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Rouler en électrique : mirage ou utopie ?

Dans Moto / Pratique

Benoit Lafontaine

En ce début d'année 2023, nous nous étions fixé un objectif : parcourir 400 km en une journée et en véhicule électrique : en l'occurrence, une Zero DSR-X, dernière née de la gamme du fabriquant américain. Un "trail" routier venu du pays des Tesla et la moto plus aboutie de son genre. Celle revendiquant la meilleure autonomie aussi. Sauf qu'en électrique, rien ne se passe jamais vraiment comme prévu. Et ce qui devait être une formalité est vite devenu une véritable expédition jonchée de galères en tous genres. Infrastructures, coûts réels de recharge, utilisation, voici le retour sur un voyage au bout de la nuit et surtout au bout de l'ennui. Enfin, au bout des ennuis.

Rouler en électrique : mirage ou utopie ?

L'autonomie, voici le critère clé pour tous les véhicules électriques, qu'ils soient à deux ou quatre roues. Totalement nouveau, ce sujet cristallise la plupart des peurs et des critiques envers l'électrique. Si le monde de l'automobile est partiellement parvenu à contourner ce problème en raison de la taille et du poids des voitures, mais aussi en supportant de fortes capacités de charge, qu'en est-il des motos ?

Pour le savoir, nous avons voulu voir s'il était possible de parcourir 400 kilomètres en une journée dans les conditions d'utilisation réelles d'une moto. L'aller se fera uniquement par des petites routes départementales limitées à 80 ou 90 km/h, sans trop s'éloigner d'un point de recharge éventuel, et au retour, par un peu d'autoroute à 130 km/h, de la nationale à 90 ou 110 km/h et quelques petites routes de ci, de là. En théorie, du moins.

Rouler electrique en moto

Niveau autonomie, Zero annonce :

  • 290 km parcourus en cycle normé sur route,
  • 137 km effectués sur autoroute à une vitesse constante de 113 km/h
    • 321 km en mode offroad si l'on respecte les 30 km/h de moyenne. Si l'on parle de temps de trajet et non plus de consommation, il serait ainsi possible de rouler 10 heures en Off Road si l'on est sage, et 6 heures si on l'est moins. Bon à savoir. Sauf que dans les faits, l'idée de se retrouver tanké dans un chemin de terre à devoir pousser une moto de plus de 247 kg n'a rien de réjouissant, pas plus que de devoir mettre au minimum 5 heures pour rallier par d'hypothétiques chemins verts ouverts à la moto notre destination finale : Blois, dans le Loir et Cher. Ce sera donc route, sauf si l'opportunité se présente de couper par les chemins non carrossés.

N'oublions pas que la DSR-X propose une fonction de récupération d'énergie à la décélération et au freinage, une récupération faisant office de frein moteur et au niveau réglable. Niveau recharge, on peut compter sur les bornes fournissant 6,6 kW de puissance pour faire (plus ou moins) rapidement le plein, soit la charge la plus efficace envisageable chez Zéro Motorcycles.
Le coût estimé d'une charge, selon Zero, serait de 3,56 € pour une durée de 10 heures en charge normale et si l'on vise les 95 % d'énergie emmagasinée (sur les 110 % possibles en théorie si l'on a débridé l'option via le menu de gestion de l'autonomie), contre 2 heures seulement avec la charge rapide dont nous disposons normalement.

Le moteur electrique, quelle utilisation pour une moto ?

Notre "arme" lors de cet essai ? Une carte Chargemap à 19,90 € (sans abonnement) pour unifier les paiements et disposer d'un réseau de borne très important de fournisseurs variés (plus de 450 000 points de charge référencés au moment d'écrire ces lignes), et l'application Chargemap installée sur notre Smartphone afin de planifier une route, un itinéraire en fonction de paramètres donnés (autonomie du véhicule principalement, type de recharge) et surtout trouver les bornes les plus proches, en fonction de leur disponibilité et de leur puissance de recharge. Génial, non ? Pas toujours, ça aussi, nous allons le découvrir à l'usage...

Carte Pass Chargemap
Pour simplifier les voyages en électrique, une carte de ce type est un atout. Une seule facturation, une application compagnon et en théorie, tout roule.

Nous était fourni avec la Zero le câble de recharge rapide Type 2 ("Une recharge, avec ça, ça prend 1 heure !" dixit notre conseiller optimiste). Un câble que nous mettons immédiatement dans le coffre de belle taille se trouvant dans le faux réservoir, juste sous la petite trappe abritant la prise de recharge. Précision importante, le chargeur "lent", à brancher sur une prise domestique et bien plus encombrant, ne nous avait pas été fourni. Les détails ont leur importance, nous allons le voir.

rouler en moto électrique
Pour un essai de la DSR-X dans son biotope naturel : la ville, et qui plus est Paris en l'occurrence, n'hésitez pas à vous rendre Avenue de la Grande Armée chez Zebécane, distributeur Zero. Accueil au top et motos disponibles. Michaël -en photo- vous en dira plus.

