Test longue durée Caradisiac - Coyote Nav+, le GPS tout-en-un
Connu pour ses alertes permettant d’éviter les excès de vitesse devant un radar et différents types de dangers, le français Coyote propose un panel de services bien plus étendu, concentrés dans son nouveau terminal de navigation Nav+. Nous l’avons testé sur 3 000 km de routes européennes.
https://www.waze.com/fr/Face aux assauts de services de navigation avec alertes de zones de danger sur la base d’informations communautaires comme Waze, qui est gratuit, le modèle payant du français Coyote résiste remarquablement. La recette ? Une forte communauté aussi active que fidèle, composée de nombre de très gros rouleurs, ce qui garantit une haute qualité d’information, synonyme de confiance. Et la confiance, lorsqu’il s’agit de s’avertir des zones de danger (mais aussi et pour beaucoup, surtout des radars…), c’est crucial. Des chiffres : Coyote réunit quelque 5 millions d’utilisateurs en Europe, dont 80 % sont fidèles depuis 3 ans et utilisent le service en moyenne 82 minutes par jour, parcourant en tout chaque mois 900 millions de kilomètres en donnant 12 millions de signalements.
Les services de l’entreprise française sont disponibles en tant qu’application Apple iOS ou Google Android, mais aussi sous forme d’appareil dédié, soit avec un simple boîtier Coyote Mini affichant sur son petit écran les seules alertes, soit sous forme de navigateur GPS, comme le tout nouveau Coyote Nav+ testé ici. Ce dernier est ce que les anglophones appellent un PND (Personal Navigation Device, les boîtiers de navigation GPS), solution intéressante qui continue de séduire, malgré la concurrence des applis pour smartphone, dont celle que Coyote offre lui-même.
Un terminal simple et efficace
Le Coyote Nav+ se présente sous la forme d’un terminal GPS semblable à ceux que l’on connaît de chez TomTom ou Garmin, pour ne citer qu’eux, avec un large écran tactile de 5,5 pouces (la taille de nombre de smartphones récents) et de très bonne définition, un solide support magnétique avec ventouse à coller sur le pare-brise et un câble USB/allume-cigares. Une connexion indispensable car la batterie intégrée n’offre qu’une autonomie très limitée à l’appareil (moins d’une heure), il vaut mieux donc d’emblée systématiquement brancher le GPS. Sous l’écran se trouve un bouton tactile dédié qui servira à déclencher les fameuses alertes et ainsi, prendre une part active à la communauté Coyote. Vous pouvez déclarer au choix un danger temporaire (comprendre : un contrôle radar), un rétrécissement, un accident, un ralentissement, un véhicule arrêté, un objet sur la voie, une route glissante, une chaussée dégradée, un véhicule à contresens, une visibilité réduite ou encore, un danger en mouvement (comprendre : un des nouveaux radars embarqués).
Le tarif ? 349 €, ce qui correspond à un modèle haut de gamme et n’est pas très bon marché, d’autant que Coyote affirme ne pas chercher à gagner de l’argent sur son hardware mais seulement sur ses services. Justement, si l’appareil pourra continuer à vous guider sans abonnement, vous perdrez tous ses avantages spécifiques (alertes, info trafic…) si vous choisissez de ne pas acquitter l’écot demandé de 12 €/mois, qui inclut les données récupérées par la carte SIM 4G intégrée. Une somme totale que nombre de grands rouleurs verront cependant comme tout à fait acceptable au vu des services rendus.
Un compagnon alerte
Les habitués aux services de Coyote ne seront pas dépaysés. L’affichage réglé en mode Expert, on retrouve le « tableau de bord » typique du système d’alerte, montrant en permanence le nombre de véhicules en amont pour jouer le rôle d’éclaireurs, leur fiabilité sous forme d’étoiles, la vitesse réglementaire (mais sans s’adapter aux zones de travaux en temps réel, attention) et votre vitesse réelle, ainsi que les fameuses zones de danger qui vous attendent, qu’il s’agisse de contrôles de vitesse (fixes ou mobiles), de ralentissements, objets sur la chaussée, voire conducteur venant en sens contraire du trafic sur autoroute ou tout autre type de danger. Notons qu’il est possible, en cas de dépassement de la vitesse, d’avoir une alerte visuelle (clignotement en blanc de l’écran) plutôt qu’une annonce sonore vite agaçante pour le conducteur et surtout, ses passagers.
Si vous préférez l’affichage en mode carte, l’écran est partagé entre la cartographie et l’affichage des zones de danger à venir prévisualisées sur les prochains 30 km. C’est le mode que nous avons le plus utilisé.
