Seat León Cupra III (2014 – 2019), extrême et polyvalente, dès 15 000 €
Plutôt discrète, la Cupra, version sportive de la Seat León, se révèle pourtant d’une efficacité redoutable, tout en satisfaisant à un usage familial. Elle réalise une incroyable quadrature du cercle sans coûter cher.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Seat León Cupra est-elle collectionnable ?
La León Cupra est l'une des toutes dernières représentantes des compactes sportives non-électrifiées (même légèrement). Aussi parvient-elle à limiter son poids, donc à maximiser les performances permises par son moteur délivrant de 265 ch à 310 ch selon version. Fort bien mise au point, et dotée d'un amortissement piloté, voire, bien souvent d'un différentiel à glissement limité, elle propose une efficacité qui a été sanctionnée par un record du tour au Nürburgring. Autant d'ingrédients incarnant l'âge d'or des petites familiales de sport, hélas bien révolue.
Dix ans, c’est presque le siècle dernier tant les choses ont changé depuis le début de la décennie 2010. A l’époque, les compactes sportives tenaient le haut du pavé. La Renault Mégane RS jouait les épouvantails dans la catégorie, mais de l’autre côté des Pyrénées, en Espagne, Seat fourbissait une rivale de choix.
Présentée en 2012, la compacte León de 3e génération se pare de la très moderne plateforme MQB du groupe VW et se décline en version Cupra (pour Cup Racing, la griffe course de Seat créée en 1996) dès janvier 2014. Pour elle, le constructeur ibérique a mis les petits plats dans les grands. Moteur 2,0 l TSI EA888 à double injection (directe pour le rendement et indirecte pour les démarrages à froid), double déphasage continu de la distribution, essieu arrière multibras, amortissement piloté... Alléchant ! Surtout que le poids minimal ne dépasse pas 1 320 kg.
Deux puissances sont initialement proposées, 265 ch, ou 280 ch, celle-ci s’accompagnant de jantes majorées à 19 pouces (+ 1 pouce) et surtout d’un différentiel à glissement limité. Par ailleurs, l’équipement de série inclut la clim bizone, le GPS, les radars de stationnement, le régulateur de vitesse, la sono ou encore les projecteurs à LED sur les deux variantes, disponibles en 3-portes SC et 5-portes. Pointant à 250 km/h et franchissant les 100 km/h en moins de 6 s, ces sportives ont le culot de ne même pas être chères : dès 31 645 € pour la 265 ch (35 460 € actuels selon l’Insee) et 33 115 € (37 200 € actuels selon l’Insee) en 280 ch.
A ceci on ajoute 1 800 € pour la boîte DSG6, qui présente toutefois cet avantage d’abaisser les consommations officielles, donc les émissions de CO2 et le malus écolo. Donc, en fin de compte, la transmission à double embrayage n’engendre qu'un surcoût modéré. Le 3 mars 2014, la León bat le record du tour pour une traction sur le circuit du Nürburgring (7 min 58), reléguant la Renault Mégane à quelque 10 s : à l'époque, on communiquait sur ce genre de performance, pas sur une autonomie électrique...
D'ailleurs, fin 2014, la León peut bénéficier d'un pack Sub8 Performance, inspiré de la configuration de l’exemplaire ayant battu le fameux record : pneus Michelin Pilot Sport Cup 2, gros freins Brembo (étriers à 4 pistons et disques de 370 mm), sans oublier les jantes de 19 et les bas de caisse spécifiques. En 2015, la León Cupra se décline en break ST, à l’empattement étiré de 2 cm, puis la 280 ch passe à 290 ch.
En janvier 2017 intervient un léger restylage. A cette occasion, une transmission intégrale 4Drive est proposée sur le break ST, en 300 ch. La 265 ch est retirée alors que la 290 ch grimpe, elle aussi, à 300 ch… pour revenir à 290 ch en 2018 afin de répondre aux nouvelles normes antipollution (elle reçoit un filtre à particules pour l’occasion). En fin de cette année-là, la León se décline en Cupra R, une série limitée à 799 unités, dont 30 seulement pour la France. Elle se distingue par une cavalerie boostée à 310 ch sur la version manuelle (300 ch en DSG, la seule offerte en France), sa décoration aux multiples inserts cuivrés, sa suspension affermie, ses voies élargies, ses gros freins et… ses 45 775 € ! Fin 2019, la León III tire sa révérence.
Combien ça coûte ?
La León Cupra débute à 15 000 € en 265 ch, en affichant entre 150 000 km et 200 000 km compteur. A 100 000 km, comptez un minimum de 17 000 €, voire 20 000 € à moins de 80 000 km. Mais le gros du marché se compose de versions 280-290 ch, plus chères de 2 000 € que la 265 ch, sans différences notables entre les carrosseries.
