Un coupé, un cabriolet et un super moteur dans une seule voiture : la BMW Z4 35i
Vouloir tout concilier, c’est ce que tente la BMW Z4 35i, tour à tour coupé, roadster, GT et voiture de sport. Elle est bien servie par un fabuleux moteur surtout dans sa version musclée 35 is et ne coûte pas très cher : dès 18 000 €.

Les collectionnables sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Sur les trois générations de BMW Z4, la seconde se signale par son toit dur rétractable. Cela lui a valu un certain surpoids, compensé par des moteurs puissants, voire exceptionnels comme le 6-cylindres biturbo des versions 35i. Grimpant à 340 ch, il se hisse pratiquement au niveau du bloc atmo de l'ancien Z4 M, mais justement, celui-ci ne sera jamais remplacé. Ce qui n'a pas aidé le deuxième Z4 à se faire apprécier des puristes. Pourtant, par ses performances, sa polyvalence et son agrément général, il mérite le détour. Et avec son toit particulier, il incarne une certaine époque que l'on commence déjà à regarder avec nostalgie, à la vitesse où vont les choses...

C’était la mode dans les années 2000. Le coupé-cabriolet, relancé en 1996 par Mercedes et son SLK. Chez BMW, on y a cédé, sur la Série 3 E93, chose logique, mais aussi la Z4 de 2e génération. Et là, on comprend moins, mais on n’en est jamais à une idée bizarre près à Munich. Car un roadster est par définition un véhicule radical, spartiate et léger. Ce qu’était le premier Z4. Or, en optant pour un toit dur rétractable, BMW change son fusil d’épaule, et au lieu d’attaquer la Porsche Boxster, le voilà qui s’en prend au SLK… Etonnant.

Mais selon le constructeur, que cela répond à un souhait de la clientèle, qui serait devenue plus soucieuse de son confort que des sensations de conduite. Dont acte, même si cela se traduit par un poids en hausse de plus de 200 kg. Lors de son apparition en décembre 2008, le deuxième Z4, codé E89, tourne le dos au langage esthétique de son prédécesseur, fin et original. Le voilà quelque peu empâté, plus rassurant aussi, et davantage évocateur de solidité.

Par ailleurs, sa production a lieu désormais en Allemagne et non plus aux USA. De tous les moteurs qui se glissent sous son long capot, on retiendra ici le plus puissant, un 6-en-ligne 3,0 l doté de deux turbos, développant quelque 306 ch. Ce bloc codé N54, anime la version sDrive35i. Il s’équipe aussi d’une injection directe et d’une distribution variable : le top à l’époque, surtout avec un couple énorme de 400 Nm disponible dès 1 300 tr/min.

Ce bloc alors unique en son genre s’attèle au choix à une boîte 6 manuelle ou une unité à double embrayage DKG comptant 7 rapports. De quoi catapulter l’engin (1 580 kg !) à 100 km/h en 5,2 s, voire 5,1 s avec la transmission automatique. Evidemment, tout ceci a un prix : 49 900 € en version de base Confort, soit 64 100 € actuels selon l’Insee. Heureusement, l'équipement est complet : de série, il inclut le cuir, la clim auto bizone, les xénons, le régulateur de vitesse actif, la sono….

La Luxe (52 100 €) ajoute des babioles comme les sièges électriques ou les radars de stationnement. En 2010 apparaissent une finition Sport Design et surtout une version affûtée 35 is. Outre une cavalerie portée à 340 ch (et un couple maxi de 500 Nm : c’est le bloc de la 1M), l’Is bénéficie d’une suspension affermie et d’une assiette abaissée de 10 mm, alors que la boîte DKG est obligatoire. Mais il ne s’agit pas d’un vrai Z4 M ! Il faudra s’en contenter.

Franchissant les 100 km/h en 4,8 s, le Z4 35 is (62 800 € tout de même !) bat néanmoins la Porsche Boxster S sur cet exercice. Malgré tout, les ventes ne suivent pas, en baisse face à celles de l’ancien Z4. Fin 2012, le Z4 se voit légèrement modernisé (projecteurs incluant des LED, nouvelles jantes, retouches sur les boucliers, habitacle modifié dans les détails) mais les deux 6-en-ligne suralimentés ne bougent pas. Le Z4 E89 disparaît en 2016, produit à 118 444 unités.

Combien ça coûte ?
En très bon état, le Z4 35i débute à 18 000 € pour un peu plus de 150 000 km, et passera sous les 100 000 km à 23 000 €, alors qu’à 28 000 €, on descend sous les 70 000 km. A 30 000 €, on trouve des exemplaires de moins de 50 000 km.
Le Z4 35 Is est bien plus cher : 25 000 € à 150 000 km, 30 000 € à moins de 100 000 km, 35 000 € vers les 50 000 km. Des prix variant suivant la configuration du véhicule, les options étant très nombreuses.

