Cette question c'est Mike Berners-Lee, auteur du livre « How bad are bananas ? The carbon footprint of everything » (« A quel point les bananes sont-elles mauvaises ? L'empreinte carbone de chaque chose »), qui se la posait la semaine dernière dans le journal britannique The Guardian. Pour trouver sa réponse, l'homme a sorti sa calculatrice.
Calculer l'empreinte carbone d'un cycliste pour chaque kilomètre parcouru, voilà qui ne devrait pas être bien compliqué, l'énergie nécessaire au pédalage provenant directement de ce que mange le cycliste. Pour réaliser son calcul, Berners-Lee est parti du principe que le cycliste moyen consommait environ 50 calories par mile (soit 31 calories par kilomètre). Restait à se pencher sur l'empreinte carbone de différents aliments courants. La palme de l'efficacité énergétique revient ainsi à la banane qui, même si elle vient de loin, possède une empreinte carbone faible ; elle se conserve en effet longtemps, ce qui autorise un transport par bateau bien moins polluant qu'un transport par avion, ne nécessite aucun emballage et est cultivée sans recours à une lumière artificielle. Empreinte carbone d'un kilomètre parcouru à vélo après avoir consommé des bananes : 40 grammes équivalent CO2. Viennent ensuite les céréales pour petit déjeuner, dont l'efficacité est cependant tirée vers le bas par le lait (de vache) : 56 grammes équivalent CO2. Tout se déglingue lorsqu'on introduit la viande dans le calcul : 125 grammes équivalent CO2 pour une portion de 25 grammes de bacon, soit de quoi parcourir à peine 2 kilomètres et 162 grammes équivalent CO2 pour deux personnes pédalant en duo après avoir consommé un cheeseburger, autant dire qu'elles pourraient prendre la voiture (tout en gardant à l'esprit que l'automobiliste pollue au travers du carburant brûlé ET à cause de ce qu'il mange). Le chiffre le plus élevé trouvé par Berners-Lee concerne le cycliste qui aurait consommé des asperges venues par avion de l'autre bout du monde : 1750 grammes, presque 2 kilos !, équivalent CO2 par mile parcouru.
Ce qu'il faut retenir ce n'est pas qu'un cycliste pollue moins qu'un automobiliste (sachant que Berners-Lee ajoute à tous ses résultats 50 grammes de CO2 pour la fabrication du vélo, que cette donnée n'est pas prise en compte en ce qui concerne les émissions de CO2 des voitures et que l'automobiliste mange lui aussi avant de se mettre au volant, de quoi augmenter encore un peu l'écart entre ces deux moyens de locomotion) ; ça, on le savait déjà. C'est que notre empreinte carbone peut être réduite de toutes les manières. En changeant son mode de transport, bien entendu, mais aussi en prêtant plus attention à notre alimentation. Réduire la part de protéines animales, privilégier les aliments locaux ou, dans le cas contraire, transportés par bateau plutôt que par avion contribue ainsi efficacement à limiter nos émissions individuelles de CO2.
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