Souvenez-vous : en octobre 2007, je vous ai parlé de la commune française Vitry sur Orne qui a embauché un cheval de trait ardennais de 4 ans et de 900 kg appelé "Pilote". Son travail : conduire les enfants à l'école, aider les agents techniques pour l’entretien des espaces verts et être présent au côté des enfants du périscolaire et des centres aérés (voir article). Face à la hausse du prix de pétrole ainsi que dans le cadre de la lutte contre la pollution en ville et de l'amélioration du cadre de vie des habitants, l'idée d'une carrosserie de bus ou de voiture tractée par des chevaux, alternative aux véhicules motorisés, fait son petit bonhomme de chemin !
Les Haras nationaux, établissement public, a comme nouvelle vocation de promouvoir le cheval dans le développement local : "La raison d’être des Haras nationaux est de promouvoir durablement la filière hippique dans notre société en créant de la cohésion, du progrès, de la valeur économique, sociale et culturelle. Le nouveau positionnement des Haras nationaux est celui d’un opérateur public, prestataire de services destinés à l’ensemble des acteurs du développement territorial et de la filière cheval à la demande de l’Etat, des organisations socioprofessionnelles et des collectivités locales." Les Haras nationaux ont ainsi créé un cabinet de consultants et un bureau d’études baptisé HN Conseil ingéniérie : sa mission est d'accompagner les collectivités territoriales à réaliser des projets pour réintroduire le cheval en ville notamment !
Le directeur général des Haras nationaux, François Roche-Bruyn, a indiqué : "L'idée a germé bien avant le Grenelle de l'environnement. C’est une enquête, effectuée pour nous fin 2006 auprès du grand public, qui nous a fait prendre conscience que, dans une civilisation de plus en plus urbaine, les gens avaient une vraie aspiration à des activités ou des services liés au cheval. 83 % des Français ont une image positive du cheval et 62 % sont favorables à son retour dans la ville. Voici des exemples. La sécurité, dans les villes et les campagnes, sous forme de brigades équestres. A cheval, l’homme de la force publique a une tout autre stature. Et là, on peut vraiment mettre le cheval au cœur des villes. La collecte de certains types d’ordures dans le cadre du tri sélectif, l’entretien des espaces verts et notamment l’arrosage, et surtout le transport d’individus ou de groupes via des véhicules ad hoc. L’avantage du cheval, c’est qu’il est très souple par rapport à un camion ou un bus. L’équipement est peut-être plus rudimentaire mais la souplesse permet des choses qu’un quatre-roues ne sait pas faire. L’ensemble de la filière cheval est passé entre 2001 et 2006 de 55 000 à 62 000 emplois, soit une progression de 7 % en quatre ans. Et nos produits devraient doper encore plus l’élevage et créer du travail en milieu rural. Comme les artisans boulangers qui ont créé la bannette pour redonner aux Français le goût du pain, on réinvente des produits et des services pour redonner au cheval un vrai rôle dans la société."
Stéphane de Veyrac, responsable de l'équipe de 12 personnes de HN Conseil ingéniérie, a ajouté : "On est en train de sentir le tournant. Jusqu’à présent, notre point d’entrée auprès du public ou des collectivités territoriales, c’était l’image très positive du cheval. Maintenant, on voit bien que ce sont les enjeux de développement durable. On attend de nous des projets concrets. Il s’agit avant tout du développement durable et de donner à l’humanité autre chose qu’un emploi monotone et mécanisé. C’est une alternative sérieuse, les chevaux sont déjà utilisés dans plus de 70 villes et remplacent ainsi les véhicules roulant à l’essence ou au diesel."
Le cheval, le transport vert du futur !
(Source : Libération Photo : Vitry sur Orne)
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