Détruite à 80 % , l'usine d'Unterturckheim, principale unité de production proche de Stuttgart, ne compte plus qu'une trentaine de salariés en 1945. Dans cet univers apocalyptique, la firme Daimler-Benz n'est pourtant pas la plus mal lotie. La majorité de ses installations situées en secteur occidental a échappé au "contrôle" soviétique, contrairement à celles d'Auto Union, BMW ou Opel.
Bénéficiant des largesses du plan Marshall, -aide américaine à la reconstruction- la production reprend rapidement avec la modeste berline 170. Grâce au miracle économique allemand qui ramène le pays vers des sommets de prospérité, Mercedes peut bientôt élargir ses ambitions. Le Salon de Francfort 1951, témoin de la sortie de deux nouveaux modèles à moteur six cylindres, salue le retour de la firme sur le marché de la voiture de luxe.
Majestueuse et indestructible
La berline 300, la plus opulente, est accompagnée d'un modèle "S" décliné en coupé et cabriolet équipé d'un moteur plus puissant. Avec sa haute calandre verticale encadrée par des ailes refusant de s'intégrer à la caisse, son style prend ses racines dans l'avant-guerre. Altière dans son maintien, sa silhouette pourrait, à elle seule, fournir les définitions des mots luxe, confort et robustesse. L'habitacle garni de bois précieux et de cuir cossu évoque le raffinement d'une anglaise. Mais un emploi des chromes quelque peu outrancier le prive d'une indéfinissable touche de classe. Ces lignes conservatrices, rappelant un passé fastueux, n'excluent pas un certain raffinement technique. Doté d'une mécanique moderne d'une prodigieuse fiabilité, ce "mastodonte" indique la voie de l'avenir par ses performances élevées combinées à un excellent comportement routier.
Carte d'identité
Moteur 6 cyl en ligne
Cylindrée 2996 cm3
Puissance 150 à 175 ch
Vitesse maxi 170 à 180 km/h
Diffusion 1952 à 1958
Production 760 ex.
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