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Prime à la conversion: les constructeurs vont-ils payer? (MàJ 17h)

Dans Economie / Politique / Budget

Pierre-Olivier Marie , mis à jour

Le succès de la prime à la conversion coûte très, très cher aux finances publiques. Pour alléger l’addition, les autorités vont demander aux constructeurs de prendre part au dispositif dès l'an prochain. Les industriels étaient convoqués cet après-midi à Bercy pour discuter des modalités de leur participation.

Prime à la conversion: les constructeurs vont-ils payer? (MàJ 17h)

Mise à jour de 17h:

A l'issue de la réunion organisée à Bercy avec les représentants des constructeurs, les ministres Bruno Le Maire (finances) et François de Rugy (écologie) ont tenu un très bref point presse duquel il ressort que les industriels apparaissent dans l'ensemble ouverts à la mise en place d'une prime qui soit versée pour l'achat d'un modèle électrique ou d'un hybride rechargeable, soit une position moins ouverte que les pouvoirs publics qui voudraient voir cette prime élargie à tout type de motorisation.

Outre la prime à la conversion, les discussions entre les acteurs de la filière automobile et les pouvoirs publics portent sur le bonus écologique, qui pourrait être élargi aux véhicules hybrides rechargeables.
Outre la prime à la conversion, les discussions entre les acteurs de la filière automobile et les pouvoirs publics portent sur le bonus écologique, qui pourrait être élargi aux véhicules hybrides rechargeables.

Difficile pour le moment de connaître les positions respectives de tel ou tel industriel, lesquelles sont susceptibles de varier selon les modèles au catalogue: "les constructeurs n'ont pas tous la même gamme", résume Bruno Le Maire. Entre les lignes, on comprend qu'un Renault, qui a une gamme électrique à promouvoir, aurait tout intérêt à voir les pouvoirs publics soutenir ses efforts. En contrepartie d’un abondement versé par les constructeurs, ceux-ci souhaiteraient que l´Etat s’engage dans la durée.

Bruno Le Maire donne rendez-vous fin novembre pour l'annonce des nouvelles mesures, ce qui permettra notamment d’en évaluer l'impact sur les finances publiques.

 

Ci-dessous l'article publié à 12h00:

C’est peu dire que la prime à la conversion mise en place cette année pour « verdir » le parc automobile français est un succès. On dénombrait à la fin septembre quelques 170 000 dossiers de demande de prime, et on devrait finir l’année à 250 000, valeur deux fois et demie supérieure à ce que les pouvoirs publics prévoyaient au départ.

Pourquoi un tel succès ? Simple : cette prime à la conversion concerne également les modèles d’occasion, en l’occurrence les véhicules essence d’après 2006 et les diesel d’après 2011, éligibles aux vignettes Crit’Air 1 et 2.

La première conséquence fâcheuse de ce succès est que l’agence chargée du règlement accumule les retards dans le traitement des dossiers, et la seconde, plus ennuyeuse, est que le montant final de l’addition va contribuer à plomber les comptes publics.

Lors de la présentation projet loi de finances en septembre, le gouvernement avait annoncé que  les crédits pour la prime à la conversion et l’aide à l’achat de véhicules électriques approcheraient les 570 millions en 2019, chiffre qui traduit une augmentation de 47 % en 2019.

Tous à Bercy !

Seulement voilà, la situation est assez difficilement tenable pour des autorités engagées dans une meilleure maîtrise des dépenses. Elles ont donc décidé d’en appeler aux constructeurs automobiles.

Après qu’Emmanuel Macron les ait invité à commencer à réfléchir à la question la semaine dernière, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a donné plus de détails dans une interview publiée dimanche par Le Parisien / Aujourd’hui en France : « avec François de Rugy, (ministre de l’écologie, NDLR) nous demanderons aux constructeurs automobiles de participer à la prime à la conversion. Elle devra être plus efficace et toucher plus de Français ». Et le ministre de préciser que la prime s’élargirait l’an prochain aux hybrides rechargeables, satisfaisant une demande exprimée plusieurs fois par le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).

Les montants seront discutés avec les industriels dans une réunion organisée ce lundi à 15 heures à Bercy. Outre les constructeurs français, participeront à la réunion BMW, Ford, Toyota, Kia, Mazda, ainsi que des représentants des branches professionnelles. Sollicité par Caradisiac ce lundi matin, le CCFA réserve pour l’instant sa position ne souhaite pas s’exprimer avant la fin de la réunion.

Ces discussions interviennent dans un contexte porteur pour l'automobile: 1,66 million de voitures neuves ont été immatriculées de janvier à la fin septembre, en hausse de 6,5% par rapport à la même période en 2017.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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