Salon de Genève 2018 : où sont passées les voitures autonomes ?
Le sujet de la voiture autonome occupe beaucoup constructeurs et médias automobiles depuis quelques mois. Pourtant, rien de bien neuf à signaler du côté de Genève cette année.
Le salon de Genève diffère fortement de ses homologues, car plus orienté vers l’hédonisme automobile que vers les nouvelles technologies et la sécurité routière. Probablement ceci explique-t-il la relative timidité des constructeurs sur le thème de la voiture autonome cette année, alors même que tous affirment y travailler d’arrache-pied. On pense bien sûr aux marques premium, comme Audi qui assure être prêt à lancer des A8 et A6 de niveau 3 (sur une échelle de 5) quand cette technologie sera autorisée sur les routes, mais aussi aux généralistes comme PSA Peugeot Citroën qui nous promet des modèles à conduite « sans les mains » dès 2020. Bref, le dossier avance.
Seulement voilà, à l’exception de la nouvelle Audi A6 évoquée plus haut, laquelle proposera notamment un système de stationnement entièrement automatisé pouvant être commandé par le téléphone, c’est surtout du côté des concept-cars qu’il faut chercher les déclarations d’intention. Exemple avec Volkswagen, dont l’I.D. VIzzion, berline familiale à moteur électrique, atteint le niveau 5 d’autonomie. Elle se passe ainsi de pédales et de volant – comme le concept Audi Aicon exposé en septembre dernier à Francfort - et l’interface homme-machine est assurée par une commande vocale, qu’accompagne un petit joystick. Une préfiguration d’une future berline familiale du constructeur allemand.
Aston Martin dévoile pour la sa part la Lagonda Vision concept, modèle électrique qui conserve toutefois volant et pédales. Mais ces équipements peuvent s’escamoter, pour laisser l’intelligence artificielle prendre les commandes : « pour les possesseurs de voitures de luxe, l’autonomie a toujours existé. Cela consiste à employer un chauffeur », commente le patron de la marque Andy Palmer. « On imagine que les futurs possesseurs de Lagonda choisiront d’être conduits, que ce soit par une personne ou par un ordinateur. Mais s’ils choissisent de prendre le volant eux-mêmes, la voiture leur assurera une expérience de conduite mémorable. »
Renault, lui, présente l’EZ-GO, un concept-car de robot-taxi, électrique, autonome et connecté. Il s’agit d’une réflexion sut la mobilité de demain plus que la préfiguration d’un modèle à venir dans la gamme du Français. Pour le moment, c’est le français Navya - présent à Genève à quelques mètres du stand Renault - qui occupe le terrain avec une navette autonome que Caradisiac avait eu l’occasion de tester en janvier dernier à l’occasion du CES de Las Vegas.
Quant au concept Mitsubishi e-Evolution, il est doté d’une intelligence artificielle capable de dialoguer avec les conducteurs ou les passagers et de leur proposer une « expérience de voyage » personnalisée en fonction de leurs goûts. De la science-fiction ? Voire. Il s’agit d’une application automobile du principe des enceintes connectées type Google home.
En attendant la généralisation (encore hypothétique) d’un tel système, c'est du côté du stand Volvo que la conduite autonome avance le plus vite. Le nouveau XC40 (dont vous pouvez retrouver notre essai complet ici), couronné voiture de l’année juste avant l’ouverture du salon, peut se voir doté du « Pilot Assist » inauguré par les S/V 90. Couplé à un régulateur de vitesse adaptatif - lequel est capable d’assumer aussi bien la conduite en embouteillage que les dépassements en générant une brève accélération vers la voiture qui précède quand on actionne le clignotant - celui-ci permet un maintien automatique de la voiture dans la voie à une vitesse fixe.
Le processus de démocratisation de ces systèmes est enclenché. Aujourd'hui sur des SUV compacts premium, demain sur des berlines compactes (la VW Golf 7 peut déjà évoluer de façon semi-autonome dans les bouchons quand elle est dotée du Traffic jam assist), et après-demain sur les citadines. A terme, tout comme l'ABS ou l'antidérapage ESP avant lui, le sujet de la voiture autonome est bel et bien appelé à devenir un "non sujet" dans les salons automobiles.
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