Les poignées chauffantes et les pare mains étant d'origine, la DSR-X ne disposait de rien d'autre que de la batterie de 17,3 kWh du constructeur américain, c’est-à-dire le modèle le plus puissant et le plus évolué à ce jour. Une batterie permettant en théorie d'effectuer plus de 200 km avec une charge en roulant à 80 km/h environ. On risque donc plus l'ennui que la panne sèche, en théorie, mais afin d'assurer le trajet aller, un "plein" en route est envisagé d'office. Et pour le reste ? C'est tout mon Capitaine ! Pour ce prix-là, on ne va pas trop en demander non plus. Sauf que.

Rouler en électrique : mirage ou utopie ?
Rouler en électrique : mirage ou utopie ?

Au matin de notre départ, je branche une heure avant le départ la Zero sur une borne de recharge rapide disponible non loin de mon domicile. Par sécurité. Histoire de regagner les quelque 28 % manquant. Par sécurité également, je mets une chaîne antivol qu'il est heureusement possible d'accrocher à ladite borne (ce n'est pas le cas sur tout, loin s'en faut). La moto annonce une recharge complète en 45 minutes, ce qui fait déjà tiquer, mais passons. Il lui faudra au total plus d'1h30 pour regagner 101 % d'autonomie (coût de la recharge : 1,47 €). Résultat ? Au lieu de partir à 9, le départ est décalé à 10 heures et je comprends que la charge n'a rien de constant : elle annonce une valeur optimale, mais aucunement lissée, et le temps est réévalué en cours de charge.

Et le temps devient votre ennemi

10h… et quelques. Départ se fait dans la fraîcheur matinale. Une dizaine de degrés au thermomètre. Un peu de ville pour regagner une zone artisanale, puis de petites routes et une jonction jusqu'à Rambouillet par autoroute à 110 afin de rattraper un peu le temps perdu. Le mode moteur est sur Eco, au regard du besoin de peu consommer, mais la récupération d'énergie est faible. Dans les descentes, je passe donc à un mode de récupération supérieur. Sont disponibles Eco, Ville (Street), Pluie (Rain), Sport et enfin Canyon (Off Road), ce dernier étant celui qui consomme le plus d'énergie en même temps que celui qui tente d'en récupérer un maximum.
Une jauge renseigne en permanence sur l'autonomie restante et sur le niveau de récupération. Il est également possible d'afficher une consommation instantanée, en kW/h, mais obtenir une valeur stabilisée et calculer en direct le potentiel de la moto n'est pas aisé.

La zero DSR-X à l'épreuve de la réalité...
Stable, agréable, bonne freineuse et nerveuse lorsqu'on le lui demande, la Zero est une bonne moto sur route

Rambouillet/Chartes se fait par les petites routes de campagne. Histoire de ne pas rouler trop vite, d'une part, mais aussi et surtout de voir du paysage. La vitesse moyenne tourne aux alentours de 60 km/h (il y a des villages à traverser), mais la batterie fond comme neige au soleil. Impossible de parcourir les 200 km d'une traite, donc, et passage par… une "pompe à courant" dans une station Total : celle de la rocade de Chartres. Une recharge rapide de chez rapide, avec des puissances annoncées pour les voitures pouvant atteindre 43 kW (et plus ça va vite, plus c'est cher). Autant dire la Rolls de la borne pour continuer à faire des bornes, surtout avec une recharge à 6,6 kW, mais comme l'on dit, "qui peut le plus, peut le moins" et quoi qu'il arrive, pas trop le choix : il n'y a pas moins puissant de disponible et sur le trajet, pas d'autre borne à proximité.

Un petit monsieur d'un certain âge occupe la place avec sa nouvelle voiture électrique. Gentiment, il m'annonce en avoir presque fini. La patience est une vertu que l'on travaille avec ce mode de déplacement "écologique", aussi discutons-nous en attendant qu'il ne retrouve comment débrancher son acquisition. Car oui, on lui a livré la voiture et expliqué plein de choses, mais pas l'essentiel : comment se débrancher. Et ça bloque.
Me souvenant de mon expérience déjà peu glorieuse en Zoé lors d'un comparatif citadines électrique (j'ai rencontré tous les bugs possibles, je pense, et voulu rouler plus de 250 km en une fois avec…), nous trouvons la solution consistant à refermer la voiture, attendre un peu et la rouvrir. Monsieur -et sa madame- reprennent la route. Mais dites donc, comment aurait on fait s'il venait juste de se connecter ? Et bien on aurait attendu, attendu, attendu…

mobilité électrique

Un coup de carte sur le lecteur, je branche la prise et alors que la moto n'annonce plus que 33 % de batterie (après 80 km parcourus…), la charge complète s'affiche dans un premier temps dans 30 minutes maxi, après avoir pris son rythme de croisière et bridé la charge à 70 % de la capacité (gosh !). Et impossible de lever ça depuis le menu. Génial ! Il est à présent 11 h 30 et nous profitons de la pause pour aller prendre un café au Relais et surtout au chaud.

