Avec une Leaf à la carrière norvégienne exemplaire et une gamme somme toute sympathique, on pourrait croire le blason Nissan loin des remous de la conjoncture. Mais entre prévisions revues à la baisse et bisbilles internes, la bourse voit les choses différemment. Et elle l'a fait sentir sur le cours de l'action du constructeur.


Nissan a ainsi vu son action déraper de 10% mardi en clôture de la Bourse de Tokyo. Certes, ladite place nippone était restée fermée trois jours en raison d’un week-end prolongé, mais cette déflation trahit des inquiétudes motivées par de solides éléments qui se sont récemment bousculés.


En effet, Nissan a présenté des résultats financiers décevants et a dû abaisser ses prévisions malgré plusieurs facteurs positifs pour les constructeurs japonais, comme la dépréciation du yen, le rebond du marché américain et la meilleure tenue générale des groupes nippons en Chine. Concrètement, la marque adossée à Renault a réduit de 15% sa prévision annuelle de bénéfice net, à 355 milliards de yens (2,73 milliards d’euros), de 20% celle du bénéfice d’exploitation, à 490 milliards de yens, et de 1,7% celle de chiffre d’affaires, à 10.190 milliards.

Le groupe pense ne vendre que 5,2 millions de véhicules pendant l’exercice comptable d’avril 2013 à mars 2014, au lieu de 5,3 millions, à cause de difficultés en Europe pires qu’évaluées au départ et de ventes très mitigées en Chine.


Par ailleurs, les changements apportés à la direction du groupe ont montré que les conflits internes étaient une réalité chez Nissan. On rappellera que le PDG du groupe, Carlos Ghosn a annoncé la suppression du poste de numéro deux et une réorganisation de la direction. Les fonctions exécutives de l’ex-numéro deux, Toshiyuki Shiga, ont été réparties entre trois autres hauts dirigeants du groupe.


Last but not least, ou Leaf en la circonstance, le constructeur reconnaît des difficultés à écouler ses véhicules électriques, dont il a fait l’une de ses priorités mais qui ne se vendent pas autant qu’espéré malgré l'exception norvégienne. Quant aux marchés émergents, dont la croissance a ralenti, ce n'est pas non plus la joie.