Tenways CGO 600 Plus : un vélo électrique façon "mild hybrid"
Certains aiment railler le vélo électrique en le traitant de « vélo de feignasse ». Pourtant, il existe des modèles qui exigent un engagement physique non négligeable. Le Tenways CGO 600 Plus, avec son moteur arrière et sa transmission 8 vitesses, fait partie de ces VAE qui ne se contentent pas de vous propulser sans effort. Il vous faudra véritablement pédaler, et parfois avec vigueur, pour profiter de ses capacités. Un vélo sportif à 1 799 euros, qui séduira les amateurs de vélotaf… toniques.

L’histoire du Tenways CGO 600 ou comment tromper la concurrence
Tenways s’est fait connaître avec le CGO 600 premier du nom, un vélo électrique léger (15 kg) et sobre, pensé pour la ville, monovitesse (avec une transmission par courroie) et surtout vendu 1 499 euros… en 2019. Un modèle qui a surfé sur la sortie du Covid 19 en faisant éclater les scores d’une campagne de financement participatif et a permis de lancer la marque, surtout aux Pays-Bas où se situe le siège social (le vélo est, lui, fait en Europe de l’Est avec des composants chinois). Et c’est normal que ça ait cartonné. D’un côté, les stocks étaient vides et de l’autre, les prix avaient explosé. Alors forcément, un VAE abordable qui a la tête d’un vélo, le poids d’un vélo, le prix d’un vélo et qui vous fait faire du vélo, mais vous soulage dans les moments « sans », ça a plu.
Entre-temps, Tenways a sorti quelques modèles plus ou moins équilibrés, respectant plus ou moins la philosophie du Light Is Right et à des tarifs généralement sous ceux de la concurrence, moyennant des concessions tout de même, dont un cargo biporteur plutôt réussi et un longtail qui vient de sortir (mais qu’il faut que je re-teste car le prototype était catastrophique).
Les CGO 600 Plus et Pro : ce ne sont pas des smartphones
Il était l’heure de renouveler le best-seller, déjà parce que la concurrence est arrivée en masse ces derniers temps, notamment Desiknio, marque espagnole qui propose des vélos de 12-13 kg et dont les tarifs (certes en promo) frôlent les 2 000 euros.
Ce renouveau passe par 2 modèles : un CGO 600 Pro qui reste en monovitesse à transmission par courroie et doté d’un moteur Mivice de 40 Nm de couple. Et le modèle qui nous intéresse, le CGO 600 Plus qui opte pour un moteur maison de 45 Nm de couple et une transmission par chaine Claris à 8 vitesses.
Petit hic : le Pro est annoncé pour 15 kg quand le Plus est donné pour 18 kg et pesé à 20,6 kg avec les garde-boue.
Entièrement en aluminium (fourche comprise), les CGO 600 proposent une finition correcte : c’est propre, bien assemblé et assez robuste, car le modèle essayé avait déjà été essoré par bon nombre d’autres personnes. Mais ne rêvez pas : les freins et la transmission sont bas de gamme et seront à entretenir à un rythme régulier.

Le nouveau Tenways CGO 600 Plus : plus de mieux ?
Cette version CGO 600 Plus reprend la même philosophie minimaliste : cadre alu, look épuré, assistance électrique discrète. Mais le « plus » suggère des évolutions techniques et de confort.
La batterie de 360 Wh (amovible et intégrée au cadre), les freins à disque hydrauliques Tektro, l’éclairage intégré, l’écran en couleur, le capteur de couple (malgré un moteur sur le moyeu de la roue arrière), l’application smartphone aboutie et complète annoncent un engin typé vélotaf enthousiasmant, et il l’est, avec tout de même de gros compromis.

Un moteur discret mais (très) limité en côte
La plupart des e-bikes offrent un couple suffisant pour avaler les pentes à 10 % sans grimacer. Ici, les 45 Nm annoncés ne sont pas réellement au rendez-vous lorsque la pente se durcit : le moteur s’essouffle vite, et l’assistance chute nettement dans les montées prolongées. Le résultat ? Vous forcez sur les pédales bien davantage que sur la plupart des VAE urbains.