le mirage de l'electrique

Au bout de 15 minutes, le temps de charge estimé est passé à… 18 minutes. Excellent. Retour un peu plus tard, après le chocolat, histoire de surveiller où l'on en est, et ça ne décolle plus. Problème, la charge complète s'éloigne de plus en plus. Elle s'effondre à mesure que le courant de charge annoncé par la borne diminue…
Surpris par le phénomène j'interroge un conducteur de Hyundai Ioniq (modèle 2018), qui me renseigne de la manière suivante : "Je ne viens jamais chez Total ! Là, je n'avais vraiment pas le choix, mais sinon, j'évite, c'est de l'arnaque. Non seulement c'est hors de prix, mais en plus on n'a pas les débits qui sont promis. Normalement, je recharge chez Tesla !". Un coup d'œil à l'étiquette et les petits caractères annonçant le tarif de la borne me font bondir : on paye à la minute, et c'est prohibitif, avec 0,759 € par soixantaine de secondes. Total Energie tond à ras les moutons de l'électrique… Bêêeeeeehhhhhh.

le mirage de l'electrique

Après une heure branchée, la batterie est chargée à 66 % et la portée annoncée à 95 km (ce doit être possible… mais sans rouler) soit 7 % de plus qu'il y a 27 minutes… Douleur et douloureuse agissent de concert. Il va falloir rester encore 15 minutes pour atteindre les 70 % et 120 km de portée, et donner ainsi à nouveau le signal du départ. Conclusion ? Une recharge de 1 h 15 (environ), 40 à 45 % de batterie récupérés. Et le prix de la recharge ? Une cartouche à 56,56 €

Et une fois de plus, un problème de soulever : lorsque l'on coupe la connexion à la borne, aucune durée n'est donnée, aucune somme, contrairement à ce que l'on aurait à une pompe à essence, qui nous donne un montant en euros. Évidemment, si l'on voyait ce que cela coûte, on fuirait… Au moins bénéficie-t-on d'un service, mais là encore payant, ce qui, à 2,70 € le chocolat, sans parler du paquet de gâteaux au double de son tarif normal, ce qui fait bien cher la pause recharge. Surtout lorsqu'elle s'allonge et qu'il faut déjeuner sur place. Dieu que le temps est long lorsque l'on a un but à atteindre à une heure raisonnable. On oublie la pause restaurant blésoise, on prend un sandwich pas top, regrettant un petit gastro, et l'on prend son mal en patience, donc. À propos de mal, il semblerait que ce trajet ne se fasse pas sans douleur…

De pire en pire…

Allé, il est 12h45 (et des brouettes), sans même avoir vu la jauge dépasser les 85 %, nous repartons, moins sereins, pour ne pas dire agacés (et personne ne veut prendre la Zero à présent…) mais confiants dans l'autonomie de la moto (enfin presque). Par les petites routes que je connais par cœur, encore, toujours, celles qui ont quelques virages, traversent de beaux paysages, c'est ainsi que je pratique ce trajet et la moto en règle générale. Alors je ne fais pas exception à la règle. Enfin presque : d'habitude, j'ai plaisir à rouler. Évidemment, pas de borne de recharge sur ledit trajet, mais pas beaucoup plus si je suivais la N10 toute proche. Bon, c'est reparti. Malgré la fuite de l'énergie à vitesse grand V, je décide de m'accorder une portion de 5 kilomètres de réel plaisir.

la Zero DSR X à l'épreuve de la route
Ne vous fiez pas aux apparences, les grands espaces ne sont pas vraiment son truc…

Des courbes, des virages, une petite route vallonnée qui ne souffre aucune médiocrité : il faut y aller, d'autant plus que cette Zero tient vraiment bien la route. Oui mais voilà, en 5 kilomètres, on perd plus de 40 km d'autonomie. Et pourtant sans forcer sur l'accélérateur et en soulageant le plus possible pour voir la jauge de conso et de régénération s'équilibrer au mieux. Résultat ? On est à St Hilaire sur Yerre, on vient de parcourir 60 km, il reste au bas mot 50 km à couvrir et la réserve d'énergie en annonce à peine 30 restant, soit moins de 90 km au total contre les 160 revendiqués avant de partir de la dernière borne de recharge. Challenge.

Et là, que le temps devient long, à regarder la jauge plutôt que la route, à calculer la moindre rotation de poignée, à surveiller le moindre dévers pour soulager les "gaz". On baisse de rythme. 80 km/h au lieu de 90. Puis 70… puis 60… Mais à 20 km de l'arrivée, ce sont 10 km d'autonomie qui restent. La panne sèche guette et les idées à la gomme germent à foison sur le terrain fertile de l'impuissance annoncée.

