La berline compacte d’Alfa Romeo, la séduisante 147, a eu droit au plus beau moteur de la maison : le célèbre V6 3.2 de 250 ch, un bloc noble et chantant qui justifie à lui seul l’achat de cette voiture passion. Son nom ? La 147 GTA !
Repères
Production :
2002 – 2007
Puissance :
250 ch
Cote 2012 :
a partir de 12 000 €
Avec la sublime berline 156, Alfa Romeo a eu la bonne idée d’exhumer à la fin des années 90 le sigle « GTA ». Un sigle magique, garant de sportivité débridée, qui a ensuite été apposé dès novembre 2002 sur la petite de la gamme : la 147. La recette, éprouvée chez Alfa mais toujours savoureuse, reste la même. On se trouve donc en présence d’une carrosserie 3 portes à la sportivité renforcée avec ses boucliers retravaillés et des ailes élargies, bien garnies par de grosses jantes en aluminium de 17 pouces (18’’ en option). L’intérieur se la joue « sport » également, avec ses sièges enveloppants en cuir et son instrumentation spécifique. Tout ceci est loin de n’être qu’un effet de style car sous le capot prend place le V6 3.2 24 soupapes « maison », un bloc inimitable… et irremplaçable. Aussi beau à contempler qu’agréable à faire chanter, ce moteur communicatif (mais gourmand !), sacrifié depuis sur l’autel des normes antipollution, développe 250 ch (à 6 200 tr/mn). C’est une puissance plus que suffisante pour se faire plaisir sur une berline aussi compacte (4,22 m) et légère (1 360 kg). Résultat, les chronos s’envolent, avec des accélérations saisissantes (0 à 100 km/h en 6,3 secondes), tout comme la vitesse de pointe, plus qu’honorable (246 km/h). Mais avant les performances, c’est la conduite qui rend cette auto si attachante. Une bombinette comme on n’en fait malheureusement plus chez Alfa Romeo. Voilà une « bella machina » plus qu’attachante au quotidien à acheter… et à collectionner !
Sur la route
Vous aimerez sans doute l’ambiance intérieure, à la fois sportive et cossue avec une belle sellerie cuir que l’on retrouve jusque sur les contre-portes. La finition, loin d’être irréprochable mais souvent décriée, n’est pas si indigne que cela, avec des matériaux souvent valorisants, correctement ajustés. Quant à la dotation de série, sachez qu’elle se montre généreuse sur cette version haut de gamme, puisque tout ou presque est de série (hi-fi Bose, chargeur 6CD…).
Sur route, la 147 GTA sait redonner le sourire à son conducteur, même si le bilan est à nuancer. Contrairement aux Alfa « d’antan », la 147 GTA est une moderne traction avant. En cas de décrochage aux limites d’adhérence, cela rend la conduite plus sécurisante, mais le plaisir de conduite y perd. L’efficacité aussi d’ailleurs, car cette Alfa de 250 ch, au sous-virage marqué en conduite sportive, avoue des difficultés chroniques à digérer ce tsunami de puissance lorsqu’il déboule d’un coup sans prévenir (300 Nm à 4 800 tr/mn). Ceci est valable sur sol sec, et plus encore lorsque la chaussée est humide ! L’amortissement, exagérément ferme, n’est pas non plus exempt de critiques. Il en va de même de la consommation moyenne, proche des 20 l/100 km en conduite dynamique.
Afin d’accroître le plaisir de conduite, limitez-vous à un exemplaire doté de la boîte mécanique à 6 rapports, bien guidée et bien étagée, plus agréable à l’usage que la boîte robotisée Selespeed, assez paresseuse lors du passage des vitesses.
A vérifier avant d’acheter
Qu’on se le dise : cette Alfa ne rouille pas et se montre résistante à l’usage ! Si le bloc brille par sa fiabilité, sa faiblesse reste la distribution (par courroie), à faire impérativement tous les 5 ans ou 80 000 km (prévoyez 1 600 € de budget chez un spécialiste). Profitez de cette occasion pour remplacer en même temps la pompe à eau, réputée fragile.
Autre faiblesse récurrente : le différentiel présent à l’origine, casse en utilisation intensive (et peut détériorer la boîte manuelle). L’astuce consiste à monter un différentiel Q2 (proposé en option à l’époque sur la GT), bien dimensionné pour encaisser cette énergie. Autre atout : il améliore sensiblement le comportement routier, assez décevant sur un modèle 100 % conforme à l’origine.
L’auto est très ferme à faible allure sur mauvais revêtement, et a au contraire tendance à accuser un certain roulis à un rythme soutenu. Un défaut récurrent, lié étroitement à l’état des silentblocs et des triangles de suspensions qui prennent du jeu avec le temps. Mais là encore, des parades existent, comme monter des combinés filetés réglables, afin de juguler les prises de roulis. A cette occasion, remplacez les barres stabilisatrices par d’autres, de plus forts diamètres (du « eibach », à l’avant et à l’arrière). D’ailleurs, Alfa, conscient de ce problème, a par la suite augmenté le diamètre de la barre stabilisatrice avant. Il en va de même du freinage, insuffisant sur les premiers millésimes, équipés jusqu’en 2003 de disques de 305 mm. Afin d’améliorer la résistance à l’échauffement (et limiter les risques de voilage), Alfa les a remplacés dès 2003 par des disques de 330 mm, mieux adaptés.
Notre version préférée
Toutes, à condition que l’exemplaire convoité ait été amoureusement entretenu par un spécialiste… et qu’il soit, si possible, « rouge Alfa » bien sûr ! Après, l’idéal est de trouver soit un modèle « optimisé » dans les règles de l’art par le précédent propriétaire (montage d’un différentiel Q2, de freins majorés et de barres stabilisatrices de plus gros diamètre), soit de dégoter l’un des derniers millésimes, postérieur à 2003. Pour nous, le point rédhibitoire reste la boîte robotisée Selespeed à 6 rapports, fiable à l’usage mais vraiment peu agréable (à-coups marqués lors du changement des vitesses, hésitation entre deux rapports…). Par ailleurs, la gestion du bloc hydraulique associé à cette transmission est souvent défaillante.
Enfin, nous accordons une certaine importance à quelques accessoires qui font la différence, dont les fameuses jantes « téléphone » à gros trous, qui donnent une vraie gueule à la 147 GTA. Vous l’aurez compris : la défunte Alfa 147 GTA souffre d’imperfections. Mais c’est aussi ce qui la rend précisément si attachante à conduire, surtout que bon nombre d’entre elles peuvent être corrigées. Voilà une belle italienne comme on n’en fait plus, accessible en occasion dès 12 000 €…
Fiche technique : Alfa Romeo 147 GTA
Moteur |
6 cylindres en V, 24v |
Cylindrée |
3179 cm3 |
Alésage x course (mm) |
93 x 78 |
Alimentation |
gestion électronique |
Puissance |
250 ch à 6200 tr/mn |
Couple |
30,0 mkg à 4800 tr/mn |
Transmission |
roues avant, boîte de vitesses mécanique ou robotisée à 6 rapports |
Poids (kg) |
1360 |
Dimensions (L x l x h) en m |
4,17 x 1,73 x 1,42 |
Pneus |
225/45 ZR 17 |
Freins AV/AR |
disques ventilés / disques pleins |
Réservoir |
60 litres |
Vitesse maxi |
246 km/h |
0 à 100 km/h (sec) |
6,3 |
On aime
- Ligne flatteuse
- Moteur fabuleux
- Performances intéressantes
- Achat abordable
On aime moins
- Comportement peu rigoureux
- Consommation/autonomie décourageantes
- Carrosserie vulnérable
- Coûts d’entretien élevés
Conclusion
La 147 GTA est, avec la défunte GT, la dernière Alfa Romeo récente à avoir bénéficié du fameux V6 « maison » qui a tant fait pour la renommée de la marque au trèfle. Autant dire qu’il s’agit d’ores et déjà d’une voiture « culte », l’actuel V6 Holden proposé, aux accents fortement américains (GM), étant loin de procurer le même agrément ! La 147 GTA est, à ce titre, peut-être la dernière « vraie » Alfa. Soyez prévoyant : les bonnes affaires en occasion, c’est maintenant !
Vous pouvez lire les articles des précédents collector
Il aura fallu du temps pour qu’Enzo Ferrari admette la pertinence d’une architecture à moteur central arrière, permettant d’optimiser la répartition des masses. A ses yeux, « le cheval ne pousse pas la charrette, mais il la tire ». Mais face au brio affiché par une certaine Lamborghini Miura, le Commendatore a été contraint de réviser son jugement.
La marque à l'éclair n'est pas particulièrement réputée pour concevoir des voitures « fun », mais plutôt des autos sérieuses, voir austères. Pourtant, de temps à autre, pour notre plus grand plaisir, Opel se lâche. Ainsi, après une étonnante Omega construite dans les années 90 en collaboration avec Lotus, Opel remet le couvert en octobre 2000 en lançant l'inattendu Speedster.
Le pionnier des 4x4 de luxe, c'est lui ! Nous voulons parler de Sir Range Rover bien sûr, un engin conçu comme un couteau suisse, à la classe à part, très british. Près d'un demi-siècle plus tard, il n'est plus seul au monde, mais il demeure le « must » absolu de la catégorie. Retour sur la première version, d'ores et déjà collectionnable !
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération