Reportage: Renaud Garreta, rencontre avec l'auteur de Warm Up
Séduit par Warm Up, nous voulions en savoir plus sur les héros mais aussi sur l'auteur. Rencontre avec Renaud Garreta chez lui, à Saint-Tropez.
Entre 50 et 60 pages, une multitude de dessins, des bulles plus ou moins imposantes Warm Up, comme toutes les bandes dessinées, se lit rapidement, celle-ci peut-être un peu moins lorsque l'on est motard et que l'on s'attarde sur la finesse des détails et la précision du trait.
« A tombeau ouvert » vient à peine de paraître que le scénar du tome 3 est déjà ficelé, écrit sur une centaine de pages. Deux mois de travail annonce Renaud Garreta qui préfère passer par cette phase que de bosser directement sur un story-board poussé…
ALONE
Story-boarder, dessinateur, Renaud Garreta n'en est certes pas à son coup d'essai mais, pour Warm Up c'est la première fois qu'il fait tout de A à Z (scénario, dessin, couleur et édition).
Il faudra en moyenne un an entre le début de l'écriture et l'album terminé… même si Renaud nous prédit une arrivée plus proche de son prochain opus : « c'est peut-être un peu optimiste mais j'espère pouvoir sortir le tome 3 à la fin de l'année… voire début 2016 ».
Warm Up est prévu en 6 tomes mais est-il envisageable de voir un 7ème ou un 8ème tome ? Théoriquement non puisque l'histoire est faite de cette façon mais cela ne veut pas dire qu'une autre BD, sur une autre époque par exemple, pourrait éventuellement voir le jour.
Du côté des ventes le premier exemplaire s'est vendu à 10 000 unités… plutôt pas mal pour un tome 1 d'une nouvelle série ! Pour avoir une idée plus précise de ce que ça représente, l'année dernière il y a eu environ 350 nouveautés et uniquement 30 ont dépassé les 5 000 ventes.
« Deux frères, deux destins, une passion : la moto », un pitch qui peut surprendre en vue de la tournure des évènements à l'issue du tome 2 ! Les causes sont simples :
- suspens oblige
- pour se démarquer de se qui se fait habituellement où sur la première planche simplement quelques phrases (et dessins) narrent un contexte, une situation permettant de situer les évènements.
EN LIGNE DE MIRE, LA RÉALITÉ
Il suffit de la première planche pour apprécier tout le réalisme du coup de crayon de l'auteur mais aussi de la crédibilité de l'ensemble. Pour parvenir à ce résultat on notera la similitude des équipements avec les gammes existantes mais aussi la présence de sponsors grandissants au fil des courses pour plus de cohérence avec la réalité.
Néanmoins la volonté est de ne pas plébisciter une marque plus qu'une autre.
Pour les machines le côté graphique est un critère de choix mais les performances techniques et notamment celle de la puissance en sont un autre.
C'est donc tout naturellement que nous rencontrons au fil des pages des BMW, Ducati et autres KTM aux cœurs bien trempés. Et pour faire encore plus vrai Garreta se rend sur les courses comme lors du TT afin de « sentir » l'ambiance des paddocks mais aussi celle des manches. « Lorsque tu es là-bas l'atmosphère est étonnante.
Tu pourrais penser que les pilotes sont des fous furieux mais ils sont plutôt très calmes, avec encore la possibilité de s'approcher des pilotes jusqu'à 5 minutes avant de prendre le départ. C'est tout simplement magique, d'autant plus que tu peux boire une bière avec eux une fois qu'ils ont passé la ligne d'arrivée. Ils restent tous très accessibles ! » commente le varois.
L'une des difficultés est de parler des courses, des problématiques sans faire n'importe quoi et là Hervé Poncharal a du répondant. Un exemple ? Lors de la scène où le plus jeune des Neves fait des tests au Mans (tome 2) il fallait trouver un handicap qui ne l'empêcherait pas de faire de bons temps… la crevaison lente (idée initiale) écartée, le héros aura droit à une surpression difficilement détectable lors d'une couverture chauffante défaillante. « Bien entendu je prends quelques libertés comme le fait qu'un nouveau venu ne peut gagner une course comme la North West 200 mais j'essaie d'être précis dans ce que je raconte du point de vu technique » nous confie Renaud.
Sous forme de clin d'œil on retiendra notamment l'immeuble où habitent les Neves qui est celui où résidait l'auteur dans son enfance ou encore la clinique à Paris où sont nés ses enfants et qui servira de décor à l'hospitalisation de Nathan...
1ERE DE COUV'
La couverture est aussi un point crucial, elle est conçue plus au milieu de la phase de dessin.
Après la réalisation d'une maquette "simple", Renaud modifie quelques points, en retouche d'autres jusqu'à arriver à ce que le lecteur aura au final devant les yeux. Le dessin, les couleurs prendront deux à trois jours de travail.
Primordiale la couverture est un appel à la lecture. Si l'auteur la travaille particulièrement il prend également grand soin à imaginer les cadrages, le découpage des planches et la mise en scène pour donner un max de vie et de mouvement à l'histoire... un peu à la façon d'un film même si les images sont arrêtées! Et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est réussi...
(photos: A. Hubner-Loriol)
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