte que la clarté du jour n'a pas diminué, malgré les 23h30 qu'affiche ma montre. C'est que nous sommes près du solstice d'été et qu'en fait, la nuit ne tombe pas. Du tout. Ce pays est effrayant.
Retrouvez le deuxième épisode ici et l'essai complet (et sérieux) du Mercedes GL dans le magazine de Caradisiac.
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