Renault Mégane RS DCI, la reine des plaisirs frugaux
Le diesel, c’est désormais très mal. N’empêche que le carburant lourd a donné des sportives très agréables et économiques, comme la Renault Mégane RS DCI. Contre nature ? Pas si sûr… Dès 6 000 €.
Tout le monde peut se tromper. Y compris votre serviteur qui n’a pas du tout aimé le look de la Mégane II, à sa sortie en 2002. Cette poupe en queue de canard… Et toutes les concessions faites à ce design étrange (manque de visibilité, accessibilité pas terrible) me renforçaient dans mon idée.
Pourtant, 22 ans plus tard, je dois dire que je regarde toujours cette compacte avec curiosité quand elle passe, alors que la Peugeot 307, son archi-rivale de l’époque me déprimerait plutôt.
Si la Renault a beaucoup fait parler d’elle par son design à sa sortie (une sorte d’auto-publicité très intelligente), elle a remis le couvert cinq ans plus tard. Après s’être déclinée en une efficace sportive RS dès 2004 et subi une légère mise à jour en janvier 2006, la voici en 2007 qui associe le fameux badge RS à un autre, typé gros rouleur, pour créer une sorte d’oxymore roulant : DCI. Oui, on avait osé la Mégane RS DCI. Mais après tout, chez Volkswagen, on avait bien vendu une Golf IV GTI TDI… Mais la française bénéficie d’un vrai châssis Renault Sport, train avant à pivots découplés compris. Unique sur le marché !
Le look est aussi celui de la RS essence, mais quid du moteur ? Sous le capot, on trouve le 2,0 l turbo-diesel à rampe commune conçu avec Nissan, développant 175 ch à un régime antisportif de 3 750 tr/min. Plus intéressant est son couple de 360 Nm, plus important que celui de la RS essence. Evidemment, à 1 430 kg, le poids est élevé (75 kg de plus qu’en essence), mais la Mégane avance des performances intéressantes, avec un maxi à 220 km/h et un 0 à 100 km/h annoncé en 8,3 s. Le tout sanctionné d’une consommation mixte de 6,5 l/100 km. Un ratio assez alléchant, et qui aurait pu être meilleur si le Cx n’avait été si désespérant (0.35, quand une R19 16S tombait à 0.30).
En tout cas, pour 28 200 € (36 700 € actuels selon l’Insee) en 3 portes, la Mégane se signale par un équipement riche : ESP, clim auto, sellerie mi-cuir, sono, jantes en alliage de 17, régulateur de vitesse, phares et essuie-glaces automatiques, rétro électrochrome… Pour 3 000 € supplémentaires, la Luxe ajoute la sellerie en cuir biton, la hifi, les projecteurs bixénons, la carte mains libres, les jantes de 18 ou encore les accoudoirs cachant des rangements. Contre 600 €, on peut même s'offrir le châssis Sport !
La Mégane RS DCI coûte un poil plus cher que la RS essence, n’offre pas vraiment les mêmes performances (même si elle rivalise en reprises en 6e), mais quand on roule 30 000 km par an, sa consommation inférieure de 2,3 l/100 km fait vite la différence ! Elle trouve donc son public, mais voilà, sa commercialisation s’arrête dès 2008, à l’arrêt de la Mégane II. Sa remplaçante Mégane III se passera de diesel et de carrosserie à 5 portes, Renault Sport ayant décidé un recentrage sur la sportivité pure.
Combien ça coûte ?
Pas très cher. On trouve des exemplaires en bon état dès 6 000 €, avec un gros kilométrage (plus de 200 000 km), et les prix grimpent jusqu’à 12 000 € aux alentours de 100 000 km. Il sera difficile de trouver des exemplaires sous cette barre, vu la vocation initiale du modèle.
Quelle version choisir ?
Plutôt une Luxe : quitte à passer beaucoup de temps sur la route, autant se faire plaisir avec un équipement maximal.
Les versions collector
Ce sont les exemplaires en parfait état d’origine (beaucoup ont été bidouillées) et faiblement kilométrés. Autant dire qu’il n’y en a quasiment pas !
Que surveiller ?
