Routes à 80 km/h : le Premier Ministre veut sauver des vies et est prêt à être "impopulaire"
Édouard Philippe sait que l'annonce d'une baisse de la limitation de vitesse va nuire à sa cote de popularité. Mais il assume d'être critiqué si c'est pour sauver des vies.
Mardi, lors d'un nouveau conseil interministériel de la sécurité routière (CISR), l'abaissement de la limitation de vitesse sur les départementales devrait être annoncé. Le gouvernement le sait, la mesure ne va pas plaire. Il prépare donc ses arguments pour la défendre tant bien que mal. Le mois dernier, une note avait d'ailleurs été envoyée aux préfets avec des éléments de langage, dont certains sont fort contestables. Le Premier Ministre Édouard Philippe sait qu'il sera le plus exposé dans la tempête à venir. Et il se montre prêt à l'affronter.
Après avoir déclaré en décembre être favorable au 80 km/h "à titre personnel", il dit aujourd'hui dans une interview au Journal du Dimanche : "Après des décennies de progrès, nos résultats se sont dégradés. Eh bien je refuse de considérer cela comme une fatalité. Chaque fois qu’un responsable politique a eu le courage de s’engager, les résultats ont été spectaculaires". On se souviendra que le dernier CISR date de 2015, avait débouché sur une vingtaine de mesures… et n'a pas du tout inversé la courbe de la mortalité routière.
Édouard Philippe sait qu'il sera "critiqué", mais il "veut sauver des vies", insistant : "Et si pour sauver des vies il faut être impopulaire, j’accepte de l’être." Reste que l'aspect impopulaire de la mesure ne se limite pas à la baisse, mais touche surtout son passage en force, sans annonce dans le programme du président Macron et sans publication des résultats de l'expérimentation menée depuis 2015.
Le Premier Ministre précise que l'idée n'est pas d'augmenter les recettes de l'État : "d’ailleurs, nous annoncerons des choses à ce sujet". Faut-il s'attendre à une clémence en matière de PV ? Trop beau pour être vrai.
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