Depuis janvier 2006, le projet autoroutier A24 déchaîne les passions. Les manifestations contre lui se multiplient : agriculteurs, écolos, élus français et belges, piétons et vélos se réunissent régulièrement pour protester. Le projet : Amiens doit être relié à la Belgique via la région lilloise. Après avoir examiné plusieurs tracés possibles, les pouvoirs publics - plus précisément le ministre des Transports, Dominique Perben - ont tranché fin 2006 : le tracé choisi sera celui dit "du pont du Badou", passant notamment par les Weppes et l'Armentiérois et se raccordant à la RN 58 belge par un ouvrage d'art enjambant la Lys près de Frelinghien. De l'autre côté : l'entité belge de Comines-Warneton (enclave wallonne en terre flamande).
Les Verts de la Somme font partie des anti-24 ! Ils mettent en avant que les candidats à l'élection présidentielle ont été bien prompts à signer le "Pacte écologique" pour se donner une image écolo à bon compte, il convient d'entrer dans le concret aujourd'hui : le transport routier constitue la principale source d'émission de CO2 (34% du total des émissions), il est le principal contributeur au réchauffement climatique. Les Verts de la Somme affirment que les projets de nouvelles autoroutes comme l'A24 constituent un encouragement au "tout-camion", à la pollution, à la destruction des territoires : projet des années 1970, l'A24 est inadaptée au contexte à venir d'une énergie chère. Ils ajoutent : "Hostile aux transports collectifs, grand défenseur des autoroutes et de l'automobile, Gilles De Robien - qui réclame ce projet en tant que président d'Amiens métropole, et qui l'a ressorti des cartons quand il était ministre des transports - reste les deux pieds dans le goudron de son autoroute A24, incapable de modifier son point de vue sur ce qui constituerait une réalisation parfaitement anti-écologique. Qui va payer ? Amiens métropole et le Conseil général de la Somme sont en réalité bien isolés pour réclamer l'autoroute et la payer. Les conseils généraux et régionaux du Nord-Pas-de-Calais et le Conseil régional de Picardie ne voudront pas financer cette infrastructure qui vient s'empiler inutilement sur le réseau routier existant. Et la zone Seveso au nord d'Amiens ? Pour combler le tout, le raccordement de l'autoroute A24 au nord d'Amiens nécessiterait de coûteuses contorsions pour éviter la zone Seveso, à moins que la zone Seveso soit réduite pour faire passer l'autoroute !! Dans tous les cas, on marche sur la tête. L'autoroute A24 est un mauvais projet pour la planète, pour les finances publiques, pour nos territoires. Les investissements doivent se porter en priorité vers le transport ferroviaire des marchandises et non vers le "tout-routier". Pour les déplacements quotidiens entre Amiens et Doullens, c'est un aménagement et une sécurisation de la RN 25 qui est nécessaire pour desservir le nord amiénois. C'est ce que le Conseil général de la Somme aurait du défendre et co-financer depuis trente ans au lieu d'attendre l'autoroute. Il est enfin souhaitable d'étudier la possibilité d'ouvrir à nouveau la ligne ferroviaire Amiens-Doullens".
Source : Les Verts de la Somme, La Voix du Nord
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