Pour certains, c’est un aspect positif : vous gardez une vraie dépense énergétique, et vous ne terminez pas votre trajet avec la sensation d’être porté par la machine. On se rapproche même d’un usage « sportif » : parfait pour ceux qui veulent se muscler les jambes en vélotaf. Mais pour d’autres, cela ne correspondra pas à l’idée qu’on se fait d’un vélo électrique « qui fait tout à votre place ». D’autant que le capteur de couple est réel et fonctionnel, et par conséquent, sans réelle pression sur les pédales, le moteur ne vous aidera pas.
Transmission et braquets : ça grimpe… si vous avez les cuisses
Pour accompagner ce moteur, Tenways a misé sur une transmission Shimano Claris à 8 vitesses : un seul plateau et une cassette en 11-28. Le passage de rapports est fluide, efficace, à condition de soigner l’entretien (un coup de chiffon avec un peu de dégrippant, puis, une fois la chaîne sèche, une lubrification). Cependant, les braquets choisis sont plutôt élevés : en côte raide, même sur le plus petit pignon et avec l’assistance, vous devrez pousser. Si vous vous arrêtez en pente, vous risquez de suer à la relance.
Ce parti pris renforce encore le côté « musclé » du CGO 600 Plus. Pour un usage essentiellement plat, c’est un non-problème ; pour des trajets vallonnés, il faudra composer avec des démarrages difficiles, car le moteur ne compense pas la dureté du pédalage à fournir.
Le bon point de l’histoire, c’est que, moyennant une assistance positionnée à 0 (car le moteur ne débraye pas lorsque l’assistance est activée, et, génère de fait une résistance au pédalage), vous pouvez aisément dépasser les 35 km/h en usant de vos jambes. À titre indicatif, à 25 km/h, il vous reste encore 3 vitesses. De quoi atteindre 40 km/h avec un bon cardio et de bonnes jambes. La géométrie y étant plus ou moins propice.

Confort et ergonomie : position sportive, mais exigeante
Le design général est épuré et typé commuter. Le cadre à tube supérieur haut a une élégance certaine, mais peu pratique au quotidien, notamment pour l’enjambement. La position, avec un cintre droit et assez bas, oriente le poids sur l’avant. Résultat : une conduite très agile en ville, réactive, voire un peu nerveuse… mais aussi des poignets et des bras sollicités plus que de raison.

La selle d’origine, large et épaisse, ne convainc pas forcément dans cette configuration typée « sport ». D’autant que, si vous passez de longues minutes à attaquer des montées, vous risquez d’y sentir vos appuis. Heureusement, les options de réglage (et le changement de selle si besoin) permettent d’améliorer les choses, mais ce vélo reste résolument plus sportif que feutré.
Côté confort, nous pouvons citer l’application, très réussie, lisible, claire, efficace, reposant sur une API Google Maps et qui permet même de revoir le trajet sur la vue satellite avec le graphique de l’effort fourni.
Autonomie : ça dure !
Avec sa batterie de 360 Wh, le CGO 600 Plus parvient à assurer environ 58 km en conditions réelles, avec un parcours peu avare en D+, ce qui est un excellent résultat pour un vélo initialement pensé pour un pays plat. Il faut dire que l’assistance n’est jamais trop généreuse : son couple modéré, surtout en côtes, fait que vous fournissez une bonne part de l’effort. En usage urbain sans trop de dénivelés, on peut facilement tenir la semaine sur une seule recharge si on parcourt 10 km par jour.

Le temps de charge est d’environ 5 heures, sans indicateur précis autre qu’une LED de fin de charge. La batterie étant amovible, on peut la recharger au bureau ou à la maison, un atout indéniable pour la ville.

Notez que ce test d’autonomie a été réalisé en utilisant non-stop l’assistance, c’est-à-dire en prenant soin de ne pas s’emporter et de se laisser entraîner. Ce n’était pas le plus fun, mais nécessaire. Car, dans un usage réaliste et un poil « sportif », l’autonomie est d’autant plus importante que l’assistance est alors modérément sollicitée.
Verdict : un VAE pour cyclistes qui aiment se dépenser
Ce Tenways CGO 600 Plus est la preuve qu’un vélo à assistance électrique ne signifie pas toujours balade pépère sans suer. Avec lui, vous devrez vous engager, surtout dans les côtes, et accepter que l’assistance s’estompe rapidement dans les pentes les plus raides.
Pour certains, c’est un inconvénient majeur : à 1 799 euros, on peut espérer un VAE plus polyvalent, qui permet de gravir des reliefs sans finir trempé de sueur. Pour d’autres, c’est un parti pris séduisant : une aide légère pour adoucir l’urbain tout en préservant l’aspect sportif. Ajoutez à cela une autonomie remarquable, un look minimaliste et un châssis vif, et vous obtenez une machine atypique. Un vélo électrique à réserver aux cyclistes qui aiment vraiment… pédaler.
Reste qu’à 1 800 euros, il est possible de trouver quelques Gravel musculaires bien équipés et avoisinant les 9,5 kg. Mais il faudra s'asseoir (sans jeu de mots) sur l’assistance, ce qui peut être gênant les jours sans, ou dans les dénivelés le matin pour ne pas arriver en sueur.
Caradisiac a aimé
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Autonomie étonnante (env. 58 km) pour une batterie de 360 Wh
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Moteur silencieux et intégration soignée
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Conduite agile, nerveuse, parfaite en ville
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Application au top
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Batterie amovible, facile à recharger
Caradisiac n'a pas aimé
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Assistance insuffisante en côte : le cycliste fait la majeure partie du boulot
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Géométrie du cadre qui fatigue les bras
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Selle d’origine peu confortable
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Braquets mal adaptés aux montées raides, mais top en usage sportif sur plat ou en descente
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Ecran minimaliste et peu lisible
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Date de commercialisation du modèle : Non communiquée
* A titre d'exemple pour la version .
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