Road trip en Mercedes EQC - Aussi bonne voyageuse qu'une Tesla ? (vidéo)
L’EQC est le premier véhicule 100% électrique de la gamme Mercedes. A l’occasion de son lancement, le constructeur a proposé à la presse d'effectuer un road trip entre Zurich et Milan. Au programme : des routes sinueuses, des ascensions de cols et de l’autoroute, le tout avec la climatisation enclenchée et sans se préoccuper particulièrement d'éco-conduite. Comme dans la "vraie vie", donc. Verdict...
En bref
SUV familial électrique concurrent des Audi e-tron et Jaguar I-Pace
408 ch, 760 Nm
Batterie 80 kWh
414 km d’autonomie maxi
A partir de 78 950 €
Comment va l’automobile électrique? On peut voir le verre à moitié vide et souligner que les motorisations 100% thermiques ont encore représenté plus de 9 ventes sur 10 à travers le monde au premier semestre. Mais on peut aussi voir le verre à moitié plein en constatant que, sur la même période, les ventes de ces mêmes modèles thermiques ont baissé de 5% tandis que celles des moteurs électrifiés augmentait de 36%. « La bascule est en train de s’opérer, mais pas aussi vite que les gouvernements et constructeurs le souhaiteraient », précise le cabinet spécialisé Jato qui a publié les chiffres cités plus haut.
C’est dans ce contexte que Mercedes lance l’EQC, son premier véhicule à motorisation 100% électrique. Celui-ci se présente comme l’équivalent électrifié du GLC que l’on connaît depuis plusieurs années déjà, et arrive sur un marché déjà occupé par Jaguar avec l’I-Pace et Audi avec son e-tron (le Model X Tesla étant ici en décalage de par sa longueur de 5,06 m. et ses tarifs).
GLC et EQC diffèrent toutefois par leurs dimensions : si le nouveau venu est 11 cm plus long (soit 4,78 m.), son volume de coffre est inférieur de 50 litres. Les 500 litres disponibles restent une valeur acceptable pour l’usage familial auquel l’auto doit pouvoir se prêter, même si l’Audi e-tron fait nettement mieux avec ses 660 litres.
Côté technique, retenez que l’EQC dispose de deux moteurs électriques, soit un par essieu, dont la puissance cumulée atteint 408 ch et le couple 760 Nm. Des valeurs élevées, mais ce n’est pas du luxe pour déplacer 2,5 tonnes à vide (dont 652 kilos pour la seule batterie d’une capacité de 80 kWh). Malgré cet embonpoint, l’engin expédie l’exercice du 0 à 100 km/h en 5,1 secondes, soit l’équivalent du chrono d’une GLB 35 AMG (5,2 s). Bref, « on peut doubler ! », comme dirait l’autre. A titre de comparaison, notez qu’une Audi e-tron offre 360 ch, 561 Nm, et passe de 0 à 100 km/h en 6,6 s (ou 5,7 s en mode Boost).
L’autonomie maximale de l’EQC s’établit à 414 km selon les normes WLTP, valeur similaire à celle revendiquée par l’Audi e-tron, tandis que l’I-Pace annonce 470 km.
Avant tout une Mercedes
Mais assez parlé, il est temps de prendre place à bord. Pour constater que l’EQC répond en tous points aux standards en vigueur au sein de la maison Mercedes, avec un style moderne et un niveau d’équipement de premier plan, le tout étant servi par des matériaux choisis. Difficile de trouver quoi que ce soit à redire sur la qualité perçue, même si c’est la moindre des choses pour un véhicule facturé à partir de 78 950 € (et même 92 400 € pour notre modèle d’essai en finition AMG Line, agrémenté de quelques options).
De fait, rien n’indique que l’on se trouve au volant d’un modèle électrique : on retrouve l’habituelle « commande de boîte auto » à droite derrière le volant, laquelle se complète d’une palette à chaque main. Sauf que lesdites palettes de servent pas à changer de rapport, mais à sélectionner le mode de fonctionnement de l’accumulateur d’énergie, de D + qui favorise la roue libre à D - - qui assure une récupération d’énergie maximale au lever de pied ou au freinage. Avec ce mode, le recours à la pédale de frein devient quasiment inutile et l’on ne conduit plus qu'avec celle de l’accélérateur.
Il est aussi possible de faire varier les styles de conduite de façon à atteindre la plus grande autonomie possible, tandis qu’un assistant « ECO » donne au conducteur des conseils de conduite en temps réel via le combiné d’instrumentation.
