Voiture autonome: l'alliance Baidu-Geely rebat les cartes
Baidu, le "Google" chinois, s'associe au géant Geely pour la mise au point et la production de voitures autonomes. Une alliance qui pourrait donner un sérieux coup d'accélérateur à cette technologie.
N’enterrons pas trop vite la voiture autonome. Certes, le déploiement massif de véhicules sans chauffeurs prend nettement plus de temps que prévu, et le récent retrait d’Uber montre que seules des entreprises prêtes à engager de longs et lourds investissements peuvent espérer tirer parti de cette technologie.
Dans une interview accordée début janvier au Financial Times, le patron de Waymo, filiale d’Alphabet (maison-mère de Google) engagée depuis 2010 sur le dossier, résumait les choses ainsi : « je dirais que c’est un plus grand défi que celui consistant à lancer une fusée et de placer celle-ci en orbite autour de la terre…parce que cela doit être fait en sécurité, encore et encore. »
Et le même de poursuivre : « Quand nous imaginions, en 2015, avoir un service largement disponible en 2020, ce n’était pas complètement fou. […] Nous pensions que si nous avions alors un prototype, une production de masse serait envisageable en quelques années. Je ne dirais pas qu’il s’agissait alors d’ignorance, mais d’un manque d’information et d’expérience. Les cinq dernières années nous ont rendus très humbles. »
La Chine en embuscade
Les choses avancent, donc, mais plus lentement que prévu. Equipementiers et constructeurs (PSA notamment) continuent de développer des prototypes, tandis que le patron de Tesla Elon Musk, dont les voitures proposent déjà des systèmes d’aide à la conduite extrêmement sophistiquées, clamait début décembre que la conduite autonome serait bientôt dix fois plus sûre que celle assurée par les humains.
C’est dans ce contexte que Baidu, l’équivalent chinois de Google, a officialisé dimanche un partenariat avec Geely, géant de l’automobile aux 1,3 million de voitures vendues en 2020 (et maison-mère de Volvo), pour la production et la commercialisation en Chine de voitures électriques sans chauffeur.
Baidu, qui développe des technologies de conduite autonome depuis 2017 via sa filiale Apollo (il mène notamment actuellement des tests de taxis sans chauffeurs dans plusieurs villes de Chine), se chargera de la partie « logicielle ». Geely, associé minoritaire, s’occupera quant à lui de la mise au point et de la fabrication desdits véhicules.
Si aucun calendrier de déploiement n'a encore été précisé, la rivalité sino-américaine en matière de haute technologie laisse imaginer des progrès extrêmement rapides...et ce des deux côtés.
Ainsi, l’action Hyundai a flambé vendredi dernier après que le constructeur coréen a reconnu être en discussion avec Apple pour d’éventuels accords industriels. Selon Reuters, une « Apple car », électrique et autonome, pourrait être lancée en 2024.
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