Ce sont en tout cas, les constructeurs et les équipementiers réunis qui alertent la population face aux risques qu'ils encourent à utiliser de l'huile végétale (pure ou mélangée avec du diesel) comme carburant. Cette fronde fait suite à l'autorisation de l'utilisation d'huile végétale en tant que carburant par les ministères de l'Industrie et de l'Agriculture le 30 Novembre dernier.
Selon ces constructeurs, les huiles végétales ne répondent pas au cahier des charges établi avec les pétroliers pour parvenir à concevoir des moteurs respectant les normes anti-pollution de plus en plus sévères. L'effet serait donc contre-productif en terme d'emissions nocives de particules mais plus grave encore l'huile végétale brute dégraderait les propriétés des huiles de lubrification moteur.
Il en résulterait des incidents pouvant aller jusqu'à la casse pure et simple du moteur. Les constructeurs ont opté pour l'éthanol et l'esther d'huile comme carburant et souhaitent que ne soit utilisé que ces 2 types de carburant.
De prime abord on pourrait penser à du lobbying forcené mais si l'on se penche sur les véritables usines technologiques que constituent les moteurs diesels actuels, on peut penser que le risque est réel.
Voilà, le communiqué de presse.
Ce procédé Les constructeurs d'automobiles et les équipementiers rappellent leur mise en garde contre l'utilisation d'huile végétale pure, y compris mélangée avec du gazole dans les moteurs diesel des véhicules automobiles, utilitaires et des camions. Cette utilisation est totalement à exclure à la fois pour des raisons de pollution et pour les risques réels d'incidents destructifs des moteurs. Ce rappel fait suite aux conclusions de la table ronde organisée par les ministres de l'Industrie et de l'Agriculture le 30 novembre 2006 avec l'annonce de l'autorisation d'huiles végétales pures dans des véhicules routiers.
En effet, les constructeurs qui doivent respecter des normes antipollution extrêmement sévères (la norme Euro 4 est entrée en application en 2006 et le Parlement Européen vient de se prononcer sur les étapes Euro 5 et 6) sont obligés de définir avec les fournisseurs d'énergie, pétroliers et organismes agricoles (pour l'éthanol et l'ester d'huile) des spécifications très contraignantes des carburants.
Les huiles végétales ne répondent pas aux spécifications qui permettent aux moteurs diesel de respecter les très bas niveaux d'émissions polluantes imposés par les normes.
Il en résulte une dégradation de la combustion avec des effets négatifs en matière de pollution, notamment avec des particules de suie et des imbrûlés. Plus lourde, plus dense, plus visqueuse et moins stable, l'huile végétale brute dilue et dégrade très fortement l'huile moteur : ceci entraîne une usure des parties lubrifiées pouvant conduire à des incidents mécaniques graves, voire à la casse du moteur. Les systèmes d'injection sont également atteints.
Les constructeurs sont favorables à l'utilisation de carburants issus de la biomasse aussi bien par les filières alcool pour les moteurs à essence qu'huile sous forme d'esters pour les moteurs diesel dès lors que ces produits respectent les spécifications définies pour garantir à l'utilisateur :
- la durabilité du moteur, du système d'injection et du post traitement ;
- le rendement optimum du moteur ;
- les valeurs d'émissions dans les gaz d'échappement ;
L'enjeu des carburants issus de la biomasse est considérable car ils permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre (CO2) dès lors qu'ils sont produits de façon rigoureuse pour satisfaire à la fois les exigences de rendement et de dépollution des moteurs et de moindre recours aux énergies fossiles.
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