La logique des hommes politiques est parfois difficile à suivre. Nicolas Sarkozy est l'un de ceux-là. Dans une sortie regrettant la déliquescence de l'autorité de l'Etat, il a juré vouloir la restaurer en privatisant certaines de ses fonctions.
Toute l'actualité Radar
Pour la sécurité routière, en dehors du radar point de salut. Alors que les défauts de permis font florès, que la conduite addictive atteint des sommets et que la somnolence n'est pas pour rien dans la mortalité routière, nos dirigeants, plutôt que de réfléchir sur des contrôles humains, multiplient les opportunités des sanctions automatiques.
Ne pas avoir de plaque d'immatriculation à l'avant sur une moto ou un scooter ne signifie pas forcément l'impunité sur un radar qui flashe par l'avant. Ce scootériste vient de l'apprendre à ses dépens. Résidant en corse, il s'est amusé à déclencher le radar 68 fois. Il vient d'être condamné à 31 150 euros d'amende.
Cela fait partie du plan de sécurité routière du 26 janvier dernier, Bernard Cazeneuve, la mise en route des radars équipés de la fonctionnalité « Double-sens ». C'est dons 111 radars en France qui peuvent le faire. La promesse du gouvernement de ne pas rajouter de radars sur la route est toujours tenue.
C'était tellement attendu que le ministre de l'Intérieur lui-même avait décidé de préparer en amont les esprits en jouant les Cassandres. Les chiffres sont à présent arrivés et le mauvais pronostic s'est confirmé. La mortalité routière a augmenté de 9,5% en août. Et c'est à cause d'un relâchement des comportements.
Il est rare qu'un tel agacement soit distillé sur la place publique avant la parution des chiffres officiels. C'est que ceux-ci doivent être d'ores et déjà mauvais au point que l'on peut craindre des mesures correctives douloureuses.
L'automatisation des sanctions, cela a du bon pour des caisses de l'Etat qui ont été remplies par la moisson de 25 millions d'amendes dressées en 2014. Un chiffre impressionnant par ailleurs en hausse de 1,5% par rapport à l'an passé. Et pourtant, la mortalité routière continue d'augmenter.
C'est le coup de chaud de l'été. Une sortie médiatique pour des politiques en mal de légitimité qui sont prêts pour arriver à leur fin à dévoyer ce qui reste une noble cause. Sauver la planète de la pollution, tout le monde est d'accord.
Crier haro sur la vitesse fait décidément florès. Elle est la victime expiatoire d'un lobby du radar qui a un fonds de commerce imbattable car alimenté par une énergie cinétique qui ne s'éteint qu'à partir du moment où l'on reste immobile.
Les radars de chantier il va falloir décidément s'en méfier. Annoncée début juillet par le ministre de l'Intérieur qui avait fait le déplacement au péage de Fleury-en-Bière pour le présenter, son arrivée n'a pas tardé à se concrétiser par des résultats aussi éblouissants que ses flashs.