Le road-trip auquel Mercedes a convié la presse relie Zurich, capitale économique de la Suisse, à l’aéroport de Milan. Un parcours qui peut s’effectuer d’une traite en un peu plus de 280 km essentiellement autoroutiers, mais là n'était pas le propos. A la place, la marque à l’étoile nous proposait un parcours empruntant plusieurs cols parmi lesquels ceux du Susten et du Grimsel, culminant tous deux à plus de 2000 mètres d’altitude. Nous vous laissons d’ailleurs imaginer les panoramas grandioses qui se sont offerts à nous (ou, mieux, à les découvrir dans notre vidéo).
Mais avant d’en arriver là, il a d’abord fallu (un peu) rouler en ville. Là, on apprécie le gabarit encore raisonnable de l’auto et la bonne visibilité périphérique offerte. On se sent rapidement à l’aise au volant de cet engin au fonctionnement silencieux (normal pour une électrique !) et souple (normal aussi). La conduite est posée, l’accélération douce.
L’horizon se dégage sur le réseau secondaire, et c’est l’expression de « force tranquille » qui vient alors naturellement à l’esprit. Si l’auto s’épanouit pleinement en évoluant sur « un filet de gaz », elle répond aux sollicitations ponctuelles avec entrain. Les 760 Nm s’accommodent aisément des 2,7 tonnes (avec les deux passagers et leurs bagages) à déplacer, assurant accélérations franches et relances solides, le tout à peine troublé par de légers bruits d’air. La direction se montre précise, tandis que le centre de gravité bas (les batteries se logent dans le plancher entre les deux essieux, architecture que l’on retrouve notamment sur les Tesla Model X) évite à l’auto de « balancer » dans les courbes. Quant au freinage, il fait preuve de mordant.
En montagne, l’auto file avec entrain d’un virage à l’autre, et la récupération d’énergie (en mode D - -) permet même de ne pas avoir à jouer du frein avant d’attaquer les épingles. Etonnant ! Rien à signaler côté confort, mais il convient de préciser que le bitume suisse offre une qualité assez exceptionnelle. On l’a dit, ce road-trip a été mitonné « sur mesures »... C’est ainsi que la dernière partie du parcours, une fois franchi le Col de la Furka et du Saint-Gothard, sera constitué de dizaines de kilomètres de descente. Des conditions qui permettent à l’ordinateur de bord d'indiquer, par la grâce de ce délicieux paradoxe propre aux motorisations électriques, que l’autonomie disponible augmente à mesure que les kilomètres défilent…
Et c’est ainsi que nous parviendrons à l’aéroport de Milan, terme de notre road trip, avec un bilan de consommation de 20,7 kWh/100 km sur près de 400 km, alors même que nous avions atteint les 30 kWh au sommet des cols. Ces 20,7 kWh apparaissent clairement comme une valeur des plus raisonnables, dans la mesure où nous aurons roulé avec la climatisation enclenchée (à 21°) toute la journée et ne nous serons guère préoccupés d’éco-conduite.
Mercedes présente donc un véhicule abouti, dont le planificateur de voyage présente l'avantage de bien vous « prendre en main » tout au long de votre trajet. Et le tout forme un produit qui, s’il n’est pas encore au niveau de Tesla en termes d’efficience ou d’agrément global d’usage, s’en approche. Doucement.
Les chiffres clés
Mercedes Eqc 400 AMG LINE 4MATIC | |
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Général | |
Date de début de commercialisation | 05/07/2019 |
Date de fin de commercialisation | NC |
Garantie pièce et main d'œuvre : en km | Kilométrage illimité |
Garantie pièces et main d'œuvre : en mois | 24 mois |
Moteur | |
Puissance fiscale | 8 CV |
Couple | 760 Nm |
Motorisation | Electrique |
Boîte de vitesses | Automatique |
Roues motrices | 4 |
Puissance Din | 408 Ch à 4080 trs/min |
Dimensions | |
Longueur | 4761 mm |
Largeur | 1884 mm |
Hauteur | 1623 mm |
Volume de coffre mini | 500 L |
Volume de coffre maxi | 1460 L |
Nombre de places assises | 5 |
Performances / consommation | |
Emissions de CO2 | 0 g/km |
Accélération de 0 à 100 km/h | 5.1 s |
Vitesse maximum | 180 km/h |
Photos (32)
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