A 30 000 €, les 290-300 ch peuvent s’en tenir à 30 000 km. A 35 000 €, on commence à trouver les rares Cupra R, alors que, étonnamment, à kilométrage égal, les 4Drive ne sont pas plus chères que les tractions. Il est peu probable qu’à kilométrage constant, ces cotes baissent dans un avenir proche.
Quelle version choisir ?
Pour un usage familial et routier, une 265 ch constitue un excellent choix, surtout en break ST. Mais, naturellement, si on aime arsouiller sur piste de temps à autre, une version 280-290-300 ch sera préférable, à choisir en fonction de son budget. Vu le niveau d’efficacité de ces tractions, la 4Drive ne s’impose pas, sauf si on roule souvent sur route glissante.
Les versions collector
Si les Cupra d’origine, en parfait état et à faible kilométrage sont toutes des collectors, la R est plus susceptible d’attirer les collectionneurs de par leur rareté et leur configuration radicale. Il en va de même pour celles dotées du pack Sub8.
Que surveiller ?
Bonne surprise, la León III Cupra se montre dans l’ensemble très fiable, à condition d’avoir été respectée et scrupuleusement entretenue (vidanges régulières du moteur et de la transmission), ce qui est crucial pour ce genre de sportive. Toutefois, on relève de cas de fuites à la pompe à eau. Quelques bugs du système multimédia sont toujours possibles, alors qu’utilisées sévèrement, les versions manuelles voient leur embrayage s’user rapidement. Les exemplaires préparés sont sujets à plus d’ennuis, notamment concernant le turbo : à acheter avec circonspection. Enfin, inspectez bien l’état des freins, des pneus et des trains roulants, soumis à rude épreuve sur de telles autos.
Sur la route
Moins originale que sa devancière à l’extérieur, la León III profite en revanche d’un habitacle mieux fini et plus valorisant… Mais toujours très austère et vieillot ! Heureusement, la finition est très convenable, et la position de conduite impeccable. RAS au démarrage et en ville : le moteur concilie douceur et souplesse. Ensuite : gros punch et appétence pour les tours le caractérisent, jusqu’à 6 000 tr/min. Les perfs annoncées s’avèrent très réalistes, et on ne note pas de différence marquée entre 265 et 280 ch. Côté transmission, la DSG comme la commande mécanique donnent toute satisfaction. La première par sa rapidité et sa douceur, la seconde par son feeling et sa maniabilité. Le châssis est à l’aune de la vigueur mécanique : train avant précis, motricité excellente, direction rapide et consistante, tout concourt à faire de la Leon Cupra une auto très efficace.
Entre 265 et 280 ch (ou 290, ou 300), les différences existent. La première, en 18 pouces, se montre plus joueuse de la poupe, surtout en break, que la seconde, cherchant avant tout la performance avec ses jantes de 19 et son différentiel qui fait la différence en sortie de virage. Revers de la médaille, elle perd un peu en confort, même si l’amortissement piloté autorise un compris filtration/maintien de caisse remarquable. La Mégane RS est presque tape-cul en comparaison ! Et c’est là l’exploit de la Seat : se montrer aussi véloce que la Renault et plus prévenante au quotidien, sans tellement sacrifier les sensations. En clair, l’espagnole satisfait aussi bien à un usage sportif que familial ! Quant à la consommation, elle sait rester sous les 8 l/100 km en usage courant. Et passer les 20 l/100 km quand on attaque…
L’alternative youngtimer
Seat Leon II Cupra R (2009 – 2012)
Arborant un design très latin et dynamique dû à l’équipe de Walter de’Silva, la Seat León Cupra de 2e génération atteint son apogée en 2009. C’est en effet là que, restylée, elle bat son record de puissance, sa nouvelle variante Cupra R développant 265 ch. Pour passer cette cavalerie au sol, elle dispose de suspensions affermies face à celles de la Cupra 240 ch, de jantes spécifiques de 19 pouces, ainsi que d’un différentiel XDS, dont la gestion électronique est censée reproduire les effets d’un vrai élément à glissement limité. Très affûtée, elle pointe à 250 km/h et enserre ses passagers dans des baquets Corbeau, mais se passe de boîte DSG. Cette compacte très radicale, efficace et néanmoins fiable se dégotte dès 11 500 €.
Seat León Cupra 280 ch (2014), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 984 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs pilotés, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs pilotés, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou DSG, traction
- Puissance : 280 ch à 5 700 tr/min
- Couple : 350 Nm à 1 750 tr/min
- Poids : 1 320 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,9 secondes (donnée constructreur)
> Pour trouver des annonces de Seat Leon 3 Cupra, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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