A noter, le système vous accompagnera aussi à travers l’Europe, mais plus ou moins bien selon les pays et le nombre de leurs utilisateurs. On peut compter sur un excellent accompagnement en Belgique, alors que 20 % des automobilistes roulent, selon Coyote, avec leur appareil ou appli en fonction. Avec respectivement 180 000 et 135 000 adonnés, l’Espagne et l’Italie sont également bien quadrillées, et le système est présent dans 23 pays en tout. Mais pas en Suisse : attention, alors que les alertes fonctionnent, le système est ici interdit, mieux vaut l’éteindre pour ne pas risquer d’ennuis avec la maréchaussée locale.
Navigation trafic décevante
La partie navigation est assurée en collaboration avec le spécialiste de la cartographie Here, racheté à Nokia il y a quelque temps par les constructeurs automobiles premium allemands et dans lequel Bosch et Continental viennent de prendre une participation. Une information qui indirectement pourra avoir son incidence à l’avenir sur le service Coyote, via Here, puisque tous ces acteurs travaillent à une évolution de la communication entre véhicules et infrastructures pour mieux croiser les informations d’incidents de circulation et de détérioration de routes, par exemple. Coyote pourra ainsi avoir un rôle intéressant en remontée d’informations, avec sa communauté très active.
Concernant la navigation GPS du Nav+, on est séduit à l’usage par la clarté de l’interface, l’indication permanente pratique du temps de trajet pour le domicile et le travail, la qualité de la cartograhie 3D (affichage des immeubles impressionnant, mais on peut opter pour un affichage en 2D) et de ses graphismes, dont les indications de voies de sortie « Lane Assist », très claires. Notons aussi un écran tactile très réactif. En revanche, à l’usage, la qualité du recalcul qu’il effectue pour éviter les bouchons peut décevoir, nous l’avons trouvé plusieurs fois nettement moins efficace que ce que propose Waze ou Google Maps, par exemple. Autre grief, la prise en compte des adresses est moins instinctive que sur Waze qui comprend plus facilement une destination entrée de manière approximative ou sans commencer par son adresse, notamment parmi les points d’intérêt (Here inclut des hôtels et restaurants dans sa base de données). La cartographie de Here est mise à jour de manière permanente via la connexion 4G ce qui, comme chez ses concurrents, n’empêche pas de se retrouver parfois sur des routes ou des ronds-points non encore répertoriés… A noter, une fonction de reconnaissance vocale devrait être activée en cours d’année. Espérons qu’elle soit plus instinctive, à l’heure où certains systèmes comprennent que vous cherchez un restaurant à la simple commande vocale « j’ai faim »…
Des services en évolution
D’ores et déjà, le système complète ses prestations avec « Mes Stats Coyote », une quantification de sa conduite et de ses activités, avec un suivi de distance parcourue, du temps de conduite, du temps dans les bouchons, de la vitesse moyenne, des alertes (reçues et déclarées), du nombre de conducteurs avertis, etc. Au cours du premier trimestre 2018, la marque va ajouter des informations relatives aux parkings proches de la destination (horaires d’ouverture, tarifs et nombre de places disponibles) grâce à une collaboration avec Parkopedia, le Wikipedia des parkings.
Un point important, permis par le modèle économique payant : les données personnelles par utilisateur ne sont pas utilisées ni revendues par Coyote, seules les données générales de tous les utilisateurs peuvent être utilisées en tant que big data pour contribuer à une info trafic et incidents générale. Autre avantage, aucune publicité ne vient envahir l’écran, ce qui n’est pas négligeable et représente un atout face à Waze.
Avec l’acquisition toute récente du spécialiste de l’antivol connecté Traqueur, Coyote va ajouter au fur et à mesure de nouvelles fonctionnalités à son système. Outre les applications spécifiques pour les flottes d’entreprises et le tracking en cas de vol, la marque va donner la possibilité d’avoir une alerte vigilance lorsque la vitesse n’est pas adaptée au contexte, tandis qu’une alerte somnolence captera le niveau d’attention du conducteur, l’invitant à faire une pause. Enfin un score de conduite sera donné, prenant en compte les données mesurées par les accéléromètres et gyroscope intégrés à l’appareil, selon un algorithme spécifique validé par les centres de formation Conduire Juste. Une des briques ajoutées pour proposer un service complet et continuer de conquérir et fidéliser les conducteurs dans un marché très concurrentiel.
Le bilan Caradisiac
Voilà une solution assez unique qui propose un service payant avec des avantages que l’on ne retrouve pas de la même manière ailleurs : les données personnelles sont en de bonnes mains, on est épargné par la publicité et on est accompagné sur la route par une veille permanente très rassurante. Un choix très défendable pour de gros rouleurs, même si l’on regrette que la partie navigation ne soit pas aussi efficace à l’usage (entrée de points d’intérêts, guidage pour éviter le trafic) que ce que font certains concurrents.
Coyote, les plus et les moins
- Qualité et fiabilité des alertes communautaires
- Cartographie de qualité
- Ecran réactif
- Système tout en un
- Guidage selon trafic parfois décevant
- Destinations laborieuses à entrer
- Tarif + abonnement élevés
- Batterie trop faible
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