La moto est à l'arrêt total. Plombée. Littéralement. Il faudrait couper le moteur pour se faire tracter, mais l'énergie du désespoir naissant est plus efficace apparemment que celle fournie par Total. Je me décroche et je débranche la Raison.
"M'en fous, je termine comme ça et puis c'est tout !".
Je réduis encore la vitesse. 50 km/h sur les routes désertes à ce moment de la journée, cela me rappelle mes années en 50 cm3. Ah, non, suis bête, mon petit Zenith L de Peugeot à moteur 2T prenait 110 km/h compteur… d'origine. Je ne sais pas quelle origine, mais croyez-moi, ça forme la jeunesse. Et avec lui, je parcourais plus de distance en moins de temps… et sans consommer des masses.

Zero DSR X - pas prête pour les longs trajets, mais idéale en ville et sa banlieu
La Zero DSX-R n'aime pas s'éloigner d'une prise, surtout si l'on doit rouler "longuement" et à bonne vitesse.

À 8 km de l'arrivée (qui n'aura jamais été aussi lointaine), ça passe à une estimation de distance à parcourir de… 0 km. Mais cela continue à rouler. Alors que j'avais renoncé aux miracles, en voici un petit qui se produit. Rythme réduit, donc, l'application Chargemap donne sous peu pas moins 5 points de recharge ! Une petite incantation à Saint Laurent des Eaux plus tard (du nom de la centrale nucléaire toute proche), notre équipée vraiment pas sauvage atteint la concession BMW de Blois. Après tout, nous avons aussi une BMW qui roule avec nous. Fut-ce une moto. Je me branche sur la première prise de Type 2 venue. Temps de recharge : 7 h 30. OK…

Je rentre donc dans la concession. Ils sont réellement charmants et font leur possible pour nous aider, allant même jusqu'à débrancher une voiture de sur une borne maousse costaud pour nous permettre de nous y brancher dans l'espoir de gagner en temps de recharge.

Il est 15 heures
, il fait froid, et bien entendu, Murphy s'est invité dans ce voyage. Vous ne connaissez pas Murphy ? Pas Eddy, non, Edward A. Murphy Jr, qui théorisa la loi de l'emmerdement maximum. Et bien là, on est en plein dedans et il va nous tenir compagnie un sacré moment.

le mirage de l'electrique

La nouvelle borne ne s'initialise pas et la charge refuse de démarrer. Incompatibilité logicielle ? Le commercial de la concession appelle le fournisseur du matériel. Rien n'y fait. Lorsqu'enfin la charge démarre, elle n'annonce pas mieux que la borne en libre-service. Mince. Après de nombreux remerciements, nous décidons d'aller "en face", à la concession Volkswagen/Audi, qui annonce disposer de bornes de charge rapide sur l'application Chargemap. Quelques centaines de mètres plus loin, sur le parking de la concession Audi, je branche la moto. Et là, bonne surprise, tout part du premier coup, sans même avoir à badger.

Temps de recharge annoncé : 2 h 30 avant les 100 %. Mais dites donc, c'est génial, sauf qu'une concession, ça ferme. Par acquit de conscience, je passe à l'accueil et vais pour expliquer mon cas en même temps que demander les horaires de fermeture, histoire de ne pas se retrouver enfermé dans le parc. Ce serait un comble.
Un gentil monsieur barbu m'accueille avec un non-sourire et une amabilité toute relative. Évidemment, le look motard ne colle pas à la clientèle (ils ne savent pas qu'il y a Ducati pour l'instant, dans le groupe Audi ?). Ambiance.

le mirage de l'electrique
Évidemment, une moto dans une concession voiture, ça fait tache…

Je le salue et lui explique venir de Paris, devoir y retourner ce soir (enfin sous peu, du coup), être en panne de courant, avec 0 % de batterie et m'être branché juste devant pour récupérer de quoi me sauver la mise et éventuellement repartir. Je lui demande également à quelle heure ferme la concession. Et ce monsieur de me regarder et de me dire sans amabilité aucune que je ne peux pas rester là, qu'il faut libérer la place et surtout m'enjoint d'aller voir ailleurs si la borne y est. Je le prie de m'excuser, lui explique c'est Chargemap qui m'a amené ici, plaide ma cause de motard en détresse, mais rien n'y fait, il fustige aussi bien l'application, qui n'est pas à jour et raconte n'importe quoi, que mon outrecuidance. Manifestement chez Audi Blois, empathie 0, sens du service 0, et surtout, pas l'envie de s'ennuyer ou de rendre service.

Malgré mon insistance et ma proposition de payer la recharge ("on n'a pas de quoi facturer !"), il m'envoie chez Hyundai ou sur les bornes Tesla toutes proches. Lourdement. Je me demande au passage s'il fait la même chose avec les éventuels clients Audi. Ne riez pas, il en serait capable... Quoi que. Pour ma part, je sais où je n'irais pas acheter ma future auto, fut-elle électrique. Résultat ? Un changement radical d'opinion sur le capital sympathie de la marque et de l'entraide : les bornes étaient libres et je doute que ce concessionnaire soit à la peine. Passons.