Quelle version choisir ?
Ce sera d’abord une question de budget, ensuite de préférence personnelle. Si on veut surtout un roadster rapide et puissant, la 35i suffit. Mais si on préfère la conduite sportive, l’Is fait vraiment la différence.

Les versions collector
Potentiellement, toutes. Mais un Z4 35is doté d’une couleur originale sera plus recherché. Comme toujours, la rareté est ici cruciale.

Que surveiller ?
Si le moteur N54 a connu pas mal d’avaries sur la Série 3, il semble plus fiable dans le Z4. Néanmoins, malgré sa robustesse intrinsèque, il conserve quelques points faibles, comme les poussoirs hydrauliques (normalement, pris en charge par BMW) et d’encrassement de la chambre de combustion. Un traitement aux ultrasons vient généralement à bout du problème.
Surveillez aussi les turbos, dont les ailettes sont parfois sensibles, et la pompe haute pression. En revanche, on ne relève pas de soucis sur les boîtes, la DKG demandant une vidange avant 100 000 km. Côté suspension, les amortisseurs pilotés ont connu quelques rares défaillances. Dans l’habitacle, le soleil peut causer la décoloration de certains éléments, mais le vieillissement demeure très bon.
Pas de gros soucis au sujet du toit, mais on surveillera les fuites éventuelles de son système hydraulique. Attention, le Z4 est très sensible à l’état de sa batterie : une tension un peu trop basse peut susciter nombre de dysfonctionnements, que l’on résoudra avec une reprogrammation.

Sur la route
Roadster ou pas, dans une BMW, on jouit d’une excellente position de conduite, y compris le Z4. A bord, la finition est bien plus chic que dans l’ancien modèle et on dispose de plus de rangements. Au démarrage, le 6-en-ligne de 340 ch donne le change. Quel joli son, grave et complexe ! A partir de 2 500 tr/min, le N54 se met à pousser comme un damné, dans une mélodie toujours plus magique à mesure qu’il prend des tours, surtout quand on a baissé le toit. Ce bloc est presque agressif dans ses performances mais tellement doux à l’usage. Superbe.

La boîte, très rapide, change de rapport sans qu’on le sente réellement, et donne automatiquement des coups de gaz au rétrogradage : elle convient très bien au moteur, l’ensemble délivrant un agrément fantastique. On n’en dira pas autant du châssis. Oh, il est très sûr, mais la direction manque de feeling et on a toujours l’impression que l’agilité ne vaut pas celle d’une Jaguar F-Type (sans même parler d’une Boxster). Mais l’ensemble se révèle très efficace et rigoureux, d’autant que la motricité est quasi-irréprochable.

Toutefois, assis sur le train arrière, on s’attendait à plus de fun : BMW a un peu trop joué la sécurité. La suspension, ferme, n’en préserve pas moins un confort très acceptable, et, toit levé, on profite de l’insonorisation d’un vrai coupé. Enfin, en usage courant, la consommation n’excède pas les 9 l/100 km. Inespéré !
L’alternative youngtimer
BMW Z3 M (1997 – 2002)

Après avoir révélé sa carrosserie spectaculaire en 1995, la BMW Z3 reçoit en 1997 le moteur que sa ligne suggère : le fabuleux bloc de la M3 E36. Cubant 3,2 l, ce 6-en-ligne développe 321 ch et fait de la Z3 M la plus performante des BMW : 1 000 m DA en 24, 4 s ! Si les trains roulants sont parfaitement adaptés, si un différentiel à glissement limité est installé, la prudence reste de mise car il n’y a pas d’antipatinage et encore moins d’ESP. Mais quel engin !
Certes, le châssis manque de rigueur, mais les sensations sont au rendez-vous. En 1998, c’est le coupé qui bénéficie du traitement M, puis en 2000, la production s’interrompt brièvement. Mais c’est pour mieux revenir, car la Z3 M bénéficie alors du 3,2 l de la M3 E46, dégonflé à 325 ch. De plus, les aides à la conduite font leur apparition. Les Z3 M disparaissent en 2002. Dès 26 000 €.

BMW Z4 35 IS (2010) : la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en ligne, 2 979 cm3
- Alimentation : injection directe, deux turbos
- Suspension : jambes de force, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV), essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis AR)
- Transmission : boîte 7 à double embrayage, propulsion
- Puissance : 340 ch à 5 750 tr/min
- Couple : 500 Nm à 2 500 tr/min
- Poids : 1 600 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,8 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de BMW Z4 35i, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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