Après bien des avaries en début de carrière, la Mégane s’est nettement fiabilisée à l’occasion du restylage. En lui-même, le bloc ne pose aucun problème, même à très fort kilométrage, d’autant qu’il s’équipe d’une chaîne de distribution facilitant la maintenance. Le turbo a plus de mal à passer les 200 000 km sur les exemplaires menés sportivement, et on retrouve l’ennui traditionnel des diesels de l’époque : la vanne EGR défaillante.
De petits pépins agaçants peuvent se manifester, comme le capteur de pression du turbo qui dysfonctionne (un nettoyage peut suffire). Plus embêtant, la crémaillère de direction faiblit vers 150 000 km, alors que les amortisseurs avant passent rarement les 100 000 km, tout comme les biellettes de direction, et en faiblissant, la batterie peut causer des problèmes électriques. Pour sa part, l’habitacle vieillit très correctement, mais à la longue le ciel de toit s’avachit et les coutures du siège conducteur cèdent.
Sur la route
On peut trouver la visibilité de la Mégane II insuffisante, mais la position de conduite est impeccable, et les sièges très confortables. Au démarrage, le diesel apparaît très bien insonorisé, ensuite, il étonne par sa disponibilité. Souple, très, très costaud dès 2 000 tr/min, il atteint étonnamment les 5 000 tr/min, et n’agresse strictement jamais les oreilles. Un excellent bloc, performant, silencieux et doux à l’usage. Evidemment, on ne peut le qualifier de sportif malgré les reprises remarquables qu’il distille, surtout sur les rapports supérieurs. La boîte 6, agréable à l’usage, aide à bien se trouver sur la plage d’utilisation idéale.
Le comportement est largement à la hauteur. Evidemment, le museau s’avère plus lourd que sur une RS essence, ce qui engendre plus de sous-virage quand on attaque fort dans les virages serrés. Toutefois, la précision et la rigueur du train avant procurent bien du plaisir, tout comme la direction, d’une bonne consistance, et l’excellent amortissement. La RS DCI concilie donc avec bonheur efficacité et confort, tout en freinant très fort. Aussi à l’aise dans le sinueux que sur autoroute, c’est le rêve des gros rouleurs d’autant que pour passer les 10 l/100 km, il faut la rouler comme un infâme bourrin. En effet, en moyenne, on tourne autour des 6,6 l/100 km. Cela donne une autonomie de près de 900 km, de quoi faire rêver plus d’un propriétaire d’électrique…
L’alternative youngtimer
Volkswagen Golf IV GTI TDI (1999 – 2003)
La Golf IV aura beaucoup fait parler d’elle. Lancée fin 1997, elle a écrasé la concurrence par sa qualité de finition sans pour autant coûter très cher. Après, elle a pâti de soucis de fiabilité, qui ont bien fait jaser sur le Forum-Auto de Caradisiac. Surtout, fin 1999, elle a osé associer les appellations antinomiques GTI et TDI (ce dont elle s’était déjà rendue coupable en Allemagne sur la génération précédente). Sous son capot, son 1,9 l turbo-diesel, alimenté par des injecteurs-pompes, développe en effet 150 ch, une puissance jamais vue dans une compacte diesel.
Et que dire de son couple pantagruélique de 320 Nm ? Annoncée à 216 km/h, elle passe les 100 km/h en 8,6 s et bénéficie d’un châssis affermi… comme la GTI 150 ch à essence ! D’ailleurs, la TDI, dotée d’une boîte 6, marche un peu plus fort que cette dernière, tout en consommant moins de 6 l/100 km ! Certes, son fonctionnement est autrement brutal et rugueux, mais elle se révèle plutôt efficace pour une Golf IV. Elle disparaît en 2003 et il n’y aura plus de GTI TDI. A partir de 3 500 €.
Renault Mégane RS DCI (2007) : la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 995 cm3
- Alimentation : diesel, injection à rampe commune, turbo à géométrie variable
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, pivots découplés, triangles, barre antiroulis (AV), essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction
- Puissance : 175 ch à 3 750 tr/min
- Couple : 360 Nm à 2 000 tr/min
- Poids : 1 430 kg
- Vitesse maxi : 220 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,3 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Renault Mégane RS DCI, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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