Direction les bornes Tesla. Intimidé, je rebrousse chemin et repars chez Hyundai. À quelques centaines de mètres encore. Cette fois-ci, je rentre dans la concession AVANT de mettre en charge. On me donne le go. J'y vais. Ça ne fonctionne pas. OK. Je re rentre. Manifestement, mes interlocuteurs ne sont pas familiers de l'électrique et seul le patron de la concession serait en mesure de m'aider, mais il vient de s'absenter (peut-être parti boire un café avec Murphy ?). Bref, on n'est plus à 15 ou 30 minutes près quand on roule électrique.

le mirage de l'electrique

Lorsqu'arrive le boss, tout aussi charmant et agréable, il tente quelques manipulations et ne parvenant à m'aider, me recommande de passer un appel au service Freshmile gérant ladite borne. Ce que je fais aisément. Le jour tombe peu à peu. Le soleil se couche tandis que le vent se lève. Les températures descendent. Je vous la fais rapide (pas comme la charge…). Le service client est adorable. Ils redémarrent une première borne (il y en a deux), mais une mauvaise manip de notre côté de l'interface (en chinois l'interface, ou en coréen, je ne sais pas) met la borne en rideau. Et la moto avec. Oups. Arès avoir lutté pour pouvoir enlever la prise du câble de sur la moto, toute verrouillée et prisonnière qu'elle était, je passe à l'autre borne… De fait, des messages d'erreur existent au tableau de bord, mais ils ne s'affichent pas. Il faut donc chercher… Chercher. Et finir par trouver. 

Rouler en électrique : mirage ou utopie ?
le mirage de l'electrique

le mirage de l'electrique

La deuxième borne, malgré une assistance au top, reste elle aussi muette. Et Mmmm… urphy ! Recommandation du concessionnaire Hyundai ? Aller voir chez Tesla, sur le parc du cinéma tout proche. Le réseau est ouvert, il y a 18 bornes Supercharger en parfait état… Et c'est à quelques centaines de mètres (et moi de bénir l'ingénieur qui s'est dit que de pouvoir rouler dans le 0 % était une bonne idée).

Nous voici donc une heure pus tard (il est plus de 16 h 30…)  sur le parking de Cap Ciné, dans les cailloux blancs, à tenter d'apprivoiser les magnifiques bornes rouges. Ça a la classe, quand même, Tesla.
Je vérifie que l'on peut se brancher. OK.
Je vérifie que le réseau est bien ouvert et non réservé aux seuls clients Tesla : OK.
Je passe la carte Chargempap, compatible avec lesdites bornes : KO.
WTF ! (oui, on peut devenir vulgaire passé 2h à vouloir charger une batterie… comme l'on dit, ça dépasse les bornes. De recharge évidemment). Il faut passer par une appli ? OK. Alors…
Avoir la 4G et un téléphone chargé OK.
Installer l'application ? OK.
Entrer les coordonnées bancaires de sa CB dans l'appli, OK.
Depuis l'appli, sélectionner la borne, OK.
Brancher à nouveau OK.
Et Zouuuuuuuuuuuuuuu de rien du tout. Malgré des essais répétés, toujours rien. Sauf peut-être le risque de voir sa CB piratée un jour suite à une fuite de donnée. Merci Elon ! Si tu nous lis, Murphy, oublie mon numéro s'il te plaît. Bref, Tesla, c'est génial, c'est super, c'est excellent ça claque, mais avec ma Zero, ça ne marche pas. Dommage.

le mirage de l'electrique

Bon, et bien il ne reste pas 36 solutions non plus. Je me souviens qu'il y a une borne ou deux sur le parking du Leclerc tout proche. Là où Patrick mettait sa Zoé à charger gratis la nuit sur ce grand parking (le prénom a été changé pour des raisons de confidentialité évidente). Après, tout, même si c'est lent, autant y aller, au point où nous en sommes.

Quelques centaines de mètres plus tard, et toujours pas de moto à pousser - merci à nouveau, l'ingénieur Zero, qui devient mon meilleur ami illico presto -, je trouve une borne. Il y en a deux. Elles sont toutes belles, toutes neuves, bien éclairées et simples d'utilisation. Et payantes à présent. Peut-être à cause de Patrick, me dis-je en mon for intérieur. Mais ce n'est pas si cher que ça. Alors un coup du pass magique Chargemap, heureusement compatible (il n'aurait plus manqué que ça vu que certains réservent la recharge à eur clientèle…) et là, tout roule. La charge complète ? Dans 2 heures. Bon, il est 17 h 27, nous sommes partis depuis 7 h 30, avons parcouru 194 km et il faut déjà penser à rentrer sans avoir rien fait entretemps que de passer de borne en borne.

le mirage de l'electrique

 

 

le mirage de l'electrique
La borne électrique du Leclerc de Blois, solution idéale pour repartir. La grande distribution prend de l'avance…

Alors, je charge - un mot qui pourtant résonne tout autrement à présent -. Retour à la Zero après un peu moins de trois heures en charge, le tout avec une puissance optimale (6,4 kW presque constants). Merci Leclerc Energie (7,78 € tout de même, mais au moins, je repars heureux). Sauf qu'il est 20 h 18, il fait nuit noire et les températures sont à présent proches de zéro (alors que je m'en éloigne, pour ma part, de Zero, justement…). Sans oublier le fait que le compteur annonce 95 % de batterie pour 145 km potentiellement parcourus. Gosh !

le mirage de l'electrique

Il va donc falloir trouver un point d'arrêt sur le retour… Génial. Et moi d'avoir l'idée du siècle : et si l'on prenait l'autoroute pour gagner du temps ? Bah oui, mon colon, il y a des stations-service, des points de recharge sur la A10, notamment vers Orléans, à moins de 60 km d'ici, alors GO ! Une recharge en route, un peu de Nationale et à minuit, au lit, avant que la DSR-X ne se transforme en citrouille. Ou inversement. Aurélien, qui sera bientôt le seul à présent à 'accompagner; met en route les poignées chauffantes, la selle chauffante et commence à me suivre. Barrière de péage. Tiens, pas de quoi mettre un ticket dans un vide poche sur la Zero, et c'est partiiiiiiiiii ! En douceur, histoire de ne pas fusiller la batterie en un éclair - mais parti quand même. 130 compteur. En constant, mais pas longtemps..

Mais la portée diminue si vite que je descends naturellement à 125. puis 110. Une portion de travaux arrive de ci, de là, et avant Orléans. Amusant ces autoroutes qui vous font payer pour rouler, mais ne vous laissent pas l'opportunité de le faire. Toujours en travaux. Moi, quand ma prestation n'est pas complète, je ne fais pas plein tarif… Bref. Je regarde le compteur. Alors que 30 km ont été parcourus, il ne reste déjà presque plus rien dans l'accu. Et qui est-ce qui l'a dans le baba ? Bibi… Enfin Beubeu. Heureusement, rapidement le ruban tarifé est ralenti à 90 km/h. De quoi voir arriver les panneaux Orléans avec 30 km d'autonomie restant. Vivement la station. Sauf que. Sauf que Sanef ne m'a pas dit à l'entrée à Blois que c'était fermé après Orléans. Et donc point d'autre solution que de sortir à Orléans Sud, je crois me souvenir. Et de sortir le téléphone, lancer l'appli Chargemap et faire bien attention à sélectionner un relais ouvert… compatible et fonctionnel. Et là, ça se corse.

Voyage au bout de la nuit et des ennuis

Entre une navigation approximative depuis l'appli, les bornes que l'on ne trouve pas, et celle que je finis par trouver à 21 h 47… il s'écoule pas loin de 20 minutes. Nous nous retrouvons, Aurélien et moi sur un parking de Lidl de Saran en pleine zone artisanale. Un vent glacial est levé. Si le haut de la borne est éclairé (pour bien la voir !), il faut la torche du portable pour trouver la prise dans la borne une fois la trappe ouverte. Au moins, cette borne annonce un tarif promotionnel. Et la moto d'annoncer une recharge complète en deux heures et demi… Le temps est une notion toute relative. Quant à moi, je deviens philosophe et me retrouve avec des rêves de banquise. Pardon, de banquette, d'abri bus ou de tout ce qui pourrait constituer un asile pour voyageur en errance totale.

le mirage de l'electrique
le mirage de l'electrique

Et les idées foisonnent pour rendre la vie des électrisés meilleure. Tout est conçu pour la voiture, dans ce monde merveilleux de la fée électricité. Des automobilistes qui peuvent bénéficier d'un habitacle, d'une protection, d'un siège. Et déjà pour eux, c'est parfois galère. Mais là, par des températures négatives et un vent aussi glacial que glaçant, je trouve une autre utilité à la borne : coupe-vent. J'observe les bâtiments en construction, m'imaginant aller squatter une future pièce. Je deviens rebel. Ma vessie, contractée par le froid se rappelle à mon bon souvenir. Mais là encore, pas grand-chose à faire pour se soulager que de prendre son mal en patience… C'est long, deux heures à regarder monter lentement les pourcents, et chuter au fur et à mesure la puissance de recharge… Heureusement, la batterie du téléphone tient mieux que celle de la moto et j'utilise mes pourcents en jeu de carte et appels, histoire de tenir compagnie. Le sentiment d'impuissance grandit.

Passé les 90 % de batterie, avec une portée de 98 km (il en reste 138 à parcourir…), j'ai déjà une licence en philosophie de bord de route, une étude sociologico économique du bord de Nationale, et les extrémités gelées. Allé hop, encore 1 % !! Je me suis fixé 100 km d'autonomie. Je n'y parviendrais pas.
En 8 minutes, je gagne 1 % de recharge pour atteindre 91 %, et le temps de recharge s'écroule à 58 minutes pour une charge complète. Encore un problème lié à la gestion de la batterie : vers la fin, c'est toujours plus long. Il est 00h07, je viens de recharger pour 2,29 € et je n'ai qu'une envie : rentrer et essayer de dormir, mais avec les données fournies, Chargemap m'annonce 136 km à faire, une recharge en cours de route et 5 h 38 de trajet, avec une recharge de 4h en cours de trajet. Mais bien sûr !

Rouler en électrique : mirage ou utopie ?
Rouler en électrique : mirage ou utopie ?
Rouler en électrique : mirage ou utopie ?

Je repars à petite vitesse. Pas plus de 70 km/h en mode Eco et en me disant que ça va réduire la consommation de manière importante. Peine perdue, de fait. Si la batterie est aussi gelée que mes pieds, elle n'ira pas loin non plus. L'optimisme marche un temps. Mais déjà le GPS n'est plus d'accord avec la jauge. Je tente en permanence de faire descendre la distance réelle à parcourir au-dessous de celle de l'autonomie. Un jeu amusant les 20 premiers kilomètres, usant à la longue. Il est bien une chose dont je suis certain : je ne veux plus m'arrêter, quoi qu'il advienne. Je deviens imaginatif. Je rêve d'un bidon d'essence et d'une allumette… Ça me réchaufferait, au moins… C'est fou ce que l'on devient intelligent, ou couillon, quand on est fatigué, quand on subit, quand on se fixe un objectif impossible à atteindre a priori. Au fil des kilomètres, on refait le monde. Et la vitesse, déjà peu glorieuse, n'a de cesse de diminuer. 60 km/h sur les routes à 80… Si j'avais tenu là un responsable européen qui veut du tout électrique sous peu, je crois que la discussion aurait été constructive et animée.

La DSR-X protège mal les jambes et moins bien encore les pieds. Je sens le froid plus que sur le haut du corps. L'éclairage, lui, est correct, mais le faisceau ne porte pas assez loin. Le cadet de mes soucis, pour dire vrai, mais on s'occupe comme l'on peut. Il reste 70 km à faire. Je rejoins inexorablement les grands axes. Non que j'en aie envie, au vu de mon rythme imposé, mais c'est le plus direct, le moins dangereux, surtout s'il se passe "quelque chose". Mais il semblerait que même Murphy ait décidé d'aller dormir. Lui.

À un moment donné, aux confins de la nuit, il se passe un "truc" dans la tête de quelqu'un qui lutte contre le froid, la fatigue, l'ennui, l'angoisse de la prise électrique. On devient Con. Avec une majuscule. Et on en veut à beaucoup de monde. Pas la terre entière, juste les ingénieurs Zero, "qui lèvent des millions de dollars pour proposer une moto qui coûte une fortune et n'est pas foutue de faire plus de 100 km par temps froid". Principalement. Pourtant, lors de son essai solo. Même si déjà je m'étais intérrogé sur son autonomie, je n'avais pas imaginé me retrouver dans une telle situation. Elle était apparue sous un jour tellement meilleur. Une bonne moto, dans l'absolu, mais apparemment juste faite pour une utilisation des plus restreinte dans des conditions climatiques particulières et un environnement idéal (qui n'existe pas).

L'avantage de la nuit, c'est que le paysage est fondu dans le noir… La notion même de vitesse disparaît. Celle de temps demeure. "Et pourquoi ont-ils fermé toutes les stations-service avec du monde et des infrastructure d'accueil pour mettre des pompes automatiques et oublier des points de recharge !?!! Si même les pros de l'énergie ne le font pas, c'est dire s'ils y croient".
Quelques kilomètres plus loin. "
C'est une histoire de gros sous, ça…".
10 km plus loin. "
Si je tenais le génie qui a dit que l'électrique était la solution"…
Des bornes plus tard (on ne les compte plus). "
Mais comment va-t-on faire si tout le monde passe à l'électrique ? On n'arrive déjà pas à offrir une infrastructure décente à une population vulnérable…".
D'autres minutes ensuite. "
Et dire que pour ce prix-là, on peut avoir une MG avec 350 km d'autonomie"… Un motard qui rêve qui rêve d'une voiture électrique. Un comble. Et de me souvenir de Phillip K. Dick, célèbre auteur de science-fiction, qui se demandait si les robots rêvaient de moutons électriques (Blade Runner, au cinéma).

Dans les écrits, au cinéma, l'électrique, ça peut faire rêver, mais là, c'est le cauchemar… Il est 1h30 du matin. Je passe du côté de Coignières. la vitesse est à présent de 50 km/h sur des axes à 70. puis 45… Puis 35… Soudan, mon Zenith L me manque cruellement. Le pire ? il va falloir prendre la A12, puis la A13… Encore pire ? L'autonomie restante… à peine 30 km annoncés. De fait, la réduction de la vitesse influe sur la consommation, mais pas assez. En mode Canion, on récupère pas mal, et à 30 km/h, il paraît que l'on ne consomme pas. Forcément, on doit avoir envie de descendre et de pousser la moto, de faire du vélo ou que sais-je. Je trouve enfin le côité écolo de la chose. Raison pour laquelle les centres-villes, notamment de Paris, ont dû mettre une vitesse aussi inepte en place. Sauf que c'est impossible de pousser cette DSR-X (trop lourde, je vous le rappelle, au cas où). Arriverai-je à destination ?

Il me reste 20 km à faire. Environ. Je suis sur la A13, à serrer tout ce que je peux lorsqu'un camion entreprend de me doubler. Heureusement, il y en a peu à cette heure. L'aspi ? Je ne peux même pas y penser. "Tiens, mais au fait, si l'on influe sur les masses internes de la Terre en puisant du pétrole ou des ressources, que l'on rejette sous forme de gaz dans l'atmosphère ou de déchets à la surface, on ne change pas la masse globale de la terre, mais influe-t-on sur sa manière de tourner, sur sa vitesse ?". On s'en pose, de ces questions, dans un moment pareil.
Une poignée de km plus tard : "…". On ne pense plus à rien, à force, l'œil hagard rivé sur le compteur… Dernière descente. L'autonomie est proche de zéro. Je sors de la A13. Ouf. Ici, pas la moindre borne, pas la moindre circulation. Zone morte pour l'électrique, qui n'atteint même plus les lampadaires pour des raisons économiques, écologiques (encore !!) et de création de zones de danger pour ralentir les usagers. Il faut équiper son pavillon ou sa copropriété. Encore une source de dépense supplémentaire et de temps à passer pour les démarches. Les stations-service et leurs pompes à essence me narguent. Il est plus de 2h30… J'attaque la dernière rocade et mon dernier % de batterie. Il me reste 5,2 km à faire.

Le mirage électrique

Au bout d'une centaine de mètres, le 0 est atteint. Je mets "gaz" en grand. Foutu pour foutu, autant finir avec panache ! La moto est bridée. Elle, qui dispose normalement de superbes accélérations, ne veut même plus avancer. Sécurité. Une bonne protection contre le désespoir, dont je sais à présent qu'il dispose de plus d'énergie qu'une batterie en dessous de 0°…
Allé, encore quelques mètres… Je me pose à la borne laissée ce matin même à 10h. Enfin hier, plutôt. Il est 2 h 42. Il m'a fallu près de 12 heures pour faire 400 kilomètres (sans compter la pause blésoise de 3h, donc), rogner sur le plaisir, manger froid et geler comme rarement à moto, soit une vitesse moyenne de 33 km/h environ. Mons Zenith me manque. Vraiment. Même un 50 cm3 bridé aurait fait mieux avec ses 45 km/h de vitesse maximale et son petit moteur 4T (il aurait mis moins de 9 heures, pleins et pauses compris)… mais il pollue un peu, je sais… Quand je pense à Patrick (celui de la Zoé, souvenez-vous) qui se fait 100 km de vélo dans la matinée, je me dis qu'il serait déjà arrivé depuis longtemps, lui. Comme Aurélien, qui dort depuis près de 3 heures selon toute vraisemblance…

le mirage de l'electrique

Allé, j'accroche la moto, je la branche… Elle m'annonce une charge complète en 2 h 10, à 6,4 kW de débit (3,54 € en la débranchant à 100 % de batterie le lendemain matin). Je sais que je peux compter sur 3 heures. Mission remplie (pas comme la batterie…), du moins pour ce qui concerne le fait de revenir à bon port plein d'usage et de raison. Pour ce qui est de rentrer un sujet pertinent comparant thermique et électrique dans le monde réel, ce qui était le but initial, c'est plié. Il est 2h38. Je rentre. Enfin.

Je rêve d'un bain chaud et d'un verre de lait. Je suis glacé, j'ai refait le monde un bon millier de fois en moins de 7 heures, élimininé "écologie" de mon vocabulaire et des maspirations (de toutes façons, le nucléaire qui fournit l'électricité est tout sauf écologique, polluant plus durablement et de pire manière que les énergie fossiles) et j'ai l'impression d'avoir fait plus de bornes électriques que de bornes kilométriques, donnant un nouveau sens à l'expression.
J'ai bravé les éléments et l'électrique, battu Murphy à son propre jeu et je suis heureux. Comme le disait Marie Pierre Casey dans une pub ménagère des années quatre-vingt en roulant les R :" Et c'est tant mieux, parce que j'frais pas ça tous les jours". Avant de partir, je n'avais ni crainte ni appréhension concernant l'électrique et la moto. Maintenant… Je me dis que c'est une illusion et que l'électrification généralisée est une utopie dangereuse. Rien n'est prêt, pas même les ressources essentielles et il en va des échéances forcées ou de la route en toute tranquillité comme des bornes de recharge : des mirages dans le désert (de réflexion sur le sujet). Plus on en rapproche, plus ça s'éloigne.
Et vous, qu'auriez vous fait ?

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