70 000 euros d'amendes: le circuit d'Albi attaqué par les riverains
Ce mardi 19 janvier, le circuit d'Albi a été condamné à un peu plus de 70 000 euros d'amendes pour nuisances sonores portant sur trois mois d'activité. Sachant que l'association de riverains a déposé de nombreuses plaintes, l'addition risque d'être salée...
Plus de 70 000 euros d'amendes, c'est dans un premier temps ce que devra payer le circuit d'Albi pour nuisances sonores. Dans un premier temps puisque cette condamnation ne prend en compte que trois mois d'activité. On craint donc le pire quand on sait que l'association de riverains (l'ARAS) à l'origine de ce conflit a déposé de nombreuses autres plaintes...
Être impartial dans ce genre d'affaire lorsque l'on aime les sports mécaniques, ce n'est pas évident. Mais j'ai quand même essayé de me mettre à la place des riverains. Première chose, un petit coup d'œil sur l'historique du circuit.
Déjà, entre la ville d'Albi et les sports mécaniques, l'histoire d'amour ne date pas d'hier puisqu'il faut remonter au début des années trente pour trouver la trace du premier Grand Prix d'Albi. Mais à la fin des années cinquante, le circuit des Planques, qui est en fait un triangle tracé dans la ville d'Albi, ne répond plus aux normes de sécurité. On décide alors de construire un circuit autour de l'aérodrome qui se trouve à environ 2,5 kilomètres du cœur de la ville d'Albi, cette dernière en étant propriétaire. À l’époque ce terrain d'aviation était entouré de champs et de quelques fermes. La décision est validée en avril 1962 par le conseil municipal, le circuit est construit en un temps record et reçoit sa première course de cette même année, le 20ème Grand Prix d'Albi le 7 septembre devant 30 000 spectateurs.
Construire un circuit automobile autour d'un aérodrome, c'est loin d'être idiot pour limiter les nuisances sonores... Oui mais voilà. C'était sans compter sur l'urbanisation et le développement économique. En quelques décennies, le circuit et l'aérodrome se sont retrouvés encerclés par des entreprises, mais aussi par des habitations. Bien évidemment, quand on achète un terrain ou une maison près d'un aérodrome, d'une gare, d'une usine ou d'un circuit automobile, on se doute bien que cette promiscuité entraîne fatalement de nuisances sonores...
Mais j'ai quand même voulu savoir ce qu'il en était de cette association de riverains et de ses arguments. Après tout, il y a peut-être un truc qui m'a échappé... Le principal reproche serait une enquête publique qui n'aurait pas été faite à l'époque, donc il y a 60 ans. J'imagine que ceux qui auraient pu s'opposer à ce projet en 1960, sont les mêmes qui ont acheté ces terrains ou ces maisons, mais qui ont attendu tout ce temps pour se manifester? La lecture des trois pages du livre d'or de cette association a été le coup de grâce. Entre celui qui a déménagé de ce lieu pour se réfugier à la campagne où il s'empressera de porter plainte contre l'agriculteur qui travaille sous ses fenêtres de 6 heures à 22 heures (le gasoil, même rouge, ne doit pas lui coûter cher et ça ne lui laissait pas beaucoup de temps pour s'occuper du reste de sa ferme; quant à l'état du terrain après un tel traitement, je n'imagine même pas!!!...), agriculteur qui suite à cette affaire a mis la clé sous la porte... et cet autre qui demande des conseils pour monter une association contre les véhicules prioritaires (pompier, SAMU,...) qui font trop de bruit sur la route très passagère où il a acheté une maison, je vous